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Réveil Communiste

Compte rendu dans l'Huma de la contribution d'André Gerin

24 Juillet 2008 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008

Politique (article publié dans l'Huma le 16 juillet 2008).


lien à l'article sur l'Huma en ligne

 

« Être ou ne pas être communiste, là est la question »

PCF . André Gerin a publié sa contribution en vue du congrès. Il défend la modernité du marxisme.

Revenir aux fondamentaux pour comprendre le monde d'aujourd'hui et le transformer. André Gerin entreprend d'en faire la démonstration dans sa contribution à la préparation du congrès du Parti communiste. Le texte du député et maire de Vénissieux (Rhône) a été mis en ligne au lendemain de la publication de la contribution personnelle de Marie-George Buffet. La secrétaire nationale y est directement interpellée en tête du document : « Je dis à Marie-George Buffet : encore un effort ! » « J'ai ajouté cette phrase après avoir lu la contribution de Marie-George Buffet, explique-t-il aujourd'hui. Marie-George dit : je ne touche pas au Parti communiste, maintenant elle doit accepter qu'il y ait confrontation entre les différentes approches. »

« Faut-il dissoudre le PCF et aller vers une nouvelle organisation à la gauche de la gauche, ou faut-il préserver l'existence d'un Parti communiste en France ? » Question centrale de la contribution d'André Gerin, qui demande « que chaque dirigeant donne son point de vue ». « Quoi d'autre que le communisme peut rassembler les communistes aujourd'hui ? Osons parler de la révolution, de la lutte des classes... », argumente l'élu rhodanien, qui plaide pour « un nouveau congrès de Tours, non pas à l'envers, mais pour conforter une orientation révolutionnaire du XXIe siècle ». André Gerin a annoncé récemment qu'il serait candidat au poste de secrétaire national. « Ce n'est pas pour des raisons personnelles », se justifie-t-il, mais « il faut absolument que nous ayons des dirigeants représentatifs et légitimés et je pense avoir cette crédibilité ». La légitimité serait selon lui plus incontestable si la direction nationale était élue directement par les adhérents.

Le texte d'André Gerin défend la modernité du marxisme, non pas que l'oeuvre de Karl Marx, écrite au XIXe siècle, livrerait des réponses à toutes les questions d'aujourd'hui, mais « nous devons appliquer sa même rigueur de pensée au lendemain d'un XXe siècle largement dévastateur, qui a engendré tous les doutes ». « Notre projet c'est le communisme, c'est toute la raison d'être du Parti communiste français. » S'il faut « désacraliser certaines conceptions, abandonner certaines croyances, il faut repenser les hypothèses du communisme, non comme des certitudes, mais comme autant de réponses pour transformer la société en osant porter des valeurs, des principes, des fondamentaux sans les figer ». Il rappelle que, pour Marx, « le communisme est le mouvement réel d'abolition du capitalisme », ambition qui n'a pas perdu d'actualité en ce XXIe siècle débutant, à l'heure de la mondialisation financière. Il invite par ailleurs à une nouvelle réflexion sur le rôle de l'individu, qui s'effaçait trop derrière le collectif, selon la manière de penser des communistes au XXe siècle.

Le capitalisme n'a pas changé de nature. « Qu'aujourd'hui la propriété prenne des apparences anonymes via les mécanismes bancaires et financiers ne change rien au fond : le capitalisme, c'est toujours la propriété privée des moyens de production », note l'auteur avant de détailler les contradictions du système. Parmi les critiques sur la politique suivie par son parti au cours des dernières années, André Gerin mentionne l'abandon de l'exploration des voies de l'autogestion comme recherche d'un nouveau mode de production, du terrain de l'entreprise pour s'enfermer dans la voie institutionnelle « qui ne mène à rien sans le renversement du système capitaliste dans les entreprises ». Il estime que le PCF « évacue la question de la grande bourgeoisie ». « Si le courant réformiste, explique-t-il, cherche à peser pour une redistribution plus favorable aux couches populaires, le courant révolutionnaire met en cause la domination de la grande bourgeoisie et la possession privée des biens nécessaires au développement de la société ».

En ce début de siècle, André Gerin voit cependant de nouvelles perspectives à l'hypothèse communiste : « L'obligation faite aux humains de gérer de façon ordonnée et raisonnée la planète Terre donne raison aux auteurs du Manifeste de 1848. Il est matériellement possible d'assurer à tous les humains de la planète une vie à l'abri du besoin. Ce qui n'était qu'une utopie peut devenir un grand projet politique mondial (par) la mise en commun (...) des principales ressources de la Terre, le contrôle mondial de la distribution alimentaire et sanitaire, réalisable au prix d'un immense combat pour renverser l'anarchie dévastatrice du capital. »

Jean-Paul Piérot

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G
J'ai lu les deux, et cela ne m'a pas frappé, Peux tu préciser?
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J
Remarque. L'article de Jean-Paul Pierrot ne correspond guère au texte de Gérin. 
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N
J'aime beaucoup cet article qui pose bien la démarche globale d'André Gérin. Une démarche claire, offensive, qui n'évite pas la question sur l'environnement, tout en restant attaché au cadre de pensée marxiste qui était à sa création et dans ses premières pratiques (notamment en URSS) en avance sur son temps (une des raisons qui ont conduit à l'échec mais comme toute expérience il faut l'analyser et en tirer le meilleur parti pour l'avenir). Oui, notre projet c'est le communisme avec ses fondamentaux. Tout autre projet comme par exemple le leitmotiv d'un "rassemblement de la gauche" n'est pas pour moi un projet mais une stratégie ponctuelle qui ne doit en rien entamer nos convictions que le communisme est le seul et véritable projet politique du XXIème siècle. Les alliances peuvent avoir lieu sur des bases ponctuelles, locales mais n'ont rien de révolutionnaires quant on sait ce qu'est la gauche aujourdh'ui. Il nappartient pas au seul PCF de replâtrer cette gauche mais de porter une autre vision de l'avenir de ce monde qui ne, de la couver, d'être son "guide" comme lors des collectifs. Tout ce que l'on veut retrancher ou ajouter dans le communisme n'est qu'anecdote, fioriture, on montre du doigt un horizon improbable fait de brics et de brocs pour ne pas envisager concrètement et dans le monde si fragilisés d'aujourd'hui, tous les possibles engendrés par une visée communiste en phase avec les luttes anticapitalistes, contre l'hégémonie des milieux de la finance, contre une Europe ultra libérale qui va de plus en plus développer en son sein et bien malgré elle des luttes de solidarité des travailleurs des pays d'Europe mais aussi bien au-delà. Et c'est seulement avec un parti communiste fort, conscient de son rôle - non pas d'oscillation entre des gauches allant de la plus libérale à la plus extrèmiste mais en faisant vivre la pensée marxiste - qu'il prendra toute sa dimension dans les luttes et en se donnant une direction résolument communisteavec une ligne claire, permettra au communisme d'exister démocratiquement par sa base et ses représentants.Là enfin, le PCF aura retrouvé tout son sens et les militants reprendront confiance.Pasquale NOiZET
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