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Réveil Communiste

Trois points de vue de délégués de Béziers sur le Congrès

30 Décembre 2008 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008

Béziers, le 24 décembre 2008

Chers amis et camarades,
Vous trouverez ci-dessous trois textes relatant le compte rendu du congrès à l’AG de section de Béziers du lundi 22 décembre. Ils donnent trois point de vue:
- 1. Brigitte Quillès membre de notre bureau de section et déléguée à Paris : Rapport introductif à l’AG : Ambiance et réflexions.
- 2. Jacques Cros, bureau de section auditeur attentif de ce compte rendu, habitué aux synthèses ramassées.
- 3. Paul Barbazange, secrétaire de la section de Béziers, délégué à Paris, tentatives de réponses aux questions soulevées par nos camarades.


1. REFLEXIONS PERSONNELLES SUR LE CONGRES

Premier changement, quand on rentre dans cette grande salle de congrès à la Défense, on aperçoit les tables ronde pour dix congressistes. Jje pense que c'est convivial, mais pour travailler et s'écouter, c'est mal parti. En effet, tout au long du congrès, cette disposition où les camarades se font face et discutent entre eux gênent l'écoute des interventions. Je me suis retournée plusieurs fois pour faire les gros yeux.
Deuxième changement, au centre des tables un simple numéro qui ne correspond pas au département, ce qui se faisait habituellement, donc plus de difficulté pour rencontrer des amis, des camarades d'autres départements pour échanger nos impressions.
Quand nous arrivons à la table de l'Hérault, surprise, toute la fédération est installée, il reste des places mais on nous demande de nous installer à une table que nous partagerons avec la fédération du Val de Marne, des partisans de Marie Pierre Vieu et de Martelli.

Malheureusement, nous avons pu constater dès les premières interventions du congrès le jeudi, une ambiance assez molle, où on a l'impression que chacun marche sur des oeufs de peur de faire éclater le Parti. D'ailleurs les membres du Conseil National à chaque prise de parole rappellent l'unité, le rassemblement. On se rend bien compte que les congressistes ne représentent pas les textes n°2 et n°3 mais une majorité de militants pour la métamorphose du Parti (laquelle?). Nous en saurons pas plus car à aucun moment, ils n'ont été jusqu'au bout de leur idée.
J'ai discuté avec une jeunette à notre table, pour savoir ce qu'elle entendait par «métamorphose», elle venait d'adhérer donc ne savait pas. Par contre, elle souhaitait que le Parti reste PCF, ce qui nous a réuni quelques fois sur les amendements importants comme celui de l'économiste BOCCARA demandant la «nationalisation» de la Banque Européenne pour servir les intérêts des peuples face à la crise capitaliste. Nous avons organisé un chahut afin de demander un débat plus approfondi puis un vote et obtenu pour une fois que les votes de l'opposition à la direction grimpent jusqu'à 47% au lieu de 15/20% habituellement.

Comme à chaque fois que les camarades essayaient d'imposer leur amendement qui n'avait pas été retenu et qui correspondait à des valeurs communistes: projet communiste, combat de classe, rupture avec le capitalisme et non son «dépassement», démocratie des communistes de haut en bas et de bas en haut, formation des communistes, nationalisation des services publics... la tribune de la direction coupait court, demandant un vote et même dans la partie sur l'avenir du PCF, en prétextant le manque de temps, demandant un vote page par page au lieu d'amendement par amendement comme cela se faisait au début du congrès.
Pourtant, le communisme est de retour, une majorité de camarades sont intervenus dans ce sens. Ils ont décrit le combat qu'ils mènent sur le terrain, les expériences de tous les jours avec les plus démunis et le besoin de combattre ce capitalisme de la crise financière. J'irai jusqu'à dire que j'ai observé un fossé entre le discours de la direction nationale et les militants de base. Le nombre très importants d'amendements 1800 plus 60 après le travail en ruche, la critique de la direction nationale, les amendements non retenus le confirment ainsi que les discussions aux ruches et autour de la table du seul repas organisé du congrès. Les communistes analysent correctement nos erreurs de la gauche plurielle, des collectifs anti-libéraux, critiquent la direction fortement... mais celle ci ne reconnaît pas ce besoin vital de débattre, sans même parler d’une éventuelle responsabilité de la direction. Après le congrès, j'ai pu interpeller ces camarades ( Etienne étudiant, camarades du repas et de la ruche) avec qui j'ai discuté du congrès, comme moi, ils sont partis déçu par les non dits.

Vote du texte d'orientation après amendements:
68,70 % pour
24,94 % contre
7,23 % abstention

Élection des membres du Conseil national, après le dépôt de 3 listes alternatives:
Maie Georege Buffet: 554 voix, 67,73%
Marie Pierre Vieu, liste de la métamorphose 134 voix, 16,38%
André Gérin, texte n°3: 84 voix, 10,26%
Nicolas Marchand, qui n'a pas été retenu au CN: 5,64%

Conclusion:
Nous avons une secrétaire nationale qui parle de diversité et de souveraineté des communistes mais ne voulait pas faire un geste de rassemblement vers la liste Gérin, demandant de faire le tri dans la liste en excluant certains camarades dont Paul Barbazange., e qui est inadmissible, se sont les propos tenus contre lui à la commission des candidatures.
Nous aurions pu fusionner avec la liste Marchand, mais c'était trop tard et nous voulions rester sur une démarche politique appuyée par le vote des militants et non pour des places à la direction.
Tout au long du congrès, il a été demandé mainte fois le rassemblement et la représentativité des camarades des textes alternatifs; mais la secrétaire nationale n'a pas souhaité négocier sur ce plan et laissé se présenter les 3 listes dont 2 étaient prêtes au rassemblement. La liste conduite par MP Vieu, au départ d'ailleurs présente sur la liste de la direction, ne formulant que la demande du maintient de la «métamorphose» ! Ne voulant pas de négociation, devinez à qui a profité cette liste?
Dans les conditions de verrouillage de ce congrès, nous savions que cela ne serait pas facile,
40% des camarades qui ont porté les textes alternatifs se sont retrouvés moins de 10% dans la salle du congrès.
Mais tout de même, ce qui est le plus importants, c'est que les communistes lors de ce congrès ont montré leur détermination comme à l'AG des sections en décembre 2007: ne pas laisser liquider le PCF.
Par contre, nous devons être vigilant sur la révision envisagée de nos statuts qui a été proposée et le respect de la proposition de tenir une à deux AG entre chaque congrès.

Un regret personnel, au nom du rassemblement nous n'avons pas assez demandé de comptes sur la gauche plurielle et toutes ces années de renoncement en faisant alliance avec le PS.

Brigitte Quillés déléguée au 33 ème congrès, Hérault

2. COMPTE-RENDU DE L'ASSEMBLÉE DE LA SECTION DE BÉZIERS

Brigitte, Paul et Nicolas, délégués de la section de Béziers du PCF au congrès national de leur parti ont, ce lundi 22 décembre, rendu compte, devant un auditoire de quelque trente-cinq militants, certains venus de l’extérieur, de ce qu’ils avaient vécu. Ce congrès s’est déroulé dans le contexte de la crise financière qui affecte depuis déjà des mois les économies mondiales. On pouvait espérer que cette donnée aurait été au centre des débats et aurait permis de dégager une analyse de la situation et d’offrir des perspectives pour en sortir.
En fait la direction sortante avait tenté de verrouiller toute discussion de fond, d’éliminer les sensibilités qui s’étaient exprimées lors de vote sur les motions présentées aux adhérents. Ceci étant on a assisté à un mouvement en profondeur qui s’est traduit par une évolution perceptible, y compris lors du déroulement du congrès. C’est que les interrogations, la remise en cause des alliances, les résultats de la politique suivie pendant le gouvernement de la gauche plurielle, les perspectives pour l’avenir, la vie du parti, son organisation, son influence, son déclin… sont des questions qui sont devenues incontournables. Certes l’opposition révolutionnaire à un courant réformiste n’était pas encore en état de l’emporter lors de ce 34ème congrès mais la réalité est là : les choses ont changé depuis les précédents congrès.
Dans l’Hérault on constate la décomposition d’une direction qui ne peut s’appuyer sur aucune structure. On a pu voir lors de la conférence départementale une séance présidée par un responsable qui n’était pas en état de le faire sans qu’une solution de remplacement ait été proposée. On a même assisté de la part d’anciens dirigeants nationaux à des tentatives de liquidation définitive de ce qui reste de l’organisation et de l’idéologie qui avaient constitué l’identité du parti communiste français.
Alors qu’il faudrait prendre la mesure de l’impuissance d’un système économique et social qui a atteint ses limites historiques, on a enregistré, sous couvert de mutation (puis de métamorphose, au demeurant non précisée quant à son contenu), des abandons et des renoncements qui disqualifient ceux qui se sont livrés à de telles opérations. Cela renvoie à la responsabilité actuelle de ceux qui, lucides, s’y sont opposés avec détermination et qui sont appelés à prendre leur juste place dans leur parti pour répondre aux exigences de l’heure. Cela renvoie à des problèmes d’organisation, de communication, de militantisme. Il y a besoin de nouvelles forces pour cela, la crise qui certes ne rend pas spontanément disponible, favorise cependant la prise de conscience de ce qui est en jeu! Le rendez-vous du 29 janvier permettra de mesurer l’état de la mobilisation populaire.
Jacques Cros membre du bureau de section de Béziers

3. QUELQUES RÉFLEXIONS APRÈS LE CONGRÈS ET L’AG DE BÉZIERS

Les délégués au 34ème congrès ont fait lundi 22 décembre leur compte rendu, en dépit de « la trêve des confiseurs» et de nombreux excusés; 34 camarades avaient fait le déplacement. Les multiples questions- éponses et appréciations ont permis d’avancer.
Ce congrès poursuit le mouvement de fond engagé dans notre section par notre opposition lors du Congrès de Martigues il y a huit ans et même avant, dans l’affrontement renouvelé avec le capitalisme depuis décembre 1995. Il en est de même à des degrés divers dans la plupart des sections et cellules de France.
Certes, nous n’avons pas encore réussi à imposer à Marie Georges Buffet et à ses proches une direction du Parti communiste représentant réellement tous les adhérents en fonction des différentes options choisies lors du vote des textes du congrès. Mais la direction a été obligé de tenir compte du mouvement réel.
Les camarades qui souhaitaient ouvertement, il y a un an, la fin du Parti communiste, battus à l’Assemblée des secrétaires de section le 8 décembre 2007, et /ou sa métamorphose s’organisent aujourd’hui en marge du Congrès et/ou sont amenés à se présenter sur une liste semblant être en opposition «la droite» de la liste majoritaire. Dans un congrès préfabriquée, ils obtiennent un réel résultat après avoir soigneusement évité de se présenter aux suffrages des camarades. Avant hier, ils dirigeaient seuls le PCF, hier ils avançaient la « métamorphose », aujourd’hui ils s’organisent de l’extérieur (comme ils l’ont tenté à Béziers) pour achever la transformation de notre Parti en succursale électorale du PS.

De notre côté, fort du vote à 45 % pour les textes alternatifs, nous avons essayé jusqu’au bout d’obtenir une juste représentation dans touts les organismes de direction y compris l’exécutif national. Malheureusement l’équipe de direction s’est opposé à tout compromis. Allant jusqu’à contester la présence de certains camarades dans la future direction. Ils ont essayé de choisir d’abord le nombre de représentants des «contestations interne » et ensuite leur noms… Aucun accord n’a donc été possible et nous avons maintenu la position légitimée au plan national par 27 % des suffrages( texte 3) et départalement par 32% (texte3).
Dans la situation de verrouillage du congrès, où 45% des votants (textes 2 et 3) étaient représentés par moins de 10% de délégués, nous avons agi pied à pied pour intervenir dans le débat général (seules trois interventions permises par la tribune sur un total de 82!). Puis dans celui des amendements et enfin dans l’élection des directions. Finalement 68% ont adopté le texte d’orientation modifié.

MESURONS À LA FOIS LES RÉSULTATS ACQUIS ET CE QUI RESTE À FAIRE

Ce qu’il reste à faire:
En dépit de la demande très forte dans toutes les réunions préparatoires, silence total sur les responsabilités stratégiques de l’équipe sortante. La question de la forme de l’union de la gauche et de son échec électoral et des «rassemblements» a été strictement tabou. Pas un mot. Pas un mot non plus sur tous les problèmes que pose notre participation à tous les niveaux, des municipalités à la Nation, à la «gestion des affaires» dans un régime en crise systémique. On continue, on ira vers des «fronts» (aux européennes en particulier) mais aucun débat sur l’apport spécifique des communistes dans ces fronts.
Il reste d’immenses espaces politiques, idéologiques, philosophiques à reconstruire!

Par contre les acquis sont là:
Le «cordon de quarantaine» dressé depuis des années autour de notre sensibilité craque ou se désagrège. Nous dirigeons de multiples organisations en France: cellules, sections, fédérations, près de chez nous la fédération du Tarn! Nous avons une forte influence dans bien d’autres, dans l’Hérault cela a été vécu par tous à la conférence départementale.
L’exigence de formation politique et idéologique des communistes, le retour en force de la pensée marxiste (et même d‘un symbole comme l’Internationale chantée le poing levé), prise en compte de la crise et de ses conséquences, modification nécessaire des statuts sur la base de l’échec total après Martigues, la nécessité d’avoir une parole communiste et des publications strictement indépendantes au plan local, départemental, national se renforce. Ce sont des questions qui traversent tous les courants en dehors de ceux qui quittent le Parti… Nous progressons.
Sur d‘autres questions la position ferme du texte trois est déjà majoritaire:
- poursuite du PCF et modernisation,
refus de la «métamorphose» dont d’ailleurs aucun des défenseurs n’a su définir le contenu exact...

Après le congrès notre action continue:
Information systématique des camarades, soyons vigilants face au contenu des journaux, multiplions autant que possible nos propres écrits, sachons pleinement utiliser Internet…
Organisons nous mieux: alors que les statuts permettent les pires manipulations (dire que nous demandons pour les citoyens une proportionnelle intégrale alors que nous élisons une direction à deux degrés et avec moins de proportionnelle qu’aux municipales!), il nous faut gagner la pleine et juste représentation de tous.

Nouvel élan démocratique donc. Appuyé sur un contenu de classe réaffirmé.
La préparation politique des manifestations et grèves du 29 janvier sera essentielle. Si un mouvement radical de contestation du capitalisme se renforce même un peu à cette occasion, l’avenir se débouchera y compris dans ses dimensions électorales. Si ce n’est pas encore le cas, il faudra en tenir compte.
Une chose est acquise, les débats et les votes du 33 ème congrès ne pourront être effacés. Les communistes, à tout le moins une grande majorité d’entre eux; textes Gérin, Marchand et pour une bonne part Marie Georges Buffet ont réaffirmé leur volonté d’un Parti communiste français de masse et de classe…
Tout reste ouvert aux transformations révolutionnaires.

Paul Barbazange, section de Béziers ; membre du Conseil national
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