Sur la position d'ANR : la base commune est-elle soluble dans le PCF?
Note du 28 octobre. aujourd'hui N Marchand et Y Dimicoli font des propositions de cooptation de jeunes camarades (Bessac Lacaze Corbeau) pour le SN du PCF. A mon avis c'est mettre la charrue avant les bœufs, demain on vote! et seul un puissant soutien au texte numéro 3, le texte alternatif commun intitulé "Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps" peut infléchir les débats dans le bon sens, et permettre un renouvellement de la direction qui ne soit pas ou pas seulement un renouvellement "générationnel". GQ
J'ai écrit ce texte le 15 septembre. Maintenant, il y a un texte alternatif commun. Rien ne nous oblige à nous résigner à l'idée que la dérive droitière du parti est inéluctable.
Dans les stands de la fête de l'Huma qui s'est terminée hier soir, j'ai rencontré et discuté avec plusieurs camarades d'ANR qui ont donné leur sentiment sur la base commune et le congrès de décembre. Ils pensent (avec une remarquable identité de vue) que la base commune n'est pas bonne, mais qu'elle représente un progrès par rapport aux intentions liquidatrices de la direction au moment de l'ANE 2007, et qu'elle tient compte de la volonté très majoritaire des communistes de conserver leur organisation et sa pleine autonomie. Les communistes vont donc selon eux massivement se prononcer pour elle, bien qu'elle soit floue, qu'elle pose les jalons pour une nouvelle catastrophe aux élections européennes du genre de "bouge l'Europe", qui en 1999 avait relancé la machine à perdre qu'André Lajoignie avait su enrayer dix ans plus tôt, qu'elle esquive complètement la question du bilan de l'équipe dirigeante, et qu'elle ait été rédigée par des camarades (JF Gau et Pierre Laurent) qui ont de grosses responsabilités dans la stratégie des collectifs et dans son échec, et dont l'engagement contre la liquidation du parti laisse à désirer (pour connaître l'opinion de P Laurent, il suffit de lire l'Huma, qui n'ouvre ses colonnes qu'à la droitre refondatrice ou huiste, et qui boycotte les courants de gauche du parti). Donc pour ANR, dans l'état actuel des choses, il faudrait amender la base commune et l'améliorer, et non présenter un texte alternatif.
A cela on peut objecter, comme l'ont fait certains camarades de la Gauche Communiste rencontrés aussi à la fête, que sans la pression d'une gauche en opposition claire avec les projets de "changement" moderniste, anti ouvrier, antimarxiste que concocte constamment, sondage à l'appui, le groupe dirigeant, le poids et le pouvoir de négociation du réseau ANR dans les discussions de sommet s'amenuiserait considérablement. L'intérêt d'une liste alternative posant clairement l'orientation communiste et révolutionnaire du PCF reste donc entier, même dans le cas où le réseau ANR choisit de soutenir la base commune même améliorée par ses soins. On peut aussi leur dire, comme je l'ai fait : "et après? après on fait quoi?" cette bataille défensive d'amendement ne débouche sur aucun projet clair, sur aucune stratégie pour reprendre la direction du PCF aux postcommunistes et reconstruire le parti. En conséquence la guéguerre et le gâchis d'énergie militante nécessaire pour sauver le Potemkine contre ses officiers va continuer.
Mais malgré leur longue expérience de la vie du parti, je ne peux pas être d'accord avec les camarades d'ANR avec qui j'ai discuté. (Je conseille à ce sujet la lecture adaptée au cas du PCF du nouveau bouquin de Michael Moore "combien faut-il de démocrates pour perdre une élection gagnée d'avance") Leur raisonnement s'appuie en effet sur l'idée que les communistes sont prêts à reconduire triomphalement l'équipe qui nous a mis au 1.9% parce que les rédacteurs de la bc ont farci le texte d'allusion à l'autonomie du parti et qu'il n'y est plus question "d'une autre formation". Alors que le jour même de la fête, le lendemain même de la diffusion postale de ce document de congrès, MGB relance la gauche plurielle sous réserve de lui trouver un autre nom? Alors qu'on nous refait le coup du sondage et celui de "Bouge l'Europe"? Les camarades peuvent être hostiles aux luttes internes, et avoir tendance en général à faire confiance à la direction, ils ne sont pas dupes, et ils ne peuvent ignorer certaines choses à moins de vivre dans un monde irréel: ces dirigeants sont incompétents, ils s'accrochent à leurs postes sans aucune dignité, on ne peut faire aucune confiance en leurs déclarations parce qu'ils se contredisent tous les jours, et les trois quarts d'entre eux ne sont plus communistes, sauf si le seul sens que l'on donne à ce terme est "détenteur d'une carte au PCF": ils l'ont dit et répété, et c'est Nicolas Marchand lui même qui a founi un travail patient et opiniâtre pour les mettre devant leurs contradictions. Or il n'est pas possible de changer cette équipe (ou d'éviter l'adoubement d'une jeune génération de bureaucrates dont l'expérience de la vie se résume aux tractations de couloir à l'UEC, à la mairie de Paris où à Fabien) sans contester son texte. La manière la plus efficace, la plus économique en énergie militante aussi, de l'obliger à renoncer à son pouvoir sur le parti dont elle n'use que pour l'affaiblir, serait de mettre en minorité son texte, sachant que les procédures de désignation des dirigeants, après le vote de la base commune, sont particulièrement opaques.
Un texte alternatif réunissant les points de recouvrement des divers textes de l'opposition communiste au PCF qui circulent depuis le printemps peut progresser en audience, et peut gagner, parce qu'il aura raison, dans l'analyse de la situation mondiale où l'on voit que l'économie de marché atteint ses limites systémiques, dans l'analyse de la situation politique en France où la gauche est morte, dans le diagnostic des causes de l'affaiblissement de notre parti, qui tiennent à son éloignement des travailleurs et de ses fondamentaux marxistes et léniniste, à titre d'instruments d'analyse du monde, mais aussi de signe clair envoyé à toute la société.
Je soutiendrais donc un texte unitaire alternatif à la base commune. GQ, le 15 septembre 2008
PS : Nicolas Marchand nous a fait parvenir ceci, pendant que nous mettions en ligne cet article. C'est bien, mais à force on risque de tisser une toile de Pénéloppe avec les aveux des liquidateurs.
Bonjour
J'ai trouvé dans la revue de presse de ce matin, cette réponse d'Olivier Dartigolles à un journaliste du site d'information Médiapart (interview de "quatre jeunes cadres" du PCF). "Il nous faut reconstruire un discours sans rapport avec nos doctrines du siècle dernier, qui serait axé sur un nouveau mode de développement (dans un parti perclus de productivisme), la démocratie participative et l'Europe sociale. On me traite souvent de «réformiste», et j'assume! Je pense que, pour retrouver une place ambitieuse, le PCF doit dire précisément comment il imagine les quatre ou cinq grandes réformes de demain, tout en pensant l'espérance révolutionnaire. " (texte intégral de l'article en pièce jointe) Ces propos d'Olivier confirment, comme le débat sur les amendements au CN, quelques problèmes (de fond, semble-t-il) du contenu du projet de base commune, Merci au "porte-parole" du Parti d'éclairer ainsi le débat de Congrès.
Fraternellement, Nicolas Marchand
lien au texte de base commune avec les amendements proposés par les camarades d'ANR du CN
J'ai écrit ce texte le 15 septembre. Maintenant, il y a un texte alternatif commun. Rien ne nous oblige à nous résigner à l'idée que la dérive droitière du parti est inéluctable.
Dans les stands de la fête de l'Huma qui s'est terminée hier soir, j'ai rencontré et discuté avec plusieurs camarades d'ANR qui ont donné leur sentiment sur la base commune et le congrès de décembre. Ils pensent (avec une remarquable identité de vue) que la base commune n'est pas bonne, mais qu'elle représente un progrès par rapport aux intentions liquidatrices de la direction au moment de l'ANE 2007, et qu'elle tient compte de la volonté très majoritaire des communistes de conserver leur organisation et sa pleine autonomie. Les communistes vont donc selon eux massivement se prononcer pour elle, bien qu'elle soit floue, qu'elle pose les jalons pour une nouvelle catastrophe aux élections européennes du genre de "bouge l'Europe", qui en 1999 avait relancé la machine à perdre qu'André Lajoignie avait su enrayer dix ans plus tôt, qu'elle esquive complètement la question du bilan de l'équipe dirigeante, et qu'elle ait été rédigée par des camarades (JF Gau et Pierre Laurent) qui ont de grosses responsabilités dans la stratégie des collectifs et dans son échec, et dont l'engagement contre la liquidation du parti laisse à désirer (pour connaître l'opinion de P Laurent, il suffit de lire l'Huma, qui n'ouvre ses colonnes qu'à la droitre refondatrice ou huiste, et qui boycotte les courants de gauche du parti). Donc pour ANR, dans l'état actuel des choses, il faudrait amender la base commune et l'améliorer, et non présenter un texte alternatif.
A cela on peut objecter, comme l'ont fait certains camarades de la Gauche Communiste rencontrés aussi à la fête, que sans la pression d'une gauche en opposition claire avec les projets de "changement" moderniste, anti ouvrier, antimarxiste que concocte constamment, sondage à l'appui, le groupe dirigeant, le poids et le pouvoir de négociation du réseau ANR dans les discussions de sommet s'amenuiserait considérablement. L'intérêt d'une liste alternative posant clairement l'orientation communiste et révolutionnaire du PCF reste donc entier, même dans le cas où le réseau ANR choisit de soutenir la base commune même améliorée par ses soins. On peut aussi leur dire, comme je l'ai fait : "et après? après on fait quoi?" cette bataille défensive d'amendement ne débouche sur aucun projet clair, sur aucune stratégie pour reprendre la direction du PCF aux postcommunistes et reconstruire le parti. En conséquence la guéguerre et le gâchis d'énergie militante nécessaire pour sauver le Potemkine contre ses officiers va continuer.
Mais malgré leur longue expérience de la vie du parti, je ne peux pas être d'accord avec les camarades d'ANR avec qui j'ai discuté. (Je conseille à ce sujet la lecture adaptée au cas du PCF du nouveau bouquin de Michael Moore "combien faut-il de démocrates pour perdre une élection gagnée d'avance") Leur raisonnement s'appuie en effet sur l'idée que les communistes sont prêts à reconduire triomphalement l'équipe qui nous a mis au 1.9% parce que les rédacteurs de la bc ont farci le texte d'allusion à l'autonomie du parti et qu'il n'y est plus question "d'une autre formation". Alors que le jour même de la fête, le lendemain même de la diffusion postale de ce document de congrès, MGB relance la gauche plurielle sous réserve de lui trouver un autre nom? Alors qu'on nous refait le coup du sondage et celui de "Bouge l'Europe"? Les camarades peuvent être hostiles aux luttes internes, et avoir tendance en général à faire confiance à la direction, ils ne sont pas dupes, et ils ne peuvent ignorer certaines choses à moins de vivre dans un monde irréel: ces dirigeants sont incompétents, ils s'accrochent à leurs postes sans aucune dignité, on ne peut faire aucune confiance en leurs déclarations parce qu'ils se contredisent tous les jours, et les trois quarts d'entre eux ne sont plus communistes, sauf si le seul sens que l'on donne à ce terme est "détenteur d'une carte au PCF": ils l'ont dit et répété, et c'est Nicolas Marchand lui même qui a founi un travail patient et opiniâtre pour les mettre devant leurs contradictions. Or il n'est pas possible de changer cette équipe (ou d'éviter l'adoubement d'une jeune génération de bureaucrates dont l'expérience de la vie se résume aux tractations de couloir à l'UEC, à la mairie de Paris où à Fabien) sans contester son texte. La manière la plus efficace, la plus économique en énergie militante aussi, de l'obliger à renoncer à son pouvoir sur le parti dont elle n'use que pour l'affaiblir, serait de mettre en minorité son texte, sachant que les procédures de désignation des dirigeants, après le vote de la base commune, sont particulièrement opaques.
Un texte alternatif réunissant les points de recouvrement des divers textes de l'opposition communiste au PCF qui circulent depuis le printemps peut progresser en audience, et peut gagner, parce qu'il aura raison, dans l'analyse de la situation mondiale où l'on voit que l'économie de marché atteint ses limites systémiques, dans l'analyse de la situation politique en France où la gauche est morte, dans le diagnostic des causes de l'affaiblissement de notre parti, qui tiennent à son éloignement des travailleurs et de ses fondamentaux marxistes et léniniste, à titre d'instruments d'analyse du monde, mais aussi de signe clair envoyé à toute la société.
Je soutiendrais donc un texte unitaire alternatif à la base commune. GQ, le 15 septembre 2008
PS : Nicolas Marchand nous a fait parvenir ceci, pendant que nous mettions en ligne cet article. C'est bien, mais à force on risque de tisser une toile de Pénéloppe avec les aveux des liquidateurs.
Bonjour
J'ai trouvé dans la revue de presse de ce matin, cette réponse d'Olivier Dartigolles à un journaliste du site d'information Médiapart (interview de "quatre jeunes cadres" du PCF). "Il nous faut reconstruire un discours sans rapport avec nos doctrines du siècle dernier, qui serait axé sur un nouveau mode de développement (dans un parti perclus de productivisme), la démocratie participative et l'Europe sociale. On me traite souvent de «réformiste», et j'assume! Je pense que, pour retrouver une place ambitieuse, le PCF doit dire précisément comment il imagine les quatre ou cinq grandes réformes de demain, tout en pensant l'espérance révolutionnaire. " (texte intégral de l'article en pièce jointe) Ces propos d'Olivier confirment, comme le débat sur les amendements au CN, quelques problèmes (de fond, semble-t-il) du contenu du projet de base commune, Merci au "porte-parole" du Parti d'éclairer ainsi le débat de Congrès.
Fraternellement, Nicolas Marchand
lien au texte de base commune avec les amendements proposés par les camarades d'ANR du CN
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
J
G
C
G