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Réveil Communiste

Base commune votée, partie 1, avec amendements, envoyée par Nicolas Marchand

9 Janvier 2009 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008

VOULOIR UN MONDE NOUVEAU,

LE CONSTRUIRE AU QUOTIDIEN

 

INTRODUCTION

  Nous avons une conviction : avec l'éclatement et l'aggravation de la crise financière mondiale depuis août 2007, avec l'amplification d'une crise globale, sociale, économique, écologique et politique de tout le système capitaliste mondialisé, le monde est à un tournant historique. Sans transformations d'ampleur, qui commencent à émanciper le monde des règles fondamentales du capitalisme, nous irons vers un enfoncement durable dans les crises et les régressions sociales. Le besoin de dépassement du système capitaliste, qui est le sens de notre engagement communiste, est conforté par cette situation.

Mais, dans la cette phase critique que traversent notre monde, notre pays confronté à la politique brutale de la droite et de Nicolas Sarkozy, les forces de gauche, et notre propre parti, nous ne relanceront pas un nouvel espoir de changement en nous contentant de ravaler la façade. Pour toutes celles et ceux qui aspirent à construire un autre monde, le temps est venu de sans repenser les objectifs et le sens de ce changement, d'en redéfinir le sens dans les conditions du XXIe siècle, d' sans inventer les voies et les moyens de ces transformations dans le monde tel qu'il est devenu. Bien des voix, bien des événements, bien des échecs subis nous invitent au renoncement. Ce n'est pas notre choix. Les potentiels d'émancipation sont réels. Si la situation est critique et comporte des dangers, paradoxalement, elle est également porteuse d'espoir. Mais nous sommes lucides : pour que la contestation du système capitaliste mondialisé et les tentatives pour s'en libérer remportent des succès significatifs et durables, il est nécessaire qu'sans une ambition politique collective, partagée dans notre société, s'affirme pour formuler un projet d'émancipation de notre époque, et que se construise dans les luttes sans le rassemblement des forces susceptibles de porter ce nouveau projet., la contestation du système capitaliste mondialisé, les tentatives de s'en libérer resteront condamnées à des échecs répétés.

Le chantier est immense, mais il n'attend pas. Il y a urgence. Le peuple souffre durement de l'état du monde et de la politique mise en œuvre par Nicolas Sarkozy et le Medef. Il cherche à retrouver espoir en l'avenir sans avoir le sentiment que la politique lui permet aujourd'hui de trouver les réponses. Nous voulons contribuer, avec lui, à lever ces interrogations.

Pour Nous, communistes, qui fondons notre engagement sur l'ambition de dépassement du système capitaliste et de toutes les aliénations du monde actuel, l'essence de notre combat est questionnée. Nous sommes à un moment charnière. L'enjeu est sans conteste d'entrer dans une nouvelle étape de notre histoire. Elle exige de donner au combat que nous menons une ambition et une intensité beaucoup plus grandes. Nous visons engageons donc avec ce congrès l'engagement dans un important travail de refondation de nos analyses, de notre projet, de l'avenir de notre parti.

Nous sommes face à quatre défis :

î Nous avons changé de monde et d'époque. Nous vivons une mutation de civilisation, la crise de la mondialisation capitaliste s'amplifie, et tout cela change très profondément les conditions du combat que nous menons.

î La politique mise en œuvre depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, qui amplifie avec violence le cours des politiques néolibérales menées dans  notre pays depuis des années, fait mal à notre peuple, abîme notre pays et ses atouts, dégrade son rayonnement. L'avenir de la France est en jeu.

î La crise de la gauche s'aggrave. Elle n'offre pas de perspective de changement crédible, et la droite encourage son éclatement entre social-libéralisme et protestation sans projet pour qu'elle ne soit plus susceptible de lui disputer le pouvoir. Le risque existe de l'effacement de toute perspective de changement transformateur à vocation majoritaire.

î L'originalité du communisme français, mariant conjuguant la critique globale du système et une visée de transformation sociale radicale, le souci du développement de luttes populaires et d'idées nouvelles de transformation, avec une ambition et une implication de changement immédiat, est plus nécessaire que jamais. Et pourtant, elle est menacée.


Nous voulons relever ces défis et nous en mesurons la difficulté. Nous ne le ferons pas seuls. Nous ne résoudrons pas tous les problèmes qui sont devant nous d'ici notre avec ce congrès, mais nous voulons nous donner donnons un cap clair pour avancer et travailler:  pour pouvoir parler, agir sans attendre, pour construire un nouvel espoir avec toutes celles et ceux qui, comme nous, souhaitent ne pas se résigner au monde actuel et en France à la politique du pouvoir de droite en place. ; engager le chantier de profondes transformations de notre parti pour qu'il devienne la force utile à ce projet.


UNE NOUVELLE EPOQUE,

UN AUTRE MONDE , UNE CRISE MAJEURE DU CAPITALISME

Le monde dans lequel nous vivons désormais appelle-t-il et permet-il encore la mise en oeuvre d'un projet de changement réel dans notre pays ? De la réponse apportée à cette question dépend en grande partie la crédibilité du combat que nous menons. Or, si chaque individu a désormais conscience que son avenir dépend peu ou prou de ce qu'on appelle la mondialisation, celle-ci est majoritairement vécue comme un obstacle majeur à un tel projet de changement. C'est l'une des principales difficultés auxquelles nous nous heurtons.

Pour notre part, nous ne pensons pas que La mondialisation, qui est devenue notre quotidien, qui fait la réalité durable de notre monde, peut effrayer ou donner espoir ou effrayer. mais est et restera notre réalité, Elle ne ferme pas la porte à des changements émancipateurs. Au contraire, elle peut être une chance un facteur de progrès immense, de mise en commun inédite pour l'Humanité et la planète. Le processus de mondialisation actuel a été et demeure piloté par les exigences d'un capitalisme financier et ultralibéral qui soumet la nature et toutes les activités humaines, le vivant lui-même, à la recherche exclusive du profit. C'est l'obstacle à lever.


Nous puisons aujourd'hui dans une analyse renouvelée et actualisée de l'état du monde la conviction qu'un autre mode de développement, une autre conception du développement humain, un autre mode de production que celui du capitalisme sont nécessaires et possibles. Il s'agit d'aller vers une transformation sociale et sociétale radicale. Mais les combats à mener doivent partir des réalités d'aujourd'hui, non d'un monde qui a vécu.


Nous avons changé d'époque et sommes entrés dans une véritable mutation de civilisation. Nous vivons un état du monde en transformation permanente, très instable, une nouvelle phase du capitalisme et une nouvelle période historique marquée par une accumulation de crises et de processus de transformations dans tous les domaines qui sont autant de défis pour le monde et pour l'humanité. Ne pas le voir, se tromper d'époque, c'est apparaître, même à notre corps défendant, comme les défenseurs des acquis d'un monde perdu, plutôt que comme les porteurs des potentiels du monde nouveau qui cherche à se construire. C'est surtout ne pas agir sur les bons leviers, les lieux de pouvoir qui décident réellement de l'avenir, les représentations qui façonnent les consciences.


Il nous faut mesurer l'ampleur et la nature des défis auxquels les peuples sont aujourd'hui confrontés et contribuer aux réponses politiques nécessaires face aux grands enjeux planétaires indissociables de la paix et la sécurité, de la démocratie, du développement durable et solidaire de la planète

Les dimensions européennes et mondiales des luttes et du projet politique dont nous voulons être porteurs sont devenues déterminantes. Nous vivons un monde dans lequel il n'y a pas de solution émancipatrice durable sans solidarités et coopérations dans tous les domaines, sans rapprochement entre les peuples, contre un capitalisme mondialisé qui les divise et qui les oppose.

Comprendre le monde dans lequel nous vivons est essentiel pour forger une conscience de classe de notre temps ainsi que des repères idéologiques et politiques qui permettent d'analyser ce monde nouveau et d'agir en connaissance de cause.

Quels sont, à grands traits, quelques-uns des enjeux de ce nouvel état du monde ?

 

Une crise historique du capitalisme

 

C'est une crise mondiale du système capitaliste qui a éclaté après des années de maturation et d'aggravation. Avec la crise financière de 2007/2008 et son développement en crise sociale et économique, avec la crise écologique, le monde est à un tournant historique. L'enjeu n'est pas la moralisation du capitalisme ou la simple régulation des marchés mais la mise en cause des règles fondamentales du système capitaliste et l'émancipation de ces règles par des transformations profondes, en s'appuyant sur la montée des revendications sociales, des exigences d'interventions publiques et des aspirations au changement. Le besoin d'un dépassement du capitalisme gagne en crédibilité. Dans ce nouveau contexte, l'apport de fonds publics massifs pour sauver les banques, sans avancer d'autres dispositifs de crédit pour le progrès social est fortement dénoncé, comme la logique de rentabilité financière poussée à son paroxysme, et comme l'absence de réponse à l'urgence écologique.

Cette crise met en lumière la sauvagerie du règne de l'argent, du capitalisme, d'un système qui ne vit que pour le profit, qui exploite sans états d'âme, qui pille et gaspille les ressources de notre planète sans se soucier des générations à venir, ni même du devenir de l'espèce humaine.

Jamais le capitalisme ne s'est autant trouvé sur la sellette. Jamais, même parmi ses défenseurs les plus ardents, ne se sont entendus autant de voix pour affirmer qu'il est impossible de continuer comme ça. Ainsi s'ouvre une période d'intenses débats et combats politiques. La crise du capitalisme qui secoue le monde débouche sur une phase politique nouvelle.

Cette crise systémique bouleverse toutes les situations. Elle peut avoir des conséquences considérables et pour une part imprévisibles, Les souffrances et les peurs qu'elle engendre peuvent pousser au pire, à des réponses autoritaires et populistes.

Mais cette situation nouvelle peut permettre une profonde politisation populaire. Des centaines de milliers de femmes et d'hommes peuvent s'organiser pour combattre ensemble. Des millions de salarié(e)s, de citoyen-ne-s peuvent se retrouver, dans la rue et dans les urnes, pour créer les conditions d'une véritable alternative politique de progrès social et humain.

L'enjeu est plus que jamais celui du dépassement du capitalisme, de l'action et des rassemblements, pour en faire reculer ses logiques et ses pouvoirs, avec le monde du travail et de la création, avec les peuples. Une nouvelle phase dans l'histoire politique de notre pays peut s'ouvrir. Rien n'est donné d'avance mais nous devons tout faire pour y contribuer. C'est une autre page de la lutte de classe qui s'ouvre en France, en Europe et dans le monde.


Nouvelle phase de la mondialisation capitaliste.


La domination capitaliste s'intensifie et s'étend à toute la planète, à tous les champs d'activité humaine. C'est l'autre dimension structurante de l'actuelle mondialisation. La libéralisation libre circulation des mouvements de capitaux a permis la mondialisation d'un capitalisme financiarisé à outrance, piloté par l'exigence de rendements financiers exorbitants, poussant à la surexploitation des mains-d'œuvre, à leur mise en concurrence exacerbée, à un productivisme sans limite. La déréglementation financière et commerciale a poussé un ultralibéralisme forcené des échanges, une mondialisation des processus mêmes de production, au service des plus grands groupes capitalistes transnationaux, poussant Elle pousse à la marchandisation de toutes les activités humaines, à une mise en concurrence planétaire, à la déstabilisation et à la précarisation des salariés, à la privatisation des services publics, à la diminution drastique des dépenses sociales, au recul des souverainetés économiques et alimentaires, à un pillage intensifié des ressources naturelles en particulier au Sud et en Afrique, mais aussi à une interdépendance accrue de toutes les économies. Les grandes organisations internationales, comme le FMI, la Banque mondiale, l'OMC, ont été transformées en instruments de ces processus de domination, ou des instances comme le G8 ou le G20, sont de plus en plus en contradiction avec les besoins des peuples et les exigences du développement.

Cette mondialisation sous domination capitaliste creuse des inégalités redoutables entre pays et régions du monde, comme au sein de chaque pays. La contre-offensive néo-libérale, qui a pris forme dans les années 80 et 90, doit faire face à une critique grandissante de la domination des marchés et des institutions chargées de les « réguler ». Elle génère  des ravages sociaux, écologiques et sociétaux grandissants, des contradictions explosives et des inquiétudes sur le devenir même de la planète. D'autant que le fait nouveau de ces dernières années est l'enchaînement des crises, financière, énergétique, environnementale, alimentaire, agricole, avec la résurgence d'« émeutes de la faim », affirmant et amplifiant une crise systémique de longue durée, une crise du mode de production, de consommation et du type de développement. Des centaines de millions d'êtres humains sont ainsi privés de droits essentiels à la vie. Face aux nouveaux défis de l'humanité, le mode de développement capitaliste éprouve les limites historiques de son efficacité. Le capitalisme présentait sa globalisation comme la fin de l'histoire. Sa capacité à assurer Mais l'avenir du développement humain est aujourd'hui en question appelle son dépassement.

 

L'avenir de la France en jeu.


Dans ce processus de mise en concurrence à l'échelle du monde, l'avenir de la France est doublement mis en jeu : parce que des acquis conquêtes sociales, démocratiques, culturelles, marquantes de son histoire, empreintes des valeurs fondatrices de notre République (liberté, égalité, fraternité) sont menacées d'être mises en pièces alors qu'elles constituent autant d'avancées de civilisation ; parce que les forces capitalistes de notre pays ont décidé non plus de composer avec ces acquis mais de tourner la page et de les liquider pour se jeter à corps perdu dans la compétition capitaliste mondialisée. La politique de Nicolas Sarkozy marque de ce point de vue une rupture accélération brutale, des ruptures  sans précédent. Code du travail, Sécurité sociale, services publics, école publique, enseignement supérieur et recherche publique, laïcité, libertés publiques, création culturelle, institutions républicaines, ouverture au monde... Tout ce qui fonde une conception progressiste de la personnalité de la nation française, son originalité, sa laïcité, son principe de citoyenneté, est sur la sellette. Le patronat prétend réduire à néant les droits issus, en 1945, du programme du Conseil national de la Résistance. L'avenir de la France est aussi en question dans la crise très profonde qui est celle de toute la construction européenne,  crise de projet, de confiance et de crédibilité.

La politique du gouvernement et du Président de la République aggrave la crise et ses conséquences déjà dévastatrices pour l'économie et pour notre peuple: plans de licenciements massifs, mise au chômage technique, pression sur les salaires, mise en cause généralisée des droits... Cette politique aggrave les souffrances sociales provoquées par la perte de l'emploi, l'affaissement du pouvoir d'achat, l'angoisse du lendemain, la précarité, la peur de l'exclusion qui n'épargnent aucune catégorie sociale mais aussi la pression patronale et la mise en concurrence au travail.

La vulnérabilité du monde du travail, des familles populaires augmente avec la mise en cause des protections sociales, des services publics, des systèmes éducatifs et de santé, avec des mesures de régression comme le travail du dimanche, la retraite à 70 ans, le projet de privatisation de La Poste... Pour pouvoir continuer des « réformes » qui sont autant d'agression sociale, tout est fait pour tenter de légitimer une société de concurrence systématique, de compétition au détriment des plus faibles, d'individualisme forcené, de contrôle sécuritaire maximum et d'arbitraire. La prison à 12 ans, les chiens policiers et la fouille au corps dans une salle de classe, le traitement du délit comme un fait de terrorisme, la criminalisation des immigrés... jusqu'à la conception répressive de l'hôpital psychiatrique... ce sont les fondements de notre démocratie qui sont en danger. La bataille politique pour les libertés, pour des institutions garantissant le respect des principes de l'Etat de droit, pour l'émancipation citoyenne et les droits humains -qu'il s'agisse des droits civils et politiques, des droits sociaux et culturels- devient primordiale.

Ce sont non seulement les couches populaires, mais la grande majorité de la population qui est en effet frappée ou menacée par cette politique réactionnaire, par l'insécurité sociale, par des choix économiques qui affaiblissent notre pays. Les grands groupes français ou franco-européens transnationaux détruisent désormais plus qu'ils ne contribuent au développement de l'industrie, de l'emploi et de la ressource fiscale en France, fondant à l'instar des groupes transnationaux leurs stratégies financières sur la mise en concurrence des territoires, le pompage des aides publiques, des fiscalités à bas coût qui asphyxient nos finances publiques.

De plus en plus, l'Etat se désengage de ses missions de services publics essentielles tout en asphyxiant fiscalement les collectivités locales.

Ces politiques et ces stratégies tournent le dos au développement national, à la construction d'une Europe de progrès, à l'atout que pourrait justement représenter l'engagement de notre pays dans un mouvement de transformation sociale à l'échelle européenne et mondiale.


Révolution informationnelle, révolution des connaissances.


Révolution informationnelle, biogénétique, nanotechnologies... La croissance exponentielle des nouvelles technologies de l'information et de la communication, leur diffusion dans la société, le nouvel âge dans lequel sont entrées les connaissances bouleversent notre quotidien. Ces révolutions accroissent de façon spectaculaire les capacités d'expression et de création des êtres humains, qui n'ont jamais eu autant de possibilités d'agir sur leur milieu de vie, pour le meilleur comme pour le pire. Les problèmes éthiques soulevés, les choix de civilisation sont considérables. Il est indispensable d'analyser le sens et les conséquences de cette révolution informationnelle. Elle pousse au développement de la formation et de la recherche.  L'accélération de ces changements, en effet, bouleverse en continu le travail, les technologies, les sciences, les produits, la consommation, les rapports au territoire et à la nature, change la structure, l'organisation, la localisation des activités salariées, déplaçant le centre de gravité des chaînes de fabrication vers les bureaux d'étude. La création de richesse dépend de plus en plus de l'appropriation des connaissances, des savoirs, des compétences.  Cette révolution, qui touche au rapport du capital et du travail, transforme les rapports dans la production, les rapports sociaux, en appelle de nouveaux. Elle pousse à une extension qualitative des libertés et des droits humains alors que le capitalisme cherche à criminaliser les mouvements sociaux, l'action syndicale et politique.

Avec ces révolutions, les besoins et les possibilités d'intervention et d'association des producteurs que sont les salariés sont plus grands que jamais. La tendance à la prédominance Ces activités informationnelles accroissent les exigences de partage, ouvrent des champs immenses à la diffusion de l'information, au développement et à la mise en commun des capacités créatrices des salariés et des individus, ce que Bill Gates nomme avec mépris le « communisme informationnel ». Cela exacerbe les antagonismes capitalistes, en créant des conditions objectives de son dépassement. Mais le capitalisme, lui, tente d' veut exploiter cette révolution dans le seul but d'accroître la rentabilité financière des capitaux. Il organise le partage des savoirs sous le contrôle des multinationales pour faire « rendre plus de valeur aux actionnaires ». Il cherche à mettre la main sur tous les médias. Il capte et asservit les intelligences sans diffuser les pouvoirs. Il bride, verrouille, domine, contrôle, instaure les péages, marchandise. Le partage et la mise en commun de ces potentiels contre leur confiscation capitaliste est un des grands enjeux du XXIeme siècle, pour des sociétés du savoir partagé

Un salariat mondial en plein bouleversement.


Les transformations du capitalisme étendent le champ des dominations mais aussi de l'exploitation et des atteintes au droit comme le droit du travail et les droits syndicaux. Mais elle élargit aussi celui des résistances. Le mouvement de « salarisation » des populations actives se généralise à tous les pays. Ce mouvement est marqué par de profondes contradictions. La crise du travail, de sa finalité est une dimension importante, notamment dans des pays comme le nôtre, où la financiarisation malmène l'entreprise et le travail, où l'intensification de l'exploitation provoque stress et des souffrances grandissantes, une augmentation des accidents du travail, des maladies professionnelles et des suicides. Cela s'oppose aux potentiels de rapprochement des salariés, à leurs aspirations croissantes à se voir reconnaître l'utilité sociale de leur travail, à s'émanciper dans le travail, à pouvoir maitriser celui-ci, notamment dans son organisation. Cela suppose aussi la prise en compte de leurs aspirations à être correctement justement payés, à être respectés, à intervenir dans les gestions, à évoluer, à se former, à bénéficier de temps libre, à s'épanouir, se cultiver. évoluer, à intervenir dans les gestions

Face à la crise, pour maintenir les dividendes à un niveau élevé, ce sont les salariés, leurs revenus, leurs emplois, leurs outils de travail qui sont visés.

Si des luttes sociales et politiques mettant en cause les conditions de l'exploitation capitaliste mondialisée se développent dans de nombreuses régions de la planète, si la formule « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » n'a jamais été autant d'actualité, le capital a beaucoup d'avance sur les salariés en la matière. La mise en concurrence, le chômage, la précarisation, l'instrumentalisation de l'immigration qui  accompagnent l'extension du salariat constituent de puissants facteurs de division des milieux populaires. La conscience des intérêts collectifs recule ou se cherche face à des puissances capitalistes qui en se mondialisant semblent s'être mises hors de portée des luttes, d'autant plus que les convergences internationales, même européennes, demeurent balbutiantes. Le rejet de la mondialisation peut fort bien aller de pair dans ces conditions avec le développement d'égoïsmes de comportements individuels individualistes ou catégoriels, de nationalismes ou de communautarismes qui apparaissent faute de mieux comme la seule manière de se protéger et de ne pas perdre ses acquis ou ses valeurs dans la compétition mondiale. La période dans laquelle nous sommes entrés nécessite donc un énorme travail politique et idéologique de mobilisation et de solidarisation des salariés et des peuples notamment avec les migrants. L'exigence de régularisation des sans-papiers fait partie de notre combat.


Une crise très profonde des modes de développement.


Notre époque est aussi celle d'une prise de conscience que l'avenir même de la planète est menacé si on continue comme cela. Un productivisme aveugle, obéissant prioritairement aux lois du profit, gaspille les ressources naturelles, met gravement en cause les équilibres naturels, les écosystèmes et la biodiversité. et Il est  aujourd'hui responsable d'une augmentation considérable des émissions de gaz à effet de serre. La réponse à la crise énergétique est devenue un enjeu majeur pour l'avenir. Les désastres climatiques touchent en priorité d'abord les plus pauvres de la planète. Le pillage des ressources naturelles qui s'est accéléré ces dernières décennies aiguise les conflits pour leur appropriation. Crises sociale, financière,  écologique, crises du travail, de l'emploi, de l'énergie, de l'eau, de l'alimentation, de la consommation, crises démographique, urbaine, démocratique s'aggravent et se nourrissent les unes les autres. Le capitalisme les instrumentalise à son profit. Une conviction s'affirme que ces crises appellent d'autres avancées de civilisation, qui non seulement remettent en cause les modes de production et d'échange capitalistes, la financiarisation de l'économie, la recherche effrénée du profit, mais au-delà l'ensemble des rapports de domination, d'exploitation et d'aliénation qui gouvernent le monde, les êtres humains et la nature depuis des millénaires.

Il s'agit d'inventer un mode de développement humain durable, non productiviste, non consumériste, susceptible de préserver préservant la planète pour notre génération et celles qui viennent tout en maintenant et en poursuivant l'ambition d'égalité et de justice sociale dans la réponse aux besoins sociaux.  Le capitalisme n'est pas ce système d'avenir. Il est incapable de répondre aux besoins de l'humanité et de protéger le devenir de la planète. Le temps court des profits est incompatible avec le temps long des écosystèmes. Le dépassement de la crise écologique devient un élément majeur de la transformation sociale et du développement humain.

Révolution des consciences et nouveau rapport au monde.


Dans la mondialisation, les rapports au temps et à l'espace se transforment. Les migrations humaines s'amplifient, charriant favorisant le brassage des cultures et mais aussi le choc des inégalités. Les forces capitalistes s'emploient à imposer leur vision du monde et leurs valeurs. La mondialisation a pris des formes d' « occidentalisation » du monde avec des stratégies et des processus néo-impérialistes d'hégémonie économique, sociale, culturelle, idéologique.

Une culture de guerre permanente,  la fameuse thèse du «  choc des civilisations », avec en effet miroir l'irruption de l'  d'intégrismes et du de fondamentalismes instrumentalisant les questions des identités, des religions, nourrissent  des thèses d'extrême droite, de prétendues oppositions civilisationnelles entre  des « communautés » présentées comme antagoniques, avec comme corollaire des affaiblissements démocratiques, un recul reculs de la démocratie et des valeurs universelles d'émancipation humaine, un refus mutuel de la reconnaissance légitime de la diversité culturelle et au bout du compte d'une communauté de destin pour des avancées communes  de civilisation.

Malgré cela, l'aspiration à des valeurs de progrès et de solidarité  a cependant résisté et de nouvelles aspirations à l'émancipation ont émergé. La conscience sociale de l'unicité du monde a véritablement progressé.

Dans ce chahut des consciences, des sentiments très contradictoires cohabitent, d'autant que d'autres interrogations essentielles ont surgi sur la responsabilité humaine dans le devenir de notre civilisation : sur la notion de progrès, sur le travail, sur la place de l'individu, sur les enjeux éthiques, démocratiques, sociaux, écologiques, culturels et scientifiques : un nouvel universalisme perce dans la mondialisation.

 

Nouvelles conflictualités.


Nous vivons un état du monde issu d'une transformation radicale du système des relations internationales depuis la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique il y a quelque vingt ans. Les Etats-Unis ont cherché une hégémonie sans rival dans une logique de guerre permanente - dite « guerre contre le terrorisme » - qui a pris toute sa dimension après le 11 septembre 2001. Mais cette stratégie néo-impérialiste, qui se heurte aux réalités d'un monde beaucoup plus complexe que la rhétorique idéologique utilisée par George Bush et son administration, a débouché sur un fiasco et un désastre humain et social en Irak et en Afghanistan. Elle nourrit une impasse dramatique dans le conflit israélo-palestinien où l'injustice choquante subie par le peuple palestinien alimente les tensions dans toute la région et au-delà. L'impasse dramatique atteinte dans ce conflit suscite une profonde inquiétude. La France et l'Union européenne doivent s'engager résolument pour obtenir d'Israël, l'application des résolutions de l'ONU, la fin de l'occupation, le démantèlement des colonies et un règlement politique dans la justice, le droit et dans la sécurité pour tous. Sans une solution de cette nature aboutissant à la création d'un Etat palestinien souverain à côté de l'Etat d'Israël, c'est la paix et la sécurité au Proche-Orient et en Méditerranée qui restent sérieusement menacées. L'idée d'une Union pour la Méditerranée rapprochant les peuples dans une véritable coopération ne peut sérieusement voir le jour, à l'inverse du projet de N. Sarkozy, sans des avancées décisives sur la question de Palestine.

La confrontation russo-américaine dans le Caucase vient brutalement d'exacerber les tensions en aggravant les risques pour la sécurité internationale. Cette situation inédite depuis la fin de la guerre froide rappelle à tous, aux forces progressistes en France et en Europe,  l'importance d'une mobilisation politique et citoyenne pour la paix à la hauteur des dangers et de ces nouveaux enjeux.

La confrontation russo-américaine dans le Caucase a brutalement exacerbé les tensions en aggravant les risques pour la sécurité internationale. Cette situation inédite depuis la fin de la guerre froide rappelle l'importance d'une mobilisation politique et citoyenne pour la paix à la hauteur des dangers et des nouveaux enjeux.

La volonté des Etats-Unis d'élargir l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie, d'étendre leur influence et leur domination en Europe centrale, avec l'installation d'un système d'armes anti-missiles sophistiqué en Pologne et en République tchèque, encourage la militarisation, l'escalade militaire en Europe et les tensions internationales.

Le 60eme anniversaire de l'OTAN sera l'occasion d'initiatives internationales contre la guerre, contre la thèse dangereuse et manichéenne de la « guerre des civilisations », contre les politiques militaires et nucléaires agressives de l'OTAN, pour un monde de justice et de paix. Notre parti s'engage pleinement au succès de ces initiatives qui seront des moments privilégiés de mobilisation populaire pour le retrait des troupes d'Afghanistan et la reconstruction de ce pays, pour le désarmement concernant le nucléaire et tous les types d'armes, pour la diminution des budgets militaires, pour le respect du droit des peuples et de leur dignité. Cette exigence signifie notamment la fermeture du camp de Guantanamo et le bannissement de toutes les pratiques illégitimes de ce type prises en violation des droits élémentaires de la personne et du droit international. Nous agissons pour que la France renonce à son intégration dans le commandement militaire de l'OTAN et contribue elle-même à un nouvel ordre de sécurité préventive et collective en Europe et dans le monde, par le désarmement, la résolution des conflits, la dissolution de l'OTAN. Le combat pour la paix reste plus que jamais un enjeu décisif avec le refus des politiques de puissance alimentées par la course aux matières premières et aux ressources énergétiques.

Dans ce monde où les dépenses militaires atteignent à nouveau des chiffres  records, les Etats-Unis restent dominants, mais, en dépit d'une puissance inégalée, ils ne sont plus en capacité de maîtriser à leur guise les relations internationales. Aussi, ils essayent comme jamais d'embarquer les puissances moyennes, comme celles de l'Union européenne, sous l'étendard de l'OTAN, dans leur logique de guerre prédatrice et néo-impérialiste.

En même temps, de nouvelles puissances riches de milliards d'êtres humains et de très anciennes civilisations, Chine, Inde, Brésil, Russie... émergent ou réémergent. Les choix politiques économiques, écologiques de ces Etats-continent pèseront très lourd sur l'avenir de la planète. L'hégémonie occidentale dans l'histoire du capitalisme est en question. Même profondément déstructurés par la poussée du capitalisme néo-libéral et par la poursuite du pillage de leurs richesses, les pays d'Afrique contestent désormais les relations de domination qui les étouffent. En Amérique latine, les changements politiques expriment des résistances croissantes et collectives à l'hégémonie des Etats-Unis.

Aux anciennes oppositions Est-Ouest et Nord-Sud, succède une autre configuration mondiale marquée par l'exacerbation des concurrences, des contradictions et des rivalités de puissances entre capitalismes, par des tensions protectionnistes, des nationalismes, des guerres économiques violentes, des conflits politico-religieux, des guerres civiles dans des Etats déliquescents, des terrorismes... Le nouvel état du monde a produit une véritable mutation de la conflictualité internationale.

Au cœur des désordres de ce nouveau monde, l'Union européenne devient un enjeu essentiel, et c'est notamment faute de refonder démocratiquement son projet et ses relations au reste du monde, qu'elle connaît une crise qui ne cesse de s'aggraver.

Son modèle néo-libéral, sa carence démocratique, sa volonté d'alignement sur les choix essentiels de l'OTAN l'ont conduite à une crise structurelle, à une crise de légitimité profonde auprès des peuples européens. Ses dirigeants s'acharnent pourtant à vouloir continuer dans la même voie malgré un NON majoritaire lors de 3 référendum populaires. Ils cherchent à imposer l'application du Traité de Lisbonne alors que celui-ci est caduc.

Face à leurs propres contradictions et face à la récession économique qui arrive, les dirigeants européens, présidés par la France, sont cependant même dans l'incapacité d'appliquer les fonctionnements institutionnels qu'ils se sont donnés.

L'exigence d'une bataille au quotidien pour imposer des changements, pour refonder une construction européenne correspondant aux intérêts des peuples se fait particulièrement pressante en France et dans tous les pays européens où des luttes et des mouvements sociaux -comme en Grèce en décembre 2008- expriment l'urgence d'alternatives démocratiques, sociales, écologiques et pacifiques.

Paix, sécurité et développement sont donc aujourd'hui des défis planétaires qui ont partie liée. Tout commande d'agir tout à la fois pour favoriser les conditions d'une maîtrise démocratique, publique et multilatérale du développement sur le plan mondial; pour rendre les ressources naturelles bien commun de l'Humanité, pour  relancer vraiment le désarmement; pour réunir les conditions sociales qui rendront solides la sécurité, et la paix et le développement durable; pour obtenir des changements profonds des politiques et de la conception de l'Union européenne.

 

Des conditions de luttes sociales et politiques transformées.


Dans ce processus extraordinairement contradictoire qu'est la mondialisation, la bataille fait donc rage en tous domaines pour faire prévaloir ou bien des logiques de dominations renforcées, ou bien des issues d'émancipation. Le cours de la mondialisation n'est pas joué pour toujours, mais les conditions du rassemblement de celles et ceux qui ont intérêt à se libérer des rapports d'exploitation sont transformées.

Les forces du capital ont marqué des points. Elles ont déployé ces dernières décennies et déploient chaque jour des efforts gigantesques pour mettre les bouleversements à l'œuvre au service de leurs intérêts, pour construire des rapports de force qui accroissent leurs dominations et en faire  de véritables verrous au changement. Tout est fait pour faire grandir l'idée que les solutions collectives sont inefficaces et le plus souvent dangereuses. Les valeurs de l'argent sont promotionnées. Les nouvelles exigences de chaque personne humaine sont  dévoyées en individualisme sans foi ni loi. L'égoïsme (individuel, communautaire, nationaliste) dispute le terrain aux besoins de mise en commun, en proportion des divisions attisées entre les peuples et les salariés, par exemple entre « assistés » et « méritants », et  du renoncement à espérer peser sur le cours des choses. La puissance de circulation de l'information et la marchandisation culturelle sont mises au service de la normalisation de la pensée et des consciences.

Mais, là encore, le mouvement n'est pas linéaire. Depuis les années 90, des peuples réagissent aux dégâts de ce capitalisme financiarisé et mondialisé. Les luttes se développent, parfois importantes. Comme pour le CPE en France, elles connaissent de premiers succès très significatifs. Le rejet croissant de la mondialisation capitaliste pousse  partout (en Amérique latine, en Europe, sur tous les continents) à chercher à construire des solutions politiques, des solidarités nouvelles. Le mouvement altermondialiste en témoigne à sa manière. Les « non » français, néerlandais et  irlandais en Europe aussi d'une autre manière. Dans tous ces mouvements pointent le besoin d'alternatives qui pour le moment ne trouvent pas leur chemin.  

Cette crise des alternatives politiques affaiblit les forces de progrès. La faillite des régimes de l'Est marque les consciences. Elle est exploitée pour discréditer tout projet de dépassement du capitalisme. L'échec des modèles sociaux-démocrates, notamment européens, et le ralliement progressif des forces s'en réclamant aux politiques néo-libérales qui elles aussi échouent, accroissent le désarroi. Sur le plan idéologique, le clivage gauche/droite est brouillé. Les partis qui prétendent  contester le système ou les logiques capitalistes, communistes ou non, sont très affaiblis. La division des forces de gauche, la déception, la colère ou la démobilisation électorale qui suivent leurs expériences gouvernementales pèsent lourdement.

La crise du système capitaliste et la mise en échec des politiques de puissance néo-impérialiste au Proche-Orient et en Asie -où les conflits s'exacerbent dangereusement- n'empêchent pas la mise en oeuvre de stratégies d'exploitation et de dominations impériales aggravées. Le capitalisme cherche à profiter du choc de sa crise pour imposer, dans une formidable bataille idéologique, de brutales régressions sociales, des politiques néo-libérales renforcées et logiques de guerre réadaptées. Mais le contexte dans lequel s'appliquent ces politiques n'est plus le même. La Bourse et les spéculateurs, les dogmes du néo-libéralisme et l'obsession du marché sont discrédités. Les logiques de guerre sont largement rejetées.

Le capitalisme lui-même est mis en cause. L'inquiétude grandit mais la confiance est profondément ébranlée. La colère, les revendications, les luttes se développent contre les effets ravageurs du capitalisme et du néo-libéralisme.

Aux Etats-Unis, la victoire de Barack Obama est une défaite sévère du néo-conservatisme réactionnaire et belliciste de G. Bush. Cette élection, quels quelles que soient les choix qui prévaudront,préoccupations pour l'avenir et les choix de la prochaine administration des Etats-Unis, est un événement qui a suscité l'espoir de toutes celles et ceux qui agissent contre le racisme et les discriminations. Elle témoigne des énormes attentes populaires, sociales et démocratiques qui marquent la société aux Etats-Unis comme dans la plupart des autres pays capitalistes développés. Cette situation nouvelle et complexe sollicite la vigilance de progressistes américains qui ont toute notre solidarité.

Nous vivons une nouvelle étape dans un mouvement de contestation populaire grandissante face aux dégâts du capitalisme financiarisé et mondialisé. Les luttes qui se développent sont souvent importantes. Comme pour le CPE en France, elles connaissent de premiers succès significatifs. De nouvelles perspectives et volontés de lutte se concrétisent avec la création de la Confédération syndicale internationale (CSI), notamment à l'occasion d'une journée  mondiale de lutte (7-10-2008) revendiquant le travail décent pour l'ensemble des travailleurs du monde. Le rejet croissant de la mondialisation capitaliste pousse partout à des mobilisations, au besoin de résistances et de solutions politiques, à des solidarités nouvelles. Les NON français, néerlandais et irlandais en Europe en témoignent.

En réalité, tout montre qu'avec les politiques et les stratégies mises en oeuvre et leurs conséquences, le capitalisme et ses modes de gestion parviennent à des contradictions aigües, des limites. On touche à l'ingérable et à l'insupportable.

En Amérique latine, ces limites ont été atteintes voici déjà une dizaine d'années sur un sous-ce continent martyrisé hier par quelque deux décennies de dictatures, traité comme champ d'expérimentation de politiques ultra-libérales dévastatrices, étranglé par la dette. Les peuples latino-américains, avec l'émergence de nouvelles forces politiques et sociales, ont imposé, chacun à leur façon, dans leur contexte national, des changements politiques de grande portée, des transformations institutionnelles, sociales et économiques visant la justice et la protection sociale, l'extension de la démocratie et de l'intervention citoyenne, la réaffirmation de leur souveraineté, la récupération de leurs ressources nationales, le refus des ingérences de Washington et l'unité de l'ensemble des peuples d'Amérique latine, fondée sur les convergences et la coopération régionale. Qu'elles se réclament de la gauche, de l'exigence démocratique ou du socialisme du 21ème siècle, ces expériences traduisent une aspiration populaire profonde à la dignité, à l'égalité, à la liberté.

Le Parti communiste français affirme sa solidarité avec l'ensemble des expériences progressistes latino-américaines, notamment avec Cuba et le peuple cubain qui affronte depuis près d'un demi siècle l'ingérence des Etats-Unis et un blocus illégitime dont l'ONU demande la levée depuis 1992.

En Afrique, on a vu une résistance inédite des pays du continent contre la politique néo-libérale et dominatrice de l'Union européenne alors que cette politique aggrave la pauvreté, les inégalités, les tensions et les crises. Les aspirations démocratiques, le besoin de sécurité et de paix, l'exigence du développement dans toutes ses dimensions sociales, économiques, culturelles... la mise en cause des pratiques néo-coloniales et des dominations conduisent de plus en plus à des rejets des politiques néo-libérales et de libre-échange sans limite, imposées notamment par les institutions financières internationales. Face à la crise alimentaire, des mobilisations populaires ont témoigné de ces résistances nouvelles..

La France doit changer radicalement de politique en Afrique. Elle doit, avec l'Union européenne, favoriser en particulier de véritables coopérations respectant les souverainetés, aidant à la solution des conflits, contribuant à la réalisation des Objectifs du Millénaire de l'ONU pour diminuer la pauvreté par deux d'ici 2015.

En Europe et sur les autres continents, le besoin d'alternatives et de changements démocratiques se fait sentir avec insistance sans pour autant trouver leur chemin, malgré des aspirations au changement de plus en plus fortes. Cette crise des alternatives politiques pèse sur les forces de progrès. La division des forces de gauche, l'échec des modèles sociaux-démocrates, notamment européens, et le ralliement progressif de forces s'en réclamant aux politiques néo-libérales, qui elles aussi échouent, accroissent le désarroi. Sur le plan idéologique, le clivage gauche/droite est brouillé. Les partis qui prétendent contester le système et les logiques capitalistes, communistes ou non, sont très affaiblis. La déception, la colère ou la démobilisation électorale qui suivent leurs expériences gouvernementales pèsent lourdement. Dans un contexte de forces de gauche défaillantes elles peuvent alimenter des dynamiques de droite extrême et populiste.

Dans ce contexte profondément contradictoire, toute la question est de savoir si les forces et mouvements qui s'expriment seront capables d'inventer de nouvelles réponses, de rassembler politiquement les victimes aujourd'hui divisées et dispersées du capitalisme financier mondialisé. Les tentatives et les échecs, comme les nôtres en France, montrent l'extrême difficulté à surmonter les obstacles. Mais ce mouvement est en marche. Nous voulons repenser notre projet avec cette ambition.

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