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Réveil Communiste

Réaction d'André Gerin à la base commune du CN, 5 septembre 2008

5 Septembre 2008 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008

Je ne vois pas de thérapie de choc pour que le PCF redevienne un cadre d'élaboration politique inédit, capable de porter un nouveau projet politique de transformation.
Avec la modernité de Marx, son expérience, son histoire, le PCF est en mesure d'élaborer en son sein un nouveau projet politique de transformation et de le soumettre à la réflexion, à la critique et à son enrichissement.

Le document qui nous est proposé ne répond pas à cet enjeu, il ne répond pas du tout à l'objectif annoncé d'une base commune et surtout il n'y a pas d'explications solides sur les raisons de la marginalisation du PCF.


Je ne parlerai pas des conditions lamentables dans lesquelles nous travaillons. Nous n'avons pas eu le temps nécessaire de lire, rebondir et jouer collectif.

Quel est notre projet de société ? C'est à mon sens ce qui devrait introduire le texte et servir de base dans nos combats au quotidien. Quelle perspective de transformation révolutionnaire, comment faire face aux changements de notre siècle, quel combat pour la France ? Nous devrions avoir une parole forte dans la bataille nationale pour un nouvel ordre international. Avoir une approche géopolitique plus pertinente en montrant le triomphe d'un capitalisme déréglementé depuis 30 années.

Tout ce qui est nation, état, mission de service public est remis en question. Les crimes capitalistes n'ont jamais été qualifiés : coups d'état, massacres, guerres menés et orchestrés depuis l'Occident qui ont contribué à mettre en place des régimes favorables à la libre entreprise, un capitalisme cynique et sans pitié.

Aujourd'hui la guerre supposée contre le terrorisme a remplacé la guerre contre le communisme au nom des droits de l'homme et de la démocratie. On assiste à la privatisation de la guerre pour implanter les groupes capitalistes et financiers et toutes les occasions sont bonnes. Une révolution conservatrice est en marche de Reagan en passant par Thatcher, Bush, et aujourd'hui Sarkozy.

Sarkozy et l'UMP s'inscrive dans cette logique d'un capitalisme cynique et sans pitié, d'un état du monde en gestation aliéné par les centres de pouvoir capitaliste : Union européenne, Fond monétaire international, Organisation mondiale du commerce, des instruments de domination impériale.

Cela commence avant 2007. Depuis cette droite alliée au grand patronat et décomplexée veut remettre en cause toutes les avancées progressistes du 20ème siècle, tout ce que la grande bourgeoisie a dû concéder au peuple sous le coup des luttes populaires et dans le cadre du compromis historique avec les pays du communisme ;ce que l'on appelait les deux blocs.

Parler d'une crise de la gauche conduit à une impasse. La gauche et le PS en particulier ont abandonné le combat contre le capitalisme depuis 1983, le combat pour le socialisme et le communisme. L'affaiblissement du PCF constitue un danger d'effacement de toute perspective de changement de société.

L'originalité du communisme français s'est d'avoir su occuper une place prépondérante, gagner une influence considérable, d'avoir fait vivre un puissant courant révolutionnaire et développer ce que d'aucun appelle la passion française pour le communisme. Tout ce qui a fait l'audience, le rayonnement, l'autorité du PCF, sa place centrale dans la société française devrait être intégré dans le préambule.

Nous devons clarifier, éclairer les défis pour se confronter avec notre peuple, pour ouvrir un horizon nouveau, pour un monde meilleur, avec comme priorité la construction d'un communisme du 21ème siècle pour faire revivre l'utopie, le rêve. Il faut reparler, redéfinir la question de la révolution dans un pays capitaliste développé comme la France. Changer de société c'est changer de modèle économique, c'est combattre l'impérialisme de la finance, c'est conquérir de nouvelles bastilles économiques, financières, culturelles pour la propriété publique des moyens de production de la finance et des médias, avec comme objectif de transformation des pouvoirs à donner aux citoyens et aux salariés.

Une analyse renouvelée et actualisée de l'état du monde à ce jour est toujours à faire avec la conviction que le communisme actualisé répond à un autre mode de développement qui place la promotion de l'homme au cœur des préoccupations. Peut-on parler des enjeux d'un nouvel état du monde sans parler des peuples de la planète, sans parler de la pauvreté, de la misère, de la faim, de la paix ?

90% de l'humanité vit dans l'inégalité. La moitié de la population mondiale détient tout juste 1% des actifs de la planète. Pour les revenus, 1% perçoit d'avantage de revenus que les 57% les plus pauvres, soient plus de 3 milliards de personnes.
En France depuis les années 70, chômage de masse, précarité du travail, liens sociaux délités, insécurité sociale, ghettoïsation des cités populaires, ségrégation sociale, pauvreté et misère s'élargissent. Quelles leçons devons-nous tirer de l'expérience de la gestion gouvernementale de la gauche depuis 1981 ?

C'est toute la philosophie du capitalisme qu'il faut décrypter pour changer de modèle économique et politique.

  • une croissance économique soutenue
  • elle vient uniquement d'investissement du capital sur les marchés concurrentiels
  • les investisseurs recherchent à maximiser la rentabilité du capital
  • la rentabilité pour le maximum de profit comme objectif unique
• avec la dictature du moindre coût

Le profit, le profit, le profit est donc tout

Nous vivons un monde où les inégalités causent des souffrances énormes aux milliards de personnes qui n'ont rien. Une croissance économique porteuse de catastrophes, une prospérité grosse de dangers : plus l'économie mondiale croit avec la dictature des marchés, plus lourde est la menace qui pèse sur l'environnement, et à long terme, sur la survie de l'espèce.

Quel monde nous voulons ?
Un monde où il n'y aura plus de pauvres,
où il n'y aura plus de mendiants,
où il n'y aura plus de sans domicile fixe,
ni d'enfants des rues,
où il n'y aura plus de passeports,
où il n'y aura plus de visas,
où il n'y aura plus de guerres
où il n'y aura plus d'armes nucléaires ou d'autres armes de destruction massive,
où la santé, l'énergie ne seront plus des valeurs marchandes,
un système éducatif mondial, accessible à tous,
un modèle économique au service de l'homme.

Apprendre à imaginer le monde dans lequel nous vivons, pour moi c'est le communisme, pour d'autres c'est le socialisme ou une société progressiste.

Peut on parler au 34 congrès du communisme comme perspective révolutionnaire historique du XXIème siècle ? La question du communisme comme alternative au capitalisme développé en France, discutons-en comme perspective révolutionnaire au cœur de la lutte de classe en France et dans le monde.

Avec un PCF qui s'associe à l'ensemble des partis communistes, progressistes, révolutionnaires, pour participer à un projet politique mondial qui a pour ambition le contrôle public international des ressources de la planète, de la distribution alimentaire et sanitaire, un nouvel humanisme, un nouvel internationalisme pour la justice sociale. Eradiquer la pauvreté, la misère, mettre fin à l'opulence, aux orgies du capital, aux trafiquants, aux mafias, à l'intégrisme.

Un PCF interpellé pour aller à reconquête des quartiers populaires (abstention, vote FN). Un PCF qui vole de ses propres ailes, qui tourne la page des années 60/70, se tourne en grand vers le peuple de France. On reste enfermé toujours en disant : la gauche, la gauche !
Pour l'Europe, on nous propose de continuer comme avant sans tirer les leçons de tous nos échecs. Dire non à l'Union européenne, dire oui à l'Europe sociale progressiste avec à l'élection européenne, des listes présentées par le PCF sans se diluer.

Le PCF doit se donner les armes pour résister. Notre politique d'union et de rassemblement, avec la classe ouvrière, les employés, ingénieurs, cadres et techniciens, toutes les victimes du capitalisme, c'est notre combat du XXIème siècle, des révolutions nouvelles et inédites en gestation.

A propos de la démocratie dans le parti, je vois pas les mesures ni les moyens pour faire vivre ce qui est annoncé.
Le 5 septembre 2008

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