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Réveil Communiste

Texte du rapport de Gisèle Cailloux pour la réunion de Tours

20 Juin 2008 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008

  • Ce texte nous est parvenu le 20 juin 2008. A Tours Gisèle Cailloux était chargée du rapport sur les structures et le militantisme par l'atelier 8 (sur l'organisation du parti).

  • Le parti communiste représente un fort potentiel d'hommes et de femmes très composite comme sont très diverses les raisons qui ont conduit au choix de l'adhésion: idéologique, volonté de donner un prolongement politique à des luttes syndicales ou associatives, envie de changer le monde, jonction entre envie d'agir et action visible des communistes, expérience de l'action avec ces mêmes communistes.


Mais comment donner à l'adhérent des raisons de dépasser le motif initial de son adhésion  et de l'inscrire dans la durée?

On entend dire qu'aujourd'hui les gens, notamment les jeunes, ne veulent plus s'engager à long terme comme avant.

Mais avant, n'y avait-il pas des perspectives qui motivaient un engagement fort  et durable comme par exemple la perspective du socialisme que l'on croyait voir grandir à l'Est  ou les perspectives de libération nationale face au colonialisme ou La perspective de libérer le pays en 40/45 ?

 

Il y a  cent motifs de se battre contre les injustices et contre ceux qui les perpétuent. D'autres que les communistes mènent aussi ces luttes.

 

Mais les communistes ne veulent-ils pas, à partir de ces luttes, faire monter des exigences de transformation de la société tournant le dos au renoncement ?

 

Aujourd'hui, dans un contexte de pression terrible qui vise à faire passer l'idée que la transformation de la société n'est pas possible, qu'on ne peut que modifier ou améliorer à la marge le système capitaliste, n'est-ce pas le manque pour certains de perspective crédible de dépassement du capitalisme qui conduit à remettre en cause l'existence du parti communiste ?

 

Parmi les idées qui m'ont été soumises pour cette intro dans notre collectif de préparation, une camarade écrit (il s'agit d'Isabelle Lorand) :

« Il faut à gauche une organisation politique porteuse d'un projet d'émancipation qui dispute l'hégémonie idéologique et politique à la droite et au PS, et qui ait vocation majoritaire. Le parti communiste dans sa structure actuelle, même rénové, amélioré... peut-il être cette organisation ? Contrairement à ce que j'ai longtemps défendu, je ne le pense plus pour une raison majeure : le monde a changé en profondeur et les réponses d'hier ne peuvent pas être les réponses d'aujourd'hui. Elle conclu après un long texte sur : « une volonté d'être bousculés, transformés pour de vrai. De participer avec d'autres à notre propre dépassement. D'un tel bouillonnement, qu'est ce qui sortira : un autre parti du communisme, un parti de l'émancipation humaine, un parti de la gauche populaire et citoyenne, une force constituée de plusieurs organisations, une formation à plusieurs couleurs ? Je ne le sais pas. Ce dont je suis en revanche convaincue, c'est que reconstituer un corpus idéologique, politique, stratégique et culturel, en phase avec le monde contemporain, demande de s'y engager franchement. « 

:Fin de citation

Je pense au contraire, que l'aggravation sans précédent de la crise du système et l'actualité du combat révolutionnaire, rendent  beaucoup plus crédible aujourd'hui,   la possibilité  du dépassement du capitalisme.

Le débat existe, il ne doit pas conduire à la paralysie de l'action. Il faut que le congrès prenne une décision !

 

 

§     Le Parti socialiste vient de  retirer de ses textes toute allusion à la lutte des classes et il envoie aux oubliettes l'idée de révolution au prétexte que celle-ci ne peut être que violente. Ce qui revient à déconsidérer toutes idée révolutionnaire.

 

§     La  L. C. R. développe un discours anticapitaliste sans aucune proposition crédible pour changer la société, ni souci d'un large rassemblement à gauche.

 

§     Un appel publié par Politis s'appuie sur le risque de Bi partisme et l'exemple Allemand de Die Linke,   pour susciter une construction d'une gauche enfin à gauche.

 

Il y a, plus que jamais, besoin du parti communiste français cherchant à la fois, à être révolutionnaire et réaliste, dans les luttes et dans les institutions avec des propositions transformatrices rassembleuses.

 

§     Loin de renoncer, les communistes en assemblée extraordinaire en décembre dernier ont, au contraire, exprimé l'attachement politique  au PCF et le besoin de sa transformation profonde.

 

Ils ont aussi laissé ouverte la discussion sur les options.

Parce qu'il m'est difficile de parler de combat et de structures d'un parti qui n'existe pas, j'ai pris le parti pris de m'en tenir au choix largement majoritaire des  communistes, et c'est dans ce cadre du PCF et du besoin de sa transformation profonde que se situent mes propos.

 

Des camarades pensent que l'on a tout essayé»

Mais depuis des décennies, notre ligne a été de privilégier, jusqu'à l'égarement de st Ouen, les rassemblements électoraux de sommet. La transformation de notre parti n'exige-t-elle pas de rompre avec ces pratiques et d'aller vers un parti qui privilégie l' action sur un projet politique avec des enjeux révolutionnaires, et favorisant le rassemblement populaire du local au national et au mondial donnant des pouvoirs réels aux gens et créant ainsi les conditions d'alliances à gauche  ?.

.

C'est justement le besoin et la volonté de changer la société qui poussent le besoin de s'engager au PCF et qui détermine les transformations indispensables dans notre fonctionnement

 

S'il conduit à un enrichissement personnel, être militant n'est pas quelque chose de facile.

 L'engagement se traduit par des efforts personnels dans un cadre difficile et plein d'obstacles 

Mais le militantisme peut retrouver des couleurs dans la situation ouverte par les révolutions en cours et  les  luttes des peuples refusant l'ultralibéralisme. Un PCF à la hauteur des défis posés à notre peuple, notre pays et à l'humanité entière peut re-susciter l'envie de militer.

Cela demande de l'efficacité, c'est-à-dire que toutes les décisions soient traduites  en actes et actions, soient menées jusqu'au bout et permettent le retour avec une appréciation collective de ce qui a été fait.

L'adhérent doit non seulement participer mais être en situation de décider.

Sa souveraineté est primordiale.

 

 

§     En même temps, chaque militant a le besoin de se sentir en capacité, « d'être à la hauteur » et donc de maîtriser les connaissances qui permettent d'aborder ce qui est en débat avec d'autres, ce qui est en débat dans la société.

 

Bien sûr, l'expérience, l'accumulation de connaissances conduisent à prendre des responsabilités.

§     Elles peuvent être au sein du parti. Il faut veiller à ne pas laisser les camarades se débattre seul avec leur nouvelle responsabilité.

 

§     Elles peuvent être au sein de la société comme élu.

 

§     Nous devons changer nos rapports avec les institutions.

Comment un communiste assume-il son militantisme alors qu'il est l'élu d'une population très diverse ? Le parti doit veiller à ce que l'élu puisse entretenir les liens avec l'organisation communiste à laquelle il appartient. Et de même, la relation des communistes avec leurs élus doit  être une  relation créatrice. Cela conduit  à ce que l'intervention militante, non seulement à l'appui des luttes mais pour leur développement, s'articule avec  l'activité des élus communistes

 

Les défis de l'humanité sont immenses : crise financière, la faim dans le monde, la paix, la sauvegarde de notre planète... c'est bien du peuple et de l'avancée d'idées transformatrices que naîtront les conditions d'un large rassemblement.

On ne répondra pas à ces défis par des alliances poussant au rassemblement pour le rassemblement et conduisant à s'entendre avec d'autres organisations à minima mais par la montée en puissance du mouvement populaire et de ses exigences pour des conquêtes immédiates et pour une transformation réelle de la société, ceci conduisant à créer les conditions d'accords de hauts niveaux...

 

Le PCF a une responsabilité par rapport à ce mouvement social, par rapport aux batailles d'idées, par rapport aux luttes et leurs contenus. C'est ainsi qu'il doit être repéré.

Il nous faut donc un parti au plus près de la population, dans les quartiers, dans les entreprises. Ses structures sont à réfléchir, non pas en elles-mêmes, mais en fonction de notre conception du rassemblement populaire.

Nous avons l'ambition d'être présents partout !

§     Il est de la responsabilité de toutes les directions du parti d'impulser le renforcement et l'implantation de nos organisations.

 

§     En même temps, on ne peut pas reprendre les campagnes de renforcement telles qu'on les a pratiqués souvent dans le passé. Un immense travail de renforcement    n'a de sens que si l'adhésion est vécue comme utile donc dans un parti qui lutte au local  comme au national avec de grandes campagnes d'actions et de mobilisation contre la politique de Sarkozy,   concomitamment avec des projets transformateurs au niveau des défis posés.

 

 

§     Agir à tous les niveaux, créer les conditions de mise en action d'un maximum de citoyens, faire converger ces actions et faire monter les exigences jusqu'au rassemblement majoritaire  pour une transformation de la société  peut donner l'envie de faire plus et susciter l'adhésion.

 

§     Le salariat représente aujourd'hui 92% de la population active dont à peu près la moitié de femmes. Reprendre pied dans l'entreprise est un enjeu décisif pour combattre et  renverser la politique antilibérale. Introduire dans la loi le droit de s'organiser politiquement dans l'entreprise doit être l'affaire de tout le parti

 

On peut redonner vigueur ainsi aux structures de proximité, non pour  avoir des communistes qui font à la place des gens, mais au contraire des communistes qui ont l'intervention citoyenne à cœur...                                                                                                                                                                                                                                                                                   

§     Des mises en réseau rassemblant les communistes d'un même secteur d'activité ou particulièrement sensibles à une question : peuvent aider à la réflexion, à un partage d'expérience,   à une mise en cohérence de notre intervention.

§     L'intelligence communiste doit s'exprimer partout au niveau des cellules mais aussi transversalement et horizontalement. La révolution informationnelle en donne les moyens.

 

La préparation de l'Assemblée nationale des sections a montré une véritable exigence en matière de formation.

 

§     Le parti a la responsabilité de donner aux camarades les outils qui permettent de penser par soi-même.Faire de la formation, ce n'est pas formater les esprits. L'accumulation de connaissances permettant la compréhension du monde qui nous entoure est au contraire, une mise en capacité à analyser soi-même les événements.

Il ne s'agit pas seulement de faire accéder les communistes à la culture marxiste et à ses développements récents, aux idées nouvelles pour les luttes, mais de leur permettre d'intervenir eux-mêmes sur l'élaboration des avancées et propositions.

§     Il faut très vite répondre à ce besoin de formation et le faire en lien avec       les grandes questions qui nous sont posées. La révolution informationnelle permet l'échange universel des connaissances. Là encore, appuyons nous sur cet outil pour démultiplier nos efforts de formation.

 

Les sections, les fédérations

 

Elles correspondent à des réalités géographique et politique. Les conseils Départementaux devraient être beaucoup plus à l'initiative  d'actions, de mobilisations, aider à l'impulsion des luttes dans le département et ce avec des membres du conseil départemental plus responsabilisés . Dans les grandes fédérations, le secrétaire départemental  ne devrait plus cumuler avec d'autres responsabilités lourdes, comme la responsabilité d'un important collectif national, ou une fonction d'élu tel que maire député sénateur.

 

La région

 

. Les régions sont les lieux ou se réfléchissent et se décident les schémas d'aménagement qui concernent l'emploi, les transports, la formation, le logement...etc. Les conseils régionaux disposent de pouvoirs élargis. Il y a sans doute à combler un déficit de structures qui actuellement laisse souvent les communistes en dehors du champ de cette instance. N'est-ce pas pourtant un des lieux privilégiés ou l'activité des élus peut s'articuler avec l'activité de l'ensemble des communistes pour des expérimentations de terrain permettant une prise citoyenne sur les institutions et éclairant sur la perspective d'une transformation de la société?

 

Par exemple cela peut se traduire par l'utilisation des fonds publics régionaux pour mobiliser le crédit et les banques pour des investissements et en fonction des emplois créés et des formations mises en oeuvre.

 

 

Le Conseil National

On a besoin d'un conseil plus à l'image de ce qu'est le monde du travail dans toute sa diversité... Être membre du CN ne doit pas se traduire seulement par la possibilité d'exprimer une opinion personnelle mais aussi par la participation à une commission. 

Chaque membre de l'exécutif doit être porteur d'une responsabilité et son activité portée à la connaissance des adhérents afin que chacun puisse intervenir dans ce qui se fait.

Il me semble également utile de nommer un secrétariat limité à la coordination et à la mise en œuvre des décisions.  

 

Le CN  doit être tournée vers l'action, capable de décider de grandes campagnes nationales, d'en assurer l'impulsion et le suivi régulier, de pointer les avancées et les obstacles. Cela doit engager la responsabilité de tous les membres du CN devant les adhérents.

§     Il est aussi de la responsabilité nationale de donner une dimension européenne et mondiale à l'action

Le PCF doit se transformer pour de nouvelles relations entre l'Union européenne et les pays sous-développés et émergents et avec leurs forces de progrès. Cela, en relation avec des propositions du parti pour une autre Union européenne et pour une autre mondialisation (avec des Biens et Services communs et publics pour l'humanité, un autre FMI, une démocratisation profonde de l'ONU, etc.)

Il s'agit, pour notre parti, de relever l'importance de sa contribution aux exigences originales de la France et à son apport universel.

 

Enfin, le CN devrait élire le secrétaire national comme d'ailleurs le comité départemental son secrétaire!  L'élection actuelle, calquée sur les institutions, présidentialise cette responsabilité.

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