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Réveil Communiste

sondages, rassemblement et programme communiste par JL Cailloux

12 Février 2009 , Rédigé par Réveil Communiste

Jean louis cailloux nous a fait parvenir ce texte (12/02/2009), (nouvelle version)


Les promesses n'engagent que ceux qui les font.

 

Sous le titre : « sondage prometteur pour un front de gauche aux Européennes, l'Humanité a  publié un sondage IFOP réalisé à la veille du congrès du Parti de gauche.

Ce sondage indique:

§   qu'une liste réunissant lutte ouvrière, le NPA (LCR), les alternatifs, le PCF et le parti de gauche (Mélenchon) recueillerait 14,5%

§   le PS 22,5%

§   les verts rassemblés sous la houlette de Con-Bendit et J. Bové 7%.

 

Ce sondage est reproduit sur nombre de sites du PCF avec cette mention prometteuse !

 

Est-ce vraiment prometteur ? Il faut en tout cas le vérifier en le croisant avec d'autres sondages.

 

a) En novembre 2008 un sondage CSA du même type donnait les résultats suivants.

Lo : 4%

NPA LCR  :12 à 13%

PCF  : 4%

Total : 18 à 19%.

 

PS : 22%

Verts : 11%

 

b) Un autre sondage CSA des 8 et 9 janvier 2009 non publié, mais accessible sur le net donnait les résultats suivants :

Extrême gauche LO et NPA (LCR) : 12 à 13%

Liste PCF - Mélenchon : 5,5% 

Total : 17 à 18,5%

 

PS : 20%

Verts : 10%

 

Nous constatons que les 14,5% annoncés comme prometteurs sont inférieurs à la somme des pourcentages recueillis par les partis dans les différents sondages, soit entre 17 et 18,5%.

 

Cela nous indique tout le travail à faire et les limites d'une union potentielle mal construite.

C'est aussi et  surtout la question posée au Parti Communiste  situé de manière persistante dans les basses eaux d'intérêt dans la réflexion du monde du travail et des citoyens. 

 

Naturellement, il faut relativiser tout cela dans la mesure où la campagne n'est pas engagée.

 

Comment faire pour dépasser ce constat.

 

Soyons lucide la politique de rassemblement est déjà engagée par la direction du PCF et le dernier CN nous demande dans l'urgence de formuler des candidatures.

 

Comment assurer le plein succès d'une politique de rassemblement ?

Il faut sans doute surmonter la référence quasi religieuse ou magique à la notion de rassemblement.

Le succès ne peut en effet reposer pas sur l'idée même de rassemblement, mais repose d'abord sur l'articulation dialectique entre des luttes qui permettent la conquête et l'expérimentation d'une nouvelle pensée, de nouveaux droits et le moment électoral qui, du coup, est devient porteur de changement réels. 

 

Actuellement, il faut certes des mesures immédiates, nécessaires et urgentes pour redonner du souffle au pouvoir d'achat et relancer la consommation. Mais la crise systémique et ses conséquences sur la vie de nos millions de concitoyens  et sur la vie des milliards d'habitants de la planète exigent des transformations profondes, des ruptures importantes qui remettent en cause le capitalisme.

 

Dans ce sens, le PCF est outillé pour construire un front de gauche dans la mesure où il a effectué un travail politique pour ouvrir des perspectives, notamment avec :

a)    Les propositions de Sécurité Emploi Formation dont l'application entraînerait la sortie du marché du travail du secteur marchand.

b)    Sur la crise elle-même, nos propositions de pôle financier, articulées avec l'intervention des salariés, des citoyens, des élus pour une maîtrise du crédit et une sélectivité de celui-ci contestant les pouvoirs des actionnaires  sur les choix stratégiques des entreprises.

 

Toute la question est de savoir si le PCF a la force de les porter, de les mettre en débat dans l'action avec le monde du travail et les citoyens en général.

 

Tout ne tourne donc pas autour des seules élections, tout en reconnaissant qu'elles jouent un rôle d'intervention citoyenne.

Ce sera le cas avec les élections Européennes qui s'annoncent.

 

Le pôle financier ? C'est une réforme radicale qui, chacun le sait, n'est pas compatible avec les traités Européens et donc l'alternative commence par le refus du traité de Lisbonne.

Mais la perspective du pôle financier est-il à renvoyer aux seuls résultats des élections permettant de battre la domination sociale libérale, et la droite dans l'Europe tout entière ?

 

Le problème est-il bien posé dans cette façon de faire de la politique ?

Nous avons bien pour objectif la conquête de majorité électorale. Mais croire, une fois de plus, que nous y parviendrons par le seul biais  d'une addition de partis politiques et de mouvements à gauche d'un PS social radicalisé, c'est créer une fois de plus les conditions d'une désillusion supplémentaire, du désespoir et la recherche de solutions encore plus stériles.  Nous ne rassemblerons pas les populations revulsées par la politique de Sarkozy par la seule magie d'un accord de sommet et faisant l'économie d'un débat sur les contenus, la radicalité et la cohérence de propositions répondant aux attentes d'un mouvement social qui se politise et attend des réponses claires et convaincantes du politique, ouvrant des perspectives visant un dépassement du capitalisme,Il s'agit aussi de riposter aux réponses démagogiques et contradictoires de Sarkozy, aux contradictions entre un discours radical du PS et ses propositions engluées dans la logique sociale-libérale, ainsi qu'au vide ou à la démagogie des propositions du NPA. Il s'agit encore de confronter les propositions avec les forces du front de gauche afin de mettre ces débats dans les mains des citoyens eux-mêmes pour chercher à dépasser les insuffisances pour rassembler sur de bases solides..

 

Du programme commun, aux 101 propositions de Jospin et notre participation à la gauche plurielle, et aux collectifs antilibéraux, comme on dit : les communistes ont déjà donné, même s'ils n'ont pas totalement formulé les solutions pour sortir de cette situation, ils ont avancé au moment de leur congrès ! 

 

Pour surmonter le problème, il n'y a pas d'autre issue que de créer les conditions pour qu'une majorité de salariés, une majorité de citoyens soient eux-mêmes mis en condition d'action et porteurs d'exigences précises sur les transformations à mettre en œuvre, exigences qu'ils traduisent, lors de l'étape électorale par leur vote.

 

Il faut dans le peuple, des courants d'idées progressistes à vocation hégémonique, changeant la politique au sein de la gauche tout entière et pas seulement à la gauche du PS.

 

Ne pas le faire, c'est s'exposer à un PS repris en main par M. Aubry, se présentant avec un projet porteur de mesures sociales, et probablement des mesures en trompe l'œil sur la crise elle-même. La crédibilité et le vote utile nous laisseront probablement sur place.

 

Ces propositions de transformations, ces mesures, ce projet existent même s'ils doivent être encore travaillés. Comment faire pour que les citoyens le mettent en adéquation avec leurs besoins de plus d'emplois, de pouvoir d'achat, de logement, de santé, d'éducation etc ?

Il n'y a pas de raccourci possible !

 

La régression sociale avec les lois Sarkozy, la chute des services publics (la santé, l'école, la poste, les transports...), les conséquences très lourdes de la crise, financière sur l'emploi, conduisent à une montée des luttes et à plus de convergences de celles-ci comme l'atteste le succès de la journée du 29 Janvier.

 

Pouvons-nous contribuer, dans ce contexte de crise structurelle - provoquant un rejet par un nombre grandissant de citoyens de ce capitalisme  qui devait être « l'avenir de l'humanité » - à faire monter des exigences de réponses à la fois immédiates et porteuses de changements de société ?

 

L'offre politique du PCF est d'articuler dialectiquement le fait que les gens, les salariés luttent, à la construction de débouchés.

On a besoin de participer en tant que parti au développement de ces luttes avec nos propositions mises en débat et de les alimenter pour faire monter, à partir des besoins exprimés (emplois, salaires, logements...) les exigences de transformation faute desquelles, il n'y aura pas d'amélioration durable de la vie des gens.

 

Il est incontournable que les salariés, les citoyens soient parties prenantes de tout ce qui se construit comme changement. Cela veut dire conquérir dès maintenant plus de pouvoirs d'interventions pour peser sur les politiques d'emplois, sur les choix d'investissements, sur l'utilisation des profits réalisés par l'entreprise. Une plus grande maîtrise de l'utilisation de l'argent.

Par exemple, dire seulement pôle financier ce n'est pas suffisant. Qui va décider que les crédits vont êtres utilisés pour tel ou tel investissement. Qui va décider des projets industriels et de service. Qui va décider qu'une entreprise doit se développer pour répondre à quels besoins, avec quels emplois, et sur quel territoire ? Qui va porter les projets alternatifs aux délocalisations des entreprises ?

 

Donc, besoin de faire monter les exigences de crédits sélectifs avec le moyen technique qu'est le pôle financier mais aussi une véritable démocratie pour les salariés, les citoyens, les élus.

Il y a besoin, et c'est possible, de conquérir sans attendre les échéances électorales, des parcelles de pouvoir qui permettent d'expérimenter partiellement ces propositions, de faire monter l'exigence de leur généralisation, d'en faire des idées majoritaires dans le pays.

Ainsi, la gauche est majoritaire dans la quasi-totalité des régions. Ne peut-on pas changer de braquet et d'exigences pour en finir avec les aides financières qui, de fait, abondent les résultats financiers des actionnaires et les dividendes versés aux actionnaires ? Utiliser les mêmes budgets pour abonder des crédits sur des projets de développement d'entreprises de toutes dimensions, soutenus par les salariés, leurs syndicats et avec création de vrais emplois, de la formation, de la recherche et développement ! Intervenir auprès des banques, pour un contrôle populaire ou associatif et coopératif.  

 

C'est d'autant plus crédible et faisable que Sarkozy lui-même fait semblant d'avoir des exigences de résultats en termes d'emplois et de pérennité des sites.

Des luttes pour des améliorations immédiates, des mesures de transformations radicales inscrivant ces améliorations dans la durée et la progression en débat, une montée des exigences jusqu'à ce que ces exigences soient portées majoritairement par les citoyens, des expérimentations qui les rendent crédibles, la première étape n'est pas l'élection européenne mais l'action tous les jours. L'élection européenne sera à l'image de ce que nous aurons contribué à faire monter dans ce pays.


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D
Je suis écoeuré du score prêté à Besancenot, mais encore plus écoeuré de la passivité du PCF face à l'apparente progression de celui-ci. Je sais très bien ce qu'on va me répondre si je demande, au sein du parti, à ce qu'on lutte contre le NPA : "C'est contre la droite qu'il faut se battre!"; ET J'EN AI MARRE MARRE MARRE !!!!!!!Marre de ce discours anti-droite, anti-sarko, alors que le PS est autant responsable que la droite de la destruction de nos acquis sociaux, que le PS a prolongé les déficits publics qui donnent prétexte à la droite pour faire ses réformes! Marre du discours "anti-Sarkozy" alors que ce n'est pas l'UMP qui nous prend nos électeurs aujourd'hui, c'est Besancenot et le PS! Marre d'un parti masochiste, qui refuse de se battre pour assurer sa survie en combattant ses adversaires immédiats! Marre de traiter le NPA et le PS comme des "camarades avec qui nous avons des divergences" alors que ce sont des ennemis mortels! ET SURTOUT CETTE IMPRESSION QUE TOUT LE MONDE S'EN FOUT AU SEIN DU PCF, QU'AU MOIS DE JUIN NOUS ALLONS NOUS TAPER UN SCORE RIDICULE, MELENCHON OU PAS, ET QUE LORSQUE QUE L'ON FERA REMARQUER AUX CAMARADES QU'IL FAUT REAGIR CONTRE BESANCENOT, ON ENTENDRA DES "Ah...bof"...
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