A propos de l'émission d'Arte mettant sur le même plan l'URSS et le Troisième Reich
LES VRAIS DEMOCRATES DOIVENT REJETER CET AMALGAME ODIEUX QUI VISE A CRIMINALISER LES IDEES REVOLUTIONNAIRES TOUT EN BANALISANT LES NAZIS.
Poursuivant avec acharnement sa besogne de conditionnement anticommuniste, Arte diffuse ce 8 avril une émission intitulée Hitler-Staline, la diagonale de la haine. A nouveau, on va donc nous présenter Staline comme aussi, sinon plus fou et plus criminel que Hitler, et on va renvoyer dos-à-dos l'URSS et le Troisième Reich, la lutte prolétarienne pour le communisme et la violence ultra-réactionnaire du nazisme.
Cette campagne n'a rien d'innocent : l'Union européenne, au culte de laquelle Arte se voue depuis sa création, a entrepris depuis 2005 de criminaliser le communisme passé, présent et à venir, comme en témoignent la motion alors adoptée par le Conseil de l'Europe qui voulait lancer la chasse aux sorcières dans toute l'Europe ; l'ex-commissaire européen Frattini ne proposait-il pas alors d'interdire les emblèmes du communisme sur tout le territoire de l'UE ? Pire, certains eurodéputés, parmi lesquels le fascisant Gollnisch, le « vert » Cohn-Bendit et le « socialiste » Peillon, défendent ensemble un projet de loi tendant à faire du 23 août de chaque année une journée européenne de condamnation de l'URSS en prétextant de la signature à cette date du Pacte de non-agression germano-soviétique (rappelons que l'URSS n'a signé ce pacte défensif que contrainte et forcée, après que les « démocraties occidentales » eurent refusé l'alliance anti-hitlérienne proposée par Moscou et que, lors des accords de Munich de 1938, Chamberlain et Daladier eurent donné le feu vert à Hitler pour attaquer à l'est : ces accords permirent le dépeçage de la Tchécoslovaquie, ouvrirent à Hitler la voie de l'invasion de la Pologne, ; ils se traduisirent aussi par la « drôle de guerre » qui laissa les armées franco-anglaises l'arme au pied pendant près d'un an face aux maigres armées allemandes disposées sur le Rhin. Le but annoncé de Hitler dans « Mein Kampf » étant de se ruer sur l'URSS, les Soviets tentèrent par cette manœuvre de gagner du temps et surtout, de diviser les forces impérialistes plus antisoviétiques les unes que les autres ; Moscou ne voulait pas avoir à combattre à la fois l'Allemagne, le Japon... et les Etats occidentaux qui, par haine de classe, poussaient Hitler à se tourner contre l'URSS...).
C'est pourquoi les travailleurs, la jeunesse et les intellectuels démocrates doivent refuser ce martelage idéologique dont le but réel est d'amorcer en France la campagne anticommuniste mondiale qui ne manquera pas de déferler sur le monde le 9 novembre 2009 à l'occasion du 20ème anniversaire de l'ouverture de la frontière berlinoise de la RDA. Le but de l'amalgame Staline=Hitler à base de négationnisme antisoviétique est de criminaliser le communisme et de résistance au capitalisme et à l'UE ; il est de réhabiliter le fascisme et l'extrême droite, déjà associée à plusieurs gouvernements européens ; il est de préparer idéologiquement la répression continentale contre les communistes restés fidèles à l'idéal révolutionnaire de Marx et de Lénine, cela dans le but de priver les travailleurs licenciés et précarisés par le capital de perspectives révolutionnaires.
Mais malgré son apparence d'offensive généralisée contre le communisme, le harcèlement antisoviétique actuel, vingt ans après la chute du camp socialiste, montre surtout la fébrilité du système capitaliste et des forces maastrichtiennes. Celles-ci s'inquiètent à juste titre car des millions de prolétaires de l'Est et de l'Ouest constatent que la « construction européenne » érigée sur les ruines du camp socialiste et que la re-mondialisation du capitalisme résultant de la contre-révolution des années 87/91 n'a apporté qu'exploitation, misère, précarité, destruction des libertés, casse de l'emploi, re-colonisation de fait des peuples de l'est et du Sud, menaces accrues sur la paix mondiale avec l'extension permanente de l'alliance agressive de l'OTAN.
On peut certes critiquer Staline, comme l'a fait publiquement Lénine en 1924, et le débat sérieux, objectif et de bonne foi entre progressistes est toujours le bien venu sur le bilan réel de l'URSS à l'époque de Staline ou après sa mort ; c'est même le devoir des communistes et des démocrates que de réfléchir ensemble de façon critique, sur la base des principes du socialisme et du progressisme, sur les aspects positifs et négatifs des processus révolutionnaires du passé. Avec le soutien de leur organisation, des militants du PRCF ont d'ailleurs entrepris ce travail de critique marxiste et constructive dans de nombreuses publications ignorées des médias.
Pour autant, les vrais communistes ne hurleront jamais avec les loups de l'antisoviétisme comme le font les dirigeants du PCF ou du NPA qui rivalisent d'antisoviétisme, quitte à fournir à la réaction les armes qui lui permettront demain de réprimer l'ensemble de ses opposants, non communistes inclus. C'est pourquoi, sans s'aveugler sur les contradictions et les déviations qui ont pu à tel ou tel moment affecter la construction du socialisme en URSS ou ailleurs, le PRCF n'oublie pas dans quelles conditions la 1ère expérience historique de socialisme a dû se construire sous la menace permanente de l'impérialisme, obsédé pour des raisons de classe et non pour des motifs humanistes, à faire échec par tous les moyens, y compris la menace croissante de guerre nucléaire, à l'épanouissement d'une société libérée de l'exploitation capitaliste.
D'autre part, et sans s'aveugler sur les répressions qui, dans les conditions de la montée du fascisme, puis de la guerre froide, frappèrent non seulement des agents ennemis acharnés du socialisme, mais aussi hélas des communistes sincères, les progressistes doivent rejeter catégoriquement la diabolisation de l'URSS, y compris à l'époque de Staline : alors que la crise capitaliste ravageait le monde « libre », le socialisme établissait le plein emploi, développait l'industrie, donnait la terre au paysan et l'usine à l'ouvrier, impulsait l'enseignement, la recherche, la technique et la culture, instituait les soins médicaux gratuits et le logement bon marché pour tous, transformait le pays arriéré des tsars en grande puissance économique de premier plan et en point d'appui solide pour tous les antifascistes et pour les anticolonialistes du monde. Le capitalisme a si peu de leçons à donner au socialisme soviétique qu'à la même époque, sous la forme du nazi-fascisme, il détruisait les libertés, liquidait le mouvement syndical, persécutait la culture humaniste et institutionnalisait le génocide raciste, lançant la seconde guerre mondiale quelques années seulement après avoir provoqué la tuerie impérialiste de 14/18 contre laquelle s'était faite la Révolution socialiste d'Octobre.
L'amalgame Hitler=Staline est d'autant plus odieux que, tandis que le Comité des forges, ancêtre de l'UIMM, déclarait « plutôt Hitler que le Front populaire » puis collaborait cyniquement avec l'occupant, c'est l'héroïque peuple soviétique dirigé par le PCUS avec Staline à sa tête, c'est l'armée rouge ouvrière et paysanne, qui ont stoppé les « invincibles » hordes nazies à Leningrad, Koursk et Stalingrad. Tout cela s'est fait alors que les bourgeoisies allemande et française, dont les héritiers non repentis osent faire la leçon aux communistes sur Arte, se roulaient dans la fange nazie et vichyste... Pendant ce temps, 25 millions de morts soviétiques dont d'innombrables victimes civiles génocidées par la Wehrmacht et ses Einsatzgruppen tombaient pour libérer le monde du plus grand danger qu'il ait jamais couru ! De Gaulle avait bien raison de déclarer en 1965 lors de sa visite d'Etat à Moscou : « les Français savent que l'URSS a joué le premier rôle dans leur Libération ». En France, c'est le PCF, notamment par le biais des FTP et des FTP-MOI, qui a versé le prix du sang le plus élevé et conduit l'essentiel de la lutte armée anti-nazie. Ce n'est pas pour rien qu'en 1945 le prestige de l'URSS était immense partout, que le PCF recueillait 29% des voix en France, et que les ministres PCF du Général De Gaulle, les Thorez, Croizat, Paul, Grenier, Tillon, Billoux, Wallon, Joliot-Curie, mettaient en place les conquêtes sociales (Sécu, statuts, retraites, conventions collectives, nationalisations, plan, comités d'entreprise, loi sur la jeunesse, plan Langevin-Wallon sur l'école, CNRS, CEA) que Sarko et l'UE détruisent aujourd'hui en exploitant au profit du MEDEF la disparition de l'URSS et les reniements du PC « mutant ».
Enfin nous mettons au défi les « historiens » qui criminalisent le « socialisme réel », de sonder sur une large échelle les habitants des pays de l'Est « décommunisés » et annexés par l'OTAN et par l'UE : car une forte MAJORITE d'entre eux REGRETTE le socialisme et ses acquis bien réels, non parce que la « nostalgie » l'aveuglerait sur les défauts des premières expériences socialistes de l'histoire, mais parce que, EXPERIENCE FAITE, les travailleurs de l'Est peuvent par eux-mêmes voir que le socialisme, même avec ses défauts passés qu'il faut identifier et dépasser, est humainement supérieur au capitalisme, qui étale d'autant sa nocivité qu'il dispose actuellement d'une hégémonie quasi-totale sur la planète.
Plus que jamais le capitalisme est porteur de régression, de fascisation et d'exterminisme (Irak, Palestine...), comme le montre l'étranglement des libertés et de la souveraineté nationale dans notre pays.
Plus que jamais l'anticommunisme et l'antisoviétisme sont des armes de destruction massive contre les libertés de tous et à pousser en avant les fascistes.
Plus que jamais le PRCF invite les anticapitalistes, les républicains, les progressistes, les militants du mouvement ouvrier et étudiant, à combattre la criminalisation du communisme qui vise, comme en 33, l'ensemble des forces de progrès.
Oui, l'avenir est au socialisme du 21ème siècle qui tirera avec esprit critique, mais sans auto-flagellation, les leçons dr l'expérience socialiste issue d'Octobre 17 pour ouvrir une nouvelle ère de fraternité à toute l'humanité.