AG de Limay (78)
Pourquoi citer spécialement la section de Limay? Parce qu'il s'agit du noyau dur des communistes de l'agglomération de Mantes la Jolie, qui ont obtenu des résultats exceptionnellement bons à plusieurs élections récentes: gain du canton dans une partielle, 17% à une partielle législative contre Bédier, encore 12% (avec pleine participation) aux législatives en 2007. Cette circonscription qui ne fait pas partie des anciens bastions historIques de la grande couronne parissienne à donc obtenu le meilleur résultats dans cette zone, mieux même qu'à Argenteuil où Calabuig à fait descendre le score du parti de 24 à 7%
Ce genre de région où s'est replié l'électorat ouvrier en milieu de grande périphérie ou rural est le terrain où nous devons nous redéployer, et c'est donc intéressant de voir ce que pensent les camarades qui semblent réussir à la faire. Nous avons rétabli une numérotation cohérente des paragraphes.
Contribution de la section du canton de Limay, votée unanimement, dans la perspective
de l’assemblée extraordinaire des 8 et 9 décembre 2007.
Les communistes de la section de Limay, réunis en AG le 21 novembre, considèrent que les
questions posées par le conseil national des 6 et 7 octobre sont toutes pertinentes mais ne se
sentent pas en capacité d’y répondre de manière exhaustive.
Cependant quelques questions importantes ont suscité des discussions au sein de la section
notamment au cours des 3 AG qui se sont tenues depuis le mauvais résultat enregistré, par
notre parti, aux élections présidentielles.
Ces discussions ont été alimentées par l’audition de militants de gauche, non membres du
PCF, qui ont accepté, le 17 novembre dernier, de répondre aux questions fondamentales que
nous nous posons dans la perspective de notre congrès de fin 2008.
I. L’actualisation d’un projet communiste est considérée comme la question sur
laquelle nous devons axer prioritairement notre travail dans la perspective du
congrès de fin 2008.
1. Les communistes du canton de Limay considèrent que la question prioritaire du moment est
celle de l’actualisation du projet communiste et non pas celle de la création d’une nouvelle
force politique.
Pas parce que cette question est tabou mais parce qu’il n’y pas de sens à s’engager dans la
création d’un nouvel outil avant d’avoir produit l’effort nécessaire pour porter sérieusement
une analyse globale sur l’évolution de la société, base essentielle, pour reformuler de grandes
orientations de transformation sociale en prise avec la réalité que nos concitoyens vivent en
ce début de 3è millénaire.
Reconnaissons que les fondements du projet défendu aujourd’hui par le PCF ont été coulés
lorsque notre pays se développait dans le cadre d’un capitaliste monopoliste d’Etat.
Ces fondements ont été inspirés par la vision d’une croissance productiviste mise en oeuvre
par les pays dits socialistes.
Or, du capitaliste monopoliste d’Etat nous avons glissé vers une société marquée par le
phénomène de mondialisation, de globalisation et donc d’interdépendance des citoyens du
monde.
Or, la croissance productiviste atteint ses limites compte tenu de la finitude des ressources
énergétiques et du réchauffement climatique.
2. La priorité est donc de travailler à la réactualisation du projet communiste pour qu’il soit
porteur de sens, en phase avec la réalité de la société telle qu’elle est aujourd’hui et ouvrant
la voix à un nouveau type de croissance respectueuse des grands équilibres planétaires.
Ce projet ne peut pas se réduire en la mise en oeuvre d’une stratégie exclusivement axée sur
le soutien au mouvement social ou à la critique des politiques capitalistes ou libérales (La
notion « d’anti » est réductrice)
Nous avons besoin d’un projet novateur qui porte une vision globale de la société et qui parle
certes aux « exclus » et aux « sans » mais aussi à toutes celles et tous ceux qui produisent les
richesses matérielles, intellectuelles et créatives dans ce pays.
Ce nouveau projet communiste, pour être crédible, devra être élaboré de manière ouverte
avec l’ensemble des forces progressistes de France, d’Europe et du Monde.
Nous avons besoin de donner des signes très forts d’ouverture en marquant, dès le 9
décembre au soir, notre disponibilité pour revisiter en profondeur notre projet communiste,
avec tous les progressistes, dans le sens d’une vision progressiste et internationale.
L’expérience que nous venons de vivre, à Limay, avec l’audition de militants de gauche, non
membres du PCF, marque la disponibilité et l’enthousiasme de ces militants pour travailler
avec nous sur le sens et le contenu du projet communiste du 21è siècle qui au final, nous le
savons, ne pourra pas être la propriété exclusive du PCF.
Nous considérons que l’antagonisme de classe existe toujours mais qu’il y a nécessité
d’engager une vaste réflexion pour redéfinir avec précision la base sociale sur laquelle nous
entendons nous appuyer pour identifier de manière précise les forces motrices susceptibles
de porter ce projet de transformation sociale.
La classe ouvrière, force motrice historique de notre parti, s’est transformée en profondeur!
Les rapports et les comportements au travail se sont modifiés sous l’effet des politiques
d’intégration du capital, d’internationalisation des activités, du clientélisme qui prévaut
entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants (exploités de la même façon que les salariés)
et de l’aspiration à la réussite individuelle formulée, de différentes manière, par les salariés
dans les entreprises.
La question du travail devra donc, à notre sens, être au coeur de notre nouveau projet
communiste. Nous considérons que l’activité productive reste centrale pour faire progresser
la société.
Nous réfutons les thèses prônant la fin du travail et l’abolition des classes.
De même, l’engagement d’une réflexion théorique, négligée depuis trop d’années, est
incontournable. En particulier pour comprendre le mouvement du monde, analyser les classes
sociales dans le monde contemporain et les contradictions qui travaillent la société.
Quelle finalité des entreprises pour répondre à quels besoins sociaux, quel contenu et quel
collectif de travail, quelles coopérations industrielles entre les entreprises d’une même
filière d’activité, quelle participation des salariés et de leurs représentants à l’élaboration
des finalités et des stratégies d’entreprises, quelle liberté d’expression et quels droits de
contestation, quelles solidarités des salariés en France et dans le monde…..
3. Voilà les questions sur lesquelles nous devons formuler des réponses neuves de nature à
rouvrir l’espoir au sein d’un monde du travail disposé à ce réveiller et à coopérer.
Epanouissement ou aliénation au travail sont les deux faces de projets contradictoires portés
par deux forces opposées: le Communisme et le Capitalisme.
Notre proposition de sécurité emploi formation est une proposition révolutionnaire pour
éradiquer le chômage et introduire de nouveaux mécanismes de gestion sociale.
Mais est-ce que cette proposition, émise par le PCF depuis 10 ans, s’appuie suffisamment sur
le vecteur essentiel de transformation de la société c'est-à-dire le TRAVAIL ?
La faculté de l’homme à produire plus de richesses qu’il en besoin pour renouveler sa force
de travail demeure, encore aujourd’hui, l’élément constitutif de l’accumulation du capital.
Nous ne pouvons ignorer cette question dans le travail de réactualisation de notre projet
communiste.
II. Les obstacles à surmonter.
1. Oui, il est nécessaire, si nous voulons rebondir, d’analyser finement les causes qui ont
irrémédiablement alimenté, depuis les années 70, la tendance lourde au déclin du PCF en
France et des PC en Europe.
Ne sous-estimons pas la force du capital qui dispose de moyens considérables pour faire
avancer ses idées avec son emprise sur les médias, les moyens de production, l’argent et les
politiques d’éducation et de formation.
Ne sous-estimons pas les causes conjoncturelles du type de celles, vécues récemment, lors de
notre participation au gouvernement de la gauche plurielle (1997-2002). Nous avons été
identifiés comme un parti comme les autres. Un parti tout juste capable d’accompagner
socialement les réformes libérales promues par la majorité socialiste de ce gouvernement.
Mais ayons aussi le courage d’affirmer que la cause essentielle de notre déclin provient, avant
tout, de la perte de crédibilité d’un communiste dans le monde et du discrédit énorme
provoqué par l’effondrement des pays de l’est.
Communisme et échec sont, pour le commun des mortels, deux mots qui font échos.
C’est ce constat qui nous conduit à proposer la réactualisation du projet communiste afin de
le débarrasser des stigmates du projet dit socialiste qui a sombré, sans aucune réaction
populaire, après seulement 70 ans d’existence.
Passer de la grisaille à l’éclaircie voilà le mandat sur lequel nous avons envie de travailler.
2 . Quel outil et quelle stratégie d’alliance ?
Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs et ne pas lâcher la proie pour l’ombre.
Nous considérons que l’essentiel est de travailler à l’élaboration d’un nouveau projet
communiste avec toutes les forces progressistes qui le souhaitent.
3. Identifions d’abord l’oeuvre à réaliser avant de définir l’outil pour la façonner.
L’hypothèse, émise par certains cadres du PCF, de diluer le PCF dans une force rassemblant
les forces anti-capitaliste ne nous parait opportune.
L’expérience des élections présidentielles, dans laquelle nous nous sommes fortement
impliquée, a marqué les limites et les difficultés d’une telle perspective.
Rassembler le plus largement possible pour gagner une majorité autour d’une politique
réellement nouvelle tout en préservant une identité communiste reste pour nous, deux
notions, indissociablement liées que nous devons conjuguer plutôt qu’opposer.
C’est d’ailleurs, ce que nous nous attachons à faire à Limay au sein de la municipalité (union
de la gauche dirigée par un maire communiste) ou lors de notre activité politique marquée
d’une part, par notre engagement dans le collectif de riposte local (large rassemblement à
gauche) et, d’autre part, par le déploiement d’une activité PCF propre au sein du canton.
La construction d’un mouvement populaire majoritaire doit demeurer notre axe stratégique
central. Le PCF et ses militants doivent porter le drapeau de l’union.
Mais nous pensons que c’est précisément en révolutionnant le projet et le fonctionnement du
PCF qu’on fera oeuvre d’efficacité pour construire le nécessaire rassemblement pour
transformer la société.
Le rassemblement populaire a besoin de s’alimenter d’une pensée communiste autonome.
4. Révolutionner le fonctionnement du PCF.
Est-ce à dire que tout va bien et qu’il ne faut absolument rien changer ? Sûrement pas, les
communistes de Limay ne prônent pas le statut quo. Ils considèrent que des modifications
majeures restent indispensables dans plusieurs domaines.
Les militants de gauche, non membres du PCF, que nous avons auditionnés le 17 novembre,
ont porté, chacun à leur manière, un jugement sévère sur ce qu’ils percevaient des modes de
fonctionnement au sein du PCF.
Nous apparaissons comme un parti fonctionnant dans le cadre d’une démarche de « haut en
bas », selon un modèle qui ne laisse aucune place à l’apport de l’individu, étouffant ainsi
toute créativité. Ceci est franchement contradictoire avec notre ambition de communiste de
libérer toute la force de création enfermée dans chaque individu.
Le fonctionnement de la direction nationale (CN) n’est pas satisfaisant car elle alimente
l’idée que le centre est toujours en haut.
Nous devons inventer un type de fonctionnement qui concilie la liberté des militants
d’exprimer, à tous les niveaux, leurs avis sur toutes les questions en débat avec le respect
des décisions prises majoritairement par les adhérents.
Les adhérents de Limay ont mal vécu la véritable cacophonie médiatique orchestrée par les
chefs, auto proclamés de tendances, pendant la campagne des présidentielles.
5. L’expression démesurée de la diversité (fonctionnement en tendances) au sein du CN nuit à la
mobilisation des forces du PCF et donc à l’efficacité globale de notre parti.
Nous avons besoin d’une direction nationale plus resserrée, mieux en phase avec le monde du
travail et cantonnée dans un rôle visant à mettre en musique la partition écrite
démocratiquement par les délégués de sections et de fédérations qui pourraient être
convoqués régulièrement en conférence nationale.
Le nombre de commissions de travail devra également être réduit et leur fonctionnement
optimisé afin de recentrer leur travail sur la question de la restructuration d’une activité
communiste dans les entreprises en cohérence avec la place nouvelle que nous souhaitons
donner au TRAVAIL dans notre nouveau projet communiste.
L’activité communiste dans les entreprises devra se conjuguer, plutôt que de s’opposer, avec
l’activité du PCF dans la citée en lien avec les élus.
La formation des membres du parti devra également constituer une priorité de travail dans la
prochaine période. Les communistes doivent disposer d’un bagage politique leur permettant
d’expliquer le sens et la nature de notre projet de société.
Dans ce domaine, comme dans d’autres, il n’y a pas de génération spontanée.
La section du PCF du canton de Limay.
Limay le 21 novembre 2007.
Ce genre de région où s'est replié l'électorat ouvrier en milieu de grande périphérie ou rural est le terrain où nous devons nous redéployer, et c'est donc intéressant de voir ce que pensent les camarades qui semblent réussir à la faire. Nous avons rétabli une numérotation cohérente des paragraphes.
Contribution de la section du canton de Limay, votée unanimement, dans la perspective
de l’assemblée extraordinaire des 8 et 9 décembre 2007.
Les communistes de la section de Limay, réunis en AG le 21 novembre, considèrent que les
questions posées par le conseil national des 6 et 7 octobre sont toutes pertinentes mais ne se
sentent pas en capacité d’y répondre de manière exhaustive.
Cependant quelques questions importantes ont suscité des discussions au sein de la section
notamment au cours des 3 AG qui se sont tenues depuis le mauvais résultat enregistré, par
notre parti, aux élections présidentielles.
Ces discussions ont été alimentées par l’audition de militants de gauche, non membres du
PCF, qui ont accepté, le 17 novembre dernier, de répondre aux questions fondamentales que
nous nous posons dans la perspective de notre congrès de fin 2008.
I. L’actualisation d’un projet communiste est considérée comme la question sur
laquelle nous devons axer prioritairement notre travail dans la perspective du
congrès de fin 2008.
1. Les communistes du canton de Limay considèrent que la question prioritaire du moment est
celle de l’actualisation du projet communiste et non pas celle de la création d’une nouvelle
force politique.
Pas parce que cette question est tabou mais parce qu’il n’y pas de sens à s’engager dans la
création d’un nouvel outil avant d’avoir produit l’effort nécessaire pour porter sérieusement
une analyse globale sur l’évolution de la société, base essentielle, pour reformuler de grandes
orientations de transformation sociale en prise avec la réalité que nos concitoyens vivent en
ce début de 3è millénaire.
Reconnaissons que les fondements du projet défendu aujourd’hui par le PCF ont été coulés
lorsque notre pays se développait dans le cadre d’un capitaliste monopoliste d’Etat.
Ces fondements ont été inspirés par la vision d’une croissance productiviste mise en oeuvre
par les pays dits socialistes.
Or, du capitaliste monopoliste d’Etat nous avons glissé vers une société marquée par le
phénomène de mondialisation, de globalisation et donc d’interdépendance des citoyens du
monde.
Or, la croissance productiviste atteint ses limites compte tenu de la finitude des ressources
énergétiques et du réchauffement climatique.
2. La priorité est donc de travailler à la réactualisation du projet communiste pour qu’il soit
porteur de sens, en phase avec la réalité de la société telle qu’elle est aujourd’hui et ouvrant
la voix à un nouveau type de croissance respectueuse des grands équilibres planétaires.
Ce projet ne peut pas se réduire en la mise en oeuvre d’une stratégie exclusivement axée sur
le soutien au mouvement social ou à la critique des politiques capitalistes ou libérales (La
notion « d’anti » est réductrice)
Nous avons besoin d’un projet novateur qui porte une vision globale de la société et qui parle
certes aux « exclus » et aux « sans » mais aussi à toutes celles et tous ceux qui produisent les
richesses matérielles, intellectuelles et créatives dans ce pays.
Ce nouveau projet communiste, pour être crédible, devra être élaboré de manière ouverte
avec l’ensemble des forces progressistes de France, d’Europe et du Monde.
Nous avons besoin de donner des signes très forts d’ouverture en marquant, dès le 9
décembre au soir, notre disponibilité pour revisiter en profondeur notre projet communiste,
avec tous les progressistes, dans le sens d’une vision progressiste et internationale.
L’expérience que nous venons de vivre, à Limay, avec l’audition de militants de gauche, non
membres du PCF, marque la disponibilité et l’enthousiasme de ces militants pour travailler
avec nous sur le sens et le contenu du projet communiste du 21è siècle qui au final, nous le
savons, ne pourra pas être la propriété exclusive du PCF.
Nous considérons que l’antagonisme de classe existe toujours mais qu’il y a nécessité
d’engager une vaste réflexion pour redéfinir avec précision la base sociale sur laquelle nous
entendons nous appuyer pour identifier de manière précise les forces motrices susceptibles
de porter ce projet de transformation sociale.
La classe ouvrière, force motrice historique de notre parti, s’est transformée en profondeur!
Les rapports et les comportements au travail se sont modifiés sous l’effet des politiques
d’intégration du capital, d’internationalisation des activités, du clientélisme qui prévaut
entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants (exploités de la même façon que les salariés)
et de l’aspiration à la réussite individuelle formulée, de différentes manière, par les salariés
dans les entreprises.
La question du travail devra donc, à notre sens, être au coeur de notre nouveau projet
communiste. Nous considérons que l’activité productive reste centrale pour faire progresser
la société.
Nous réfutons les thèses prônant la fin du travail et l’abolition des classes.
De même, l’engagement d’une réflexion théorique, négligée depuis trop d’années, est
incontournable. En particulier pour comprendre le mouvement du monde, analyser les classes
sociales dans le monde contemporain et les contradictions qui travaillent la société.
Quelle finalité des entreprises pour répondre à quels besoins sociaux, quel contenu et quel
collectif de travail, quelles coopérations industrielles entre les entreprises d’une même
filière d’activité, quelle participation des salariés et de leurs représentants à l’élaboration
des finalités et des stratégies d’entreprises, quelle liberté d’expression et quels droits de
contestation, quelles solidarités des salariés en France et dans le monde…..
3. Voilà les questions sur lesquelles nous devons formuler des réponses neuves de nature à
rouvrir l’espoir au sein d’un monde du travail disposé à ce réveiller et à coopérer.
Epanouissement ou aliénation au travail sont les deux faces de projets contradictoires portés
par deux forces opposées: le Communisme et le Capitalisme.
Notre proposition de sécurité emploi formation est une proposition révolutionnaire pour
éradiquer le chômage et introduire de nouveaux mécanismes de gestion sociale.
Mais est-ce que cette proposition, émise par le PCF depuis 10 ans, s’appuie suffisamment sur
le vecteur essentiel de transformation de la société c'est-à-dire le TRAVAIL ?
La faculté de l’homme à produire plus de richesses qu’il en besoin pour renouveler sa force
de travail demeure, encore aujourd’hui, l’élément constitutif de l’accumulation du capital.
Nous ne pouvons ignorer cette question dans le travail de réactualisation de notre projet
communiste.
II. Les obstacles à surmonter.
1. Oui, il est nécessaire, si nous voulons rebondir, d’analyser finement les causes qui ont
irrémédiablement alimenté, depuis les années 70, la tendance lourde au déclin du PCF en
France et des PC en Europe.
Ne sous-estimons pas la force du capital qui dispose de moyens considérables pour faire
avancer ses idées avec son emprise sur les médias, les moyens de production, l’argent et les
politiques d’éducation et de formation.
Ne sous-estimons pas les causes conjoncturelles du type de celles, vécues récemment, lors de
notre participation au gouvernement de la gauche plurielle (1997-2002). Nous avons été
identifiés comme un parti comme les autres. Un parti tout juste capable d’accompagner
socialement les réformes libérales promues par la majorité socialiste de ce gouvernement.
Mais ayons aussi le courage d’affirmer que la cause essentielle de notre déclin provient, avant
tout, de la perte de crédibilité d’un communiste dans le monde et du discrédit énorme
provoqué par l’effondrement des pays de l’est.
Communisme et échec sont, pour le commun des mortels, deux mots qui font échos.
C’est ce constat qui nous conduit à proposer la réactualisation du projet communiste afin de
le débarrasser des stigmates du projet dit socialiste qui a sombré, sans aucune réaction
populaire, après seulement 70 ans d’existence.
Passer de la grisaille à l’éclaircie voilà le mandat sur lequel nous avons envie de travailler.
2 . Quel outil et quelle stratégie d’alliance ?
Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs et ne pas lâcher la proie pour l’ombre.
Nous considérons que l’essentiel est de travailler à l’élaboration d’un nouveau projet
communiste avec toutes les forces progressistes qui le souhaitent.
3. Identifions d’abord l’oeuvre à réaliser avant de définir l’outil pour la façonner.
L’hypothèse, émise par certains cadres du PCF, de diluer le PCF dans une force rassemblant
les forces anti-capitaliste ne nous parait opportune.
L’expérience des élections présidentielles, dans laquelle nous nous sommes fortement
impliquée, a marqué les limites et les difficultés d’une telle perspective.
Rassembler le plus largement possible pour gagner une majorité autour d’une politique
réellement nouvelle tout en préservant une identité communiste reste pour nous, deux
notions, indissociablement liées que nous devons conjuguer plutôt qu’opposer.
C’est d’ailleurs, ce que nous nous attachons à faire à Limay au sein de la municipalité (union
de la gauche dirigée par un maire communiste) ou lors de notre activité politique marquée
d’une part, par notre engagement dans le collectif de riposte local (large rassemblement à
gauche) et, d’autre part, par le déploiement d’une activité PCF propre au sein du canton.
La construction d’un mouvement populaire majoritaire doit demeurer notre axe stratégique
central. Le PCF et ses militants doivent porter le drapeau de l’union.
Mais nous pensons que c’est précisément en révolutionnant le projet et le fonctionnement du
PCF qu’on fera oeuvre d’efficacité pour construire le nécessaire rassemblement pour
transformer la société.
Le rassemblement populaire a besoin de s’alimenter d’une pensée communiste autonome.
4. Révolutionner le fonctionnement du PCF.
Est-ce à dire que tout va bien et qu’il ne faut absolument rien changer ? Sûrement pas, les
communistes de Limay ne prônent pas le statut quo. Ils considèrent que des modifications
majeures restent indispensables dans plusieurs domaines.
Les militants de gauche, non membres du PCF, que nous avons auditionnés le 17 novembre,
ont porté, chacun à leur manière, un jugement sévère sur ce qu’ils percevaient des modes de
fonctionnement au sein du PCF.
Nous apparaissons comme un parti fonctionnant dans le cadre d’une démarche de « haut en
bas », selon un modèle qui ne laisse aucune place à l’apport de l’individu, étouffant ainsi
toute créativité. Ceci est franchement contradictoire avec notre ambition de communiste de
libérer toute la force de création enfermée dans chaque individu.
Le fonctionnement de la direction nationale (CN) n’est pas satisfaisant car elle alimente
l’idée que le centre est toujours en haut.
Nous devons inventer un type de fonctionnement qui concilie la liberté des militants
d’exprimer, à tous les niveaux, leurs avis sur toutes les questions en débat avec le respect
des décisions prises majoritairement par les adhérents.
Les adhérents de Limay ont mal vécu la véritable cacophonie médiatique orchestrée par les
chefs, auto proclamés de tendances, pendant la campagne des présidentielles.
5. L’expression démesurée de la diversité (fonctionnement en tendances) au sein du CN nuit à la
mobilisation des forces du PCF et donc à l’efficacité globale de notre parti.
Nous avons besoin d’une direction nationale plus resserrée, mieux en phase avec le monde du
travail et cantonnée dans un rôle visant à mettre en musique la partition écrite
démocratiquement par les délégués de sections et de fédérations qui pourraient être
convoqués régulièrement en conférence nationale.
Le nombre de commissions de travail devra également être réduit et leur fonctionnement
optimisé afin de recentrer leur travail sur la question de la restructuration d’une activité
communiste dans les entreprises en cohérence avec la place nouvelle que nous souhaitons
donner au TRAVAIL dans notre nouveau projet communiste.
L’activité communiste dans les entreprises devra se conjuguer, plutôt que de s’opposer, avec
l’activité du PCF dans la citée en lien avec les élus.
La formation des membres du parti devra également constituer une priorité de travail dans la
prochaine période. Les communistes doivent disposer d’un bagage politique leur permettant
d’expliquer le sens et la nature de notre projet de société.
Dans ce domaine, comme dans d’autres, il n’y a pas de génération spontanée.
La section du PCF du canton de Limay.
Limay le 21 novembre 2007.
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