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Réveil Communiste

Une députée socialiste explique pourquoi elle va s'abstenir le 4 février

26 Janvier 2008 , Rédigé par Olivier Publié dans #Qu'est-ce que la "gauche"

Ce compte-rendu, dont on peut trouver l'original sur le site de la section du PCF du douzième arrondissement de Paris, intéressera peut-être les lecteurs du Réveil pour deux raisons.

1. Il donne un parfait exemple de la manière dont une personnalité de gauche est aujourd'hui prête à justifer tout et n'importe quoi, le plus souvent au nom des "gens" ou des "salariés". Les socialistes sont maîtres en la matière depuis fort longtemps. Mais nous savons aussi, malheureusement, que certains dirigeants communistes sont capables de ce genre d'argumentation, et que certains parmi ces certains n'attendent qu'une chose : avoir créé une "nouvelle force" pour s'affranchir encore plus des militants bornés du PCF et pouvoir dire plus facilement encore  qu'ils savent, eux, ce qui est bon pour les pauvres gens.

2. Il montre bien avec qui les communistes parisiens sont alliés à l'occasion des élections municipales.



Traité européen : Sandrine Mazetier nous reçoit mais ne nous entend pas

À l’appel d’ATTAC, de l’association Copernic, de la Gauche Alternative, de la LCR, de l’Union Locale de la CGT et bien sûr du PCF, nous nous sommes rassemblés, avec pancarte et baillons, jeudi 24 janvier 2008, à 18 heures, devant la mairie du douzième arrondissement, à l’occasion de la permanence de la députée socialiste Sandrine Mazetier.

Seul un vote non de l’ensemble des députés de gauche à l’occasion de la révision constitutionnelle, le 4 février, à Versailles, peut contraindre Nicolas Sarkozy à organiser un référendum sur le traité de Lisbonne, qui reprend l’essentiel des dispositions rejetées par 55 % des Français le 29 mai 2005.

C’est ce que nous étions venu dire à Sandrine Mazetier, qui nous a reçu pendant une demi-heure, mais qui nous a dit qu’elle a l’intention de s’abstenir le 4 février à Versailles.

Voici le compte-rendu de cette rencontre.


Sandrine Mazetier commence par nous reprocher de lui avoir imposer cette rencontre, au moment où elle reçoit habituellement des particuliers.

Nous lui répondons que la gravité de la question nous a encouragé parce que c’est la démocratie qui est en jeu.

Sandrine Mazetier déclare qu’il faudrait selon elle qu’un référendum soit organisé sur ce traité, « par symétrie des formes ». Elle rappelle cependant que le PS en 2005 était favorable au traité constitutionnel et que, de la même façon, si un référendum était organisé aujourd’hui, elle ferait campagne pour le oui. Elle rappelle ensuite que le 4 février, le Congrès va se prononcer sur la révision de la constitution française nécessaire pour adopter ensuite le traité, et non sur l’adoption du traité elle-même. Elle dit alors : « cette révision constitutionnelle n’empêche en rien le référendum ». Elle rappelle qu’elle a soutenu la semaine précédente la proposition de loi communiste demandant l’organisation d’un référendum mais conclut à ce sujet : « nous avons été battus ».

Sandrine Mazetier rappelle alors que le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a décidé de s’abstenir le 4 février à Versailles. Elle dit d’abord qu’un député « a aussi un libre-arbitre » mais affirme aussitôt : « en ce qui me concerne, je considère n’avoir pas de liberté de vote. J’irai à Versailles et j’appliquerai la consigne du groupe ».

Elle ajoute : « Après, le jour de la discussion du traité, nous déposerons une motion référendaire. Mais je serai à Versailles et je m’abstiendrai sur la modification constitutionnelle. »

« Parlons de déni de démocratie, dit-elle encore, c’est un beau sujet, et qui nous enflamme tous. Je ne considère pas que le référendum est la forme ultime de démocratie. La démocratie parlementaire, c’est aussi de la démocratie, même si je pense que pour ce traité, un référendum était nécessaire. »

Nous lui rappelons qu’en 2005, les parlementaires étaient très largement favorables au traité constitutionnel. Pourtant, le non l’a emporté à 55 %. Nous lui rappelons aussi que la majorité de droite, à l’Assemblée nationale et au Sénat, ne veut pas d’un référendum.

Sandrine Mazetier affirme alors que si la révision constitutionnelle est bloquée, c’est l’ensemble du processus qui sera bloqué : il n’y aura pas de référendum dans ce cas selon elle, et pas de traité du tout. Les institutions européennes seront toujours bloquées. Elle ajoute : « je pense même que le non au traité de 2005 a entraîné une panne ».

Nous lui répondons qu’en tant que militants de gauches, nous n’avons pas peur de chercher à bloquer quand la droite est au pouvoir.

Nous lui rappelons surtout que les États membres de l’Union européenne se sont engagés à engager un processus de ratification du traité de Lisbonne avant les élections européennes de juin 2009. Par conséquent, si la minorité de blocage des 2/5èmes est atteinte au Congrès le 4 février, Nicolas Sarkozy sera obligé d’organiser un référendum pour honorer les engagements de la France.

Sandrine Mazetier prétend alors que Nicolas Sarkozy se moque des engagements européens, et qu’un non à la révision constitutionnelle ne le gênerait pas du tout.

Nous lui répondons que ce serait selon nous, au contraire, une première défaite majeure pour Nicolas Sarkozy et pour l’ensemble de la droite.

Mais la discussion se termine, avec une dernière remarque de Sandrine Mazetier : « Je ne pense pas que ce soit un problème majeur pour les salariés. »

Jusqu’au 4 février et au-delà, montrons lui au contraire que pour nous tous, salariés ou non, la question de la démocratie n’est pas une question secondaire !

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G
Je crois que nous avons eu tort de laisser le terrain de l'Europe au profit du "congrès permanent" à l'automne 2005. Il fallait donner un contenu revendicatif à cette "Europe sociale" velléitaire des socialistes. Mais si on votait maintenant, après le discrédit dans lequel s'est vautrée la "gauche du non" dans les collectifs, le oui passerait; Faute de "plan B". Mais avec cette expérience je suis  maintenant partisan de sortir de l'UE. Mais sans doute seule une révolution ou un vaste mouvement populaire peuvent nous sortir de la machine à broyer.
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O
Les socialistes sont disciplinés ? Tant mieux.À nous de faire pression sur chacun d'eux pour qu'ils comprennent que l'absention le 4 février pourrait leur coûter cher, pour qu'ils se réunissent et pour qu'ils décident collectivement de voter non.Si leur parti est démocratique, ils ont participé à la décision de s'abstenir et en sont responsables. À eux maintenant d'en répondre ou de se rendre compte que cette décision n'est pas la bonne, sans essayer de nous faire croire qu'ils n'y sont pour rien.Si leur parti n'est pas démocratique, et qu'ils n'ont pas pris part à cette décision, il est plus légitime pour eux de tenir compte du vote du 29 mai 2005, surtout dans toutes les circonscriptions qui ont dit "non", que des recommandations de Messieurs Hollande et Ayrault.
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J
Dans mon CR de l'AG du 19e, je n'ai pas retranscrit le début de l'intervention de JF Gau concernant le Traité. Pour résumer, il nous disait que, quelle que soit l'issue de la bataille pour le référendum, notre action laissera des traces (en gros, il admet que c'est une bataille perdue et qu'il ne faut pas chercher à battre le PS sur ce terrain là en ce moment), dans la perspective de construction d'une Europe avec les peuples, blablabla... Un point qui me chiffonne en revanche : on ne peut pas, chez nous, être indignés que des élus ou dirigeants du Parti n'appliquent pas les décisions majoritaires (cf les présidentielles), et être tout aussi indignés que, chez les autres, cette règle réussisse à s'appliquer... simple question de cohérence. Déplorons alors, ici, notre propre incapacité à maintenir l'ordre dans nos rangs, plutôt que de déplorer que les bordel ne soit pas aussi la règle chez les autres, le PS en l'occurence.
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G
Les socilistes parisiens, je te les laisse, Zorba, et ceux de banlieue qui font campagne sur le thème "60 ans de communisme ça suffit". Mais on ne peut pas mettre dans le même sac les socialistes de toutes la France, où le PS est souvent la seule option pour empêcher les notables UMP de régenter les collectivités locales, même si le plus souvent les élus PS se comportent aussi en notables.
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Z
Itou pour la députée PS Pau-Langevin de Paris 20ème. A une cérémonie au Père Lachaise en l'honneur de la Commune de 1871, je lui ai demandé pour quelles raisons elle était pour le Oui au référendum qu'elle soutenait. Sa réponse, je vote Oui parce que je suis européenne et chrétienne. Je suis sur qu'elle va s'abstenir le 4 février en étant pour le référendum. Cette adoratrice de dieu ferait mieux de regarder d'où elle vient, elle se rendrait compte que l'Europe ça ne veut rien dire. En revanche, pas un mot sur les respects des suffrages populaires, si les élites auxquelles elle se rattache pensent en lieu et place du peuple, prions que tout se passe bien , au moins dans l'intérêt des mêmes élites.Aucune alliance avec ces traitres du PS, Résistance.
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