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Réveil Communiste

Déclaration de Camille Marques, conseillère du quatorzième arrondissement

20 Janvier 2008 , Rédigé par Réveil Communiste

Conseil départemental du PCF Paris

Jeudi 17 janvier 2008

Intervention de Camille Marques, section du 14ème


Avec mes camarades de la section du 14ème, nous prenons acte de la décision de la fédération de Paris du PCF d’approuver l’accord octroyé par le PS pour des listes d’union dès le 1er tour des municipales.

Je fais toutefois deux observations.

1- La première, c’est que la direction départementale n’a guère laissé d’autres choix aux communistes. Depuis 7 mois maintenant, elle s’est exclusivement placée dans cette perspective. Elle s’est enfermée dans des négociations politiciennes avec le PS pour sauver des places dans les listes. En même temps dans la période, l’absence d’initiative marquante, sans parler de la faiblesse du « projet pour un autre Paris », n’a pas permis de corriger la faible visibilité du bilan des élus communistes à l’Hôtel de Ville.
Cette posture a continué d’effacer le PCF comme force politique autonome crédible à Paris. Cela aurait été pourtant une nécessité face à un Maire qui mène une politique social-libérale décomplexée. Delanoë a été le premier socialiste à s’engager pour le traité européen ultra-libéral de Sarkozy. Lui, il est cohérent.

2- Ma deuxième remarque, c’est que la direction départementale semble vouloir exclure un certain nombre de communistes de la campagne des municipales. Nous sommes des dizaines de camarades qui ne recevons plus les courriers d’information et qui n’avons pas été invités à participer à la consultation. Moi-même, conseillère d’arrondissement, je n’ai jamais été consultée sur mon action et ma façon de concevoir l’échéance municipale à Paris en générale et dans le 14ème en particulier.

En 2001, nous figurions, Jean Calvary et moi-même, sur la liste d’union derrière notre chef de file Maurice Lassalle, malheureusement décédé. Les conditions de notre participation ont été claires dès le départ et nous ne nous en sommes jamais départis. Nous étions sur la même liste pour battre la droite dans le cadre d’une alliance électorale. Elus de la nouvelle majorité, nous conservons notre totale indépendance d’expression sur tous les dossiers. J’ai ainsi toujours refusé d’être intégrée à un groupe ou « intergroupe » unique de la majorité et de participer aux réunions des élus PS.
 
Sur les questions concernant strictement le 14ème, nous nous sommes rarement trouvés en désaccord avec le maire d’arrondissement. Nous nous sommes félicités notamment de la couverture du périphérique obtenue conjointement avec la municipalité de Malakoff et l’adjointe communiste au maire de Paris, comme de la création ou de la rénovation de structures sociales et éducatives comme le nouveau centre d’animation pour les enfants rue Vercingétorix qui est une vraie réussite. L’aménagement des terrains de l’hôpital Broussais – je rappelle que notre section avec Maurice Lassalle avait joué un rôle central dans la défense de l’hôpital – ne saurait en revanche nous satisfaire avec l’élimination bientôt complète de toute structure hospitalière.

Nous avons été par ailleurs à l’origine de plusieurs prises de position municipales pour la défense des services publics locaux.

Sur les questions concernant la Ville de Paris, en tant que communistes conséquents, nous avons dû exprimer plusieurs fois notre désaccord avec les choix de la municipalité, aussi bien au Conseil d’arrondissement que dans les quartiers du 14ème.  Sur des sujets importants et en lien avec le mouvement syndical et associatif.

Avec l’Union départementale CGT, nous avons contesté le choix de l’investissement démesuré du tramway des maréchaux et mis en avant les possibilités d’utilisation de la Petite ceinture. Dans le domaine des transports, nous avons pointé à plusieurs reprises les responsabilités de la Ville dans le STIF et son absence d’opposition à la préparation de la mise en concurrence de la RATP et de la SNCF.

Nous avons relayé largement les revendications des agents de la petite enfance devant la dégradation des conditions de travail et d’accueil dans les structures de la Ville, malgré la priorité affichée aux crèches par la municipalité.

Dans le domaine du logement, nous avons exprimé publiquement notre incompréhension devant le refus de la municipalité de conventionner comme logements sociaux les immeubles récupérés de la SAGI et transférés à la RIVP.

Dernièrement sur un sujet majeur, j’ai dénoncé la tentative de faire rentrer les rapaces immobiliers Gécina et Apsys dans le capital de la plus grande société d’économie mixte de la capitale, la nouvelle SEMParisSeine. Je suis fière d’avoir contribué, peut-être la première, à faire reculer Delanoë. La question de la transparence de la gestion des SEM est une question démocratique majeure dont je regrette l’absence dans le programme du Maire sortant comme dans « Paris pour toutes ». Cela va bien au-delà des conseils de quartier dont je ne conteste pas l’utilité.

Les communistes du 14ème que je représente sont bien décidés à continuer à jouer leur rôle dans leur arrondissement. Nous n’acceptons pas et n’accepterons pas les tentatives grossières de certains éléments de la direction départementale pour nous écarter. D’ailleurs en pleine contradiction avec les statuts du Parti.

J’ai déjà dénoncé ici comment Ian Brossat s’est fait intronisé secrétaire malgré la conférence de section du 33ème congrès qui avait réélu Jean Calvary et repoussé à 80% les orientations de la direction nationale du PCF. Je constate depuis que les quelques pièces rapportées pour l’occasion semblent avoir rejoint depuis leur bercail socialiste ou antilibéral. 

Le comble est maintenant atteint lorsque j’entends que Ian veut se présenter dans le 18ème arrondissement. Pensez-vous que ce soit vraiment le moment de ridiculiser un peu plus le Parti à Paris comme ailleurs ? On n’adhère pas au PCF pour faire carrière. Ne laissons pas d’ambiguïté là-dessus !

Je voulais informer ce soir le Conseil départemental de la situation dans le 14ème et de l’état d’esprit de très nombreux communistes de l’arrondissement. Malgré l’incertitude que la direction nationale fait planer pour l’avenir du Parti, nous faisons partie de ceux qui sont décidés à le faire vivre dans le 14ème comme ailleurs. Nous le ferons à l’occasion des municipales et nous saurons nous faire respecter.
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D
Les propos d'Emmanuel sont d'une brillante lucidité. Je te salue camarade.
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E
D'accord avec toi sur un point: ce n'est pas la plus intéressant.<br /> Je n'ai fait ici que signaler une imposture. Camille Marquès prétend parler au nom de la section du XIVe alors qu'elle est en dissidence solitaire depuis deux ans, et n'a aucun contact ni avec la section historique, qui a choisi depuis 2002 de militer dans le cadre de Rouge-Vif tout en restant une section du PCF, ni avec la section parachutiste montée par la fédération.<br /> <br /> Ce sont les joies d'Internet. Tu pourrais toi aussi faire un site web de la section du XXe avec ta photo pour faire croire que la section du XXe c'est toi, en y recopiant les textes de RC. Je pourrais faire la même chose pour n'importe quel arrondissement avec ma photo et les textes rouges-vifs. Ça ne tromperait personne parmi les communistes de l'arrondissement, mais ça pourrait en abuser beaucoup d'autres. Si nous ne faisons ça ni l'un ni l'autre, c'est parce que notre but est d'avancer des idées politiques qui nous semblent utiles, pas de semer la confusion. <br /> <br /> Sur la question de fond, plus intéressante, que tu poses ici, je crois que c'est celle sur laquelle butent tous les communistes qui veulent rester communistes depuis au moins huit ans: dedans ou dehors. Le fait est qu'aucune des deux méthodes n'a encore prouvé son efficacité. Le meilleur moyen de limiter ce handicap serait à mon avis d'éviter de se lancer des anathèmes. Je ne reproche jamais à quelqu'un qui veut lutter à l'intérieur du PCF son choix. Il se trouve que Rouge-Vif en a fait un autre, pas tout à fait de son plein gré d'ailleurs. Tu parles de claquer les portes: ce n'est pas nous qui les avons claquées, plutôt d'autres qui nous les ont envoyées dans la figure (voir l'exemple du Ve toujours en ligne http://le5ecom.free.fr Ça ne m'empêche pas d'apprécier le travail actuel de certains camarades du Ve, qui sont venus après et n'ont rien à voir avec les minables serruriers qui nous ont mis dehors).<br /> Mon impression, pour avoir fait successivement les deux, est qu'il est beaucoup plus simple de faire de l'opposition à l'intérieur, en s'adressant aux militants PCF, que de chercher à construire l'expression d'un point de vue communiste en direction de toute la population. Mais c'est juste mon opinion, juste mon expérience.<br /> <br /> Ce qui serait dommage, c'est que des communistes d'accord sur l'essentiel de l'analyse s'étripent sur une question tactique manifestement insoluble. (Je parle bien sûr des communistes sincères, pas des opposants professionnels comme il y a des permanents professionnels. Ceux-là, nous savons pour les avoir beaucoup fréquentés que leur cible numéro 1 est tout ce qui n'est pas de leur secte parmi les opposants à la direction du PCF, et que tous les moyens leur sont bons, mêmes des sites web bidon).
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G
Deux questions : la section dont tu parles elle est toujours au PCF?Les "Rouges Vifs" de ton site web échappent-ils à la désintégration groupusculaire?Une remarque : le première fois que j'ai vu Camille Marquès c'était au congrès fédéral en février 2006, et sans partager ses positions, j'ai trouvé qu'elle ne manquait pas de cran. Rester au PCF en opposition c'est bien plus dificile et c'est bien plus utile que claquer des portes.Quant à la légitimité de l'orga, je dirais, comme disait l'autre : "combien de divisions?"Je suppose que tes idées sur le parti ne sont pas très éloignées des miennes ou de celles de CM, mais j'ai le regret de te dire que ton apparition dans le débat sous cet angle réducteur est improductive.Amicalement
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E
Tu peux donc t'étonner, cher camarade.<br /> Ce que je dis est aisément vérifiable.<br /> Effectivement, Camille était la troisième communiste sur la liste Castagnou en 2001, derrière Maurice et Jean, et a été la première non élue de cette liste. Elle a donc succédé à Maurice au conseil d'arrondissement à sa mort.<br /> Depuis 2001, elle a beaucoup changé. C'était tout à fait son droit de ne pas approuver les choix majoritaires de la section. Mais c'est une répugnante imposture de tenter de se faire passer pour la section, et de lancer pour ça un site web bidon, qui peut tromper certains naïfs.<br /> Ça ne t'a pas surpris que sur le site web de la prétendue section Losserand, il n'y ait aucune allusion au local de la rue du Château, et que sur leurs tracts (copie conforme de ceux d'une des sections du XVe) figurent son numéro de portable et son adresse perso ?<br /> À moins bien sûr que tu considères que les élus ont une légitimité sacrée, supérieure à celle de l'orga qui les a fait élire. Mais ça m'étonnerait de toi.
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G
Ce texte a été publié sur RC comme contribution au débat sur les municipales, où il se trouve que nous partageons l'essentiel des positions défendues par Camille Marquès sur la nécessité d'une lista auto pour Paris. Camille Marquès est sauf erreur de ma part  au CD du PCF parisien et élue à la mairie d'arondissement du quatorzième, ça m'étonnerait beaucoup qu'elle émane d'une section imaginaire.
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