Géorgie, guerre impérialiste étatsunienne, clarification au PCF? 02/9
Depuis vendredi 8 août, l'armée géorgienne et les mercenaires qu'elle a recruté, avec la bénédiction des États-Unis, ont attaqué la région séparatiste Sud-Ossète, violant par là un accord de cesser le feu international conclut avec la Russie en 1992, et tuant des soldats de ce pays, ainsi qu'un nombre élevé de civils Ossètes pris sous les bombardements. La conduite des opérations par l'armée géorgienne et ses chiens de guerre montre qu'il s'agissait de provoquer l'exode massif et définitif des Ossètes de ce territoire et de réunifier la Géorgie sur la base de l'épuration ethnique. La contre-attaque russe été beacoup plus rapide et efficace que le prévoyaient les conseillers techniques américains et israéliens, et les Géorgiens ont été chassés des positions conquises le 8 et pourchassés sur leur territoire. Aujourd'hui la presse étasunienne mortifiée de constater que "Russia is back", et ses sous-traitants dans le monde anglophone et occidental poussent de hurlements d'indignation et réclament le retrait inconditionnel des troupes russes. "Libération" en France s'illustre dans le rôle du va-t-en guerre atlantiste (Ces gens sont paraît-il "de gauche". Pas de quoi être "fier d'être à gauche").
Cette nouvelle guerre géorgienne est due à la volonté du président géorgien, qui n'est pas géorgien en réalité (c'est un émigré occidental originaire de ce pays qui y est retourné pour servir ses maîtres) d'annexer coûte que coûte son pays à l'Otan, pour qu'il puisse servir de base pour la pénétration de ses donneurs d'ordre en Asie centrale, et aussi de base d'attaque contre l'Iran (et éventuellement contre la Russie elle-même). Le règlement des problèmes posés par les régions séparatistes de Géorgie est en effet une condition posée pour l'entrée du pays dans cette alliance, et il est exclu qu'il ait déclenché cette guerre de sa propre initiative.
"Saccage-vili" le bien nommé est le produit des techniques modernes de « soft » subversion qui consistent pour l'impérialisme à s'ingérer dans la vie de petites nations en formation ou en crise d'identité sous prétexte de démocratie, droits de l'homme, éducation paternaliste à la gouvernance, en clair donc de coloniser des petits pays pauvre en phagocytant la vie démocratique avec des ONG, grassement subventionnées, qui acquièrent une influence disproportionnée par leur capacité de corruption, et par le contrôle des médias privés qui mettent en scène les scénarios gonflés par les experts en marketing de pseudos révolutions "colorées" (orange en Ukraine, rosâtre en Géorgie, etc). Les Etats-Unis fournissent des cadres, des experts, des fonds, et surtout de mirobolantes perspectives d'enrichissement et de carrières aux jeunes voyous qu'ils recrutent. Démocratie et droits de l'homme ne sont que des prétextes pour tenter d'appliquer le projet hyper impérialiste et totalement irréaliste qui pour les milieux dirigeants des États-Unis est la « destinée manifeste » de ce pays, et pour les livrer aux appétits des bandits de la finance internationale, dont certains, comme Soros, financent directement ces ONG intrusives.
L'idée est d'affaiblir toutes les nations petites et moyennes par l'ingérence, par l'exportation de politiciens formés aux USA, et par l'instrumentalisation du séparatisme, des haines religieuses et ethniques. La France fait l'objet aussi de cette déstabilisation rampante dont l'Union européenne est un des vecteurs. Signe des temps, Solana, l'homme de l'Otan au Kosovo en 1999 est maintenant le représentant de la diplomatie de l'UE. Il faut se souvenir de la guerre du Kosovo pour comprendre ce que valent ces gargarismes de « démocratie » : soi-disant pour empêcher un génocide des Albanais du Kosovo, l'aviation de l'Otan a écrasé la Serbie sous les bombes, sans envoyer un seul soldat sur le terrain pour l'empêcher. On aurait voulu le provoquer, on ne s'y serait pas pris autrement (ils savaient pourtant que le génocide des Arméniens en Turquie a été déclenché par l'offensive alliée contre la Turquie en 1915). Aujourd'hui les États-unis soutiennent "l'indépendance" d'un Kosovo croupion qui sert de base à leur armée et à la mafia.
Affaiblir la Russie est redevenu une priorité pour l'impérialisme. Le nouveau cauchemar de l'oligarchie mondialisée et anglosaxonnisée est l'alliance stratégique sino-russe, qui pourrait s'élargir à l'Iran et même à l'Inde, l'"Oganisation de Coopération de Shang Haï". Le passage au capitalisme n'a ps suffit. Ou peut être les stratèges de l'impérialisme se demandent-il si ce passage est définitif, même lancinante question pour la Chine.
(Lire :La Chine soutient la Russie)
Dans ces conditions, militer pour la paix, pour empêcher une agression contre l'Iran (quelque soit l'opinion qu'on ait de son régime politique), pour de bonnes relations avec la Chine (qui, socialiste ou non, représente une chance pour le pluralisme de la puissance, et donc la démocratie, au niveau mondial) pour le retrait de l'OTAN, alliance sans objet défensif depuis 1992, et le gel de la construction libérale et antidémocratique de l'UE me paraît pour les communistes français, une plate forme minimale.
La direction du PCF qui redoute plus que tout d'être critiquée dans les médias bourgeois a pris des positions officielles qui montrent la gravité de sa dérive postcommuniste qui risque de la conduire très rapidement sur les postions qui sont celle aujourd'hui de leurs pareils hongrois ou polonais : soutien au Dalaï Lama et à l'organisation instrumentalisée par les services étatsuniens « Reporter sans frontière », soutien aux ingérences sarkozistes au Liban, demande d'ingérence "humanitaire" de l'UE, association à la délirante campagne hagiographique autour de l'oligarque colombienne Betancourt, politicienne "écologiste" et "de gauche" qui soutient le régime du narco-gorille Uribe, pendant que nos camarades colombiens sont assassinés dans l'indifférence. Et absence de coordination et de solidarité avec les communistes du mouvement international. La nouvelle direction qui sortira du prochain congrès, on l'espère saura redresser la barre sur le plan international.
GQ le 14 août 2008
PS les informations qui servent de base à ce texte sont disponibles (voir colonne de gauche de cette page) dans les sites ou blogs "changement de société", "comité Valmy", "ça n'empêche pas Nicolas", "Istre communiste" (Nicolas Maury), Valenton rouge, "Atlas alternatif", "Polex", le blog italien de contre info "Resistenze", etc, qui relayent et qui analysent l'info des agences de presse indépendantes du monde entier.
Sur le blog de Caius Gracchus, Liberté made in USA
Réaction du PC portugais (tout le monde n'a pas la chance d'être un communiste portugais)
Appel aux dirigeants communistes, de Danielle Bleitrach
et sur Istres Communiste
Déclaration du Parti communiste unifié de Géorgie
Emmanuel Lyasse 20/08/2008 18:53
Eric 20/08/2008 12:24
Emmanuel Lyasse 20/08/2008 11:21
Eric 20/08/2008 10:29
gilles questiaux 16/08/2008 09:57