Motion adoptée par l’Assemblée Générale de la Section d’Hellemmes du Parti Communiste Français
Les obstacles à surmonter : le capitalisme, encore et toujours !
Quoiqu’on en dise, aujourd’hui, en France, les banques, l’industrie et pratiquement tous les moyens de production, de communication et d’échange sont entre les mains des capitalistes. Nous sommes donc toujours dans une société capitaliste, qui est certes devenue plus rapace, plus parasitaire et plus réactionnaire que jamais. Le principal obstacle à surmonter pour construire une société où l’intérêt général serait au centre de toutes les préoccupations reste donc ce système d’exploitation. En France, le capitalisme se matérialise concrètement (comme dans tous les pays capitalistes) par l’existence de classes sociales antagoniques : la bourgeoisie et le salariat. La classe dirigeante dispose de moyens considérables pour manipuler l’opinion publique. Comme l’expliquait Marx il y a bien longtemps, les idées dominantes, dans une société, sont celles de la classe dominante, du moins dans toutes les périodes historiques dites « normales », en dehors des périodes de révolution.
En 2007, Sarkozy a gagné du fait de la faillite politique des dirigeants du PS et du PCF. Quinze ans de gouvernement socialiste, depuis 1981, dont huit ans avec la participation du PCF, ont convaincu des millions de travailleurs que le programme de la gauche n’offre pas une alternative sérieuse au capitalisme. Et ils ont (hélas !) raison. Les causes de notre défaite résident dans le programme du Parti. Un PCF qui a cautionné et mis en œuvre le plus grand programme de privatisations jamais réalisé dans l’histoire de France (31 milliards d’euros entre 1997 et 2002) ne sert pas à grand-chose aux yeux des classes populaires. Si on cherche un « glissement vers la droite », en voilà un bel exemple ! Un PCF réformiste, voire pro-capitaliste, ne sert absolument à rien aux salariés.
Le capitalisme est aussi responsable de la pollution et des discriminations, car c’est la bourgeoisie qui, pour faire plus de profit, détruit la planète, et divise les salariés entre eux pour mieux régner. La lutte pour protéger l’environnement, défendre les droits des femmes, des immigrés, est une lutte de notre classe contre le capitalisme. Son abolition tendra à, progressivement, régler ces problèmes inhérents à notre société.
Construire une société socialiste
Le capitalisme se dresse donc comme un obstacle incontournable sur la voie du progrès social. C’est un système qui, à notre époque, interdit toute avancée sociale conséquente, et ne peut même pas tolérer les conquêtes sociales du passé. Il faut renverser le capitalisme, le supprimer, par l’expropriation des capitalistes et l’instauration d’une planification démocratique de l’économie, soumise au contrôle et à la direction des travailleurs à tous les niveaux. Ceci n’est possible qu’au moyen d’une mobilisation massive et consciente du salariat et de la jeunesse.
Qu’est-ce donc, pour nous, qu’une société socialiste? Aujourd’hui comme hier, le socialisme, c’est l’émancipation sociale des travailleurs, sur la base de leur conquête du pouvoir d’Etat et de la propriété collective des moyens de production. Dans les média bourgeois, l’image du communisme est négative, naturellement. Il va de soi que les capitalistes ont intérêt à discréditer les idées communistes. Le problème est qu’ils ont été aidés dans cette tâche par les directions successives du PCF : les révisions successives du programme du PCF ont fini par le vider de son contenu communiste, à la faveur d’une vague panoplie de mesures dites « anti-libérales ». Il ne contient pratiquement aucune nationalisation, aucune mesure ne s’attaquant à la propriété privée des moyens de production. Or le problème essentiel de ce programme « réformiste anti-libéral », c’est qu’il est inapplicable : si nous mettions en œuvre nos propositions sans attaquer la propriété privée des moyens de production et des banques, le patronat, immanquablement, réagirait en retirant ses capitaux et en fermant des entreprises. Or, ce qui n’est inapplicable ne peut rencontrer l’adhésion de l’électorat. Si ce réformisme insipide s’installait durablement dans les orientations du PCF, celui-ci ne serait jamais autre chose que la cinquième roue du carrosse social-démocrate, et son déclin se poursuivrait. Et il disparaîtrait, que les communistes le veuillent ou non.
Notre combat politique passe par le rassemblement populaire
On fait grand cas de l’échec des candidatures anti-libérales. Or, il était tout simplement exclu, dès le départ, que la LCR ou Bové mènent campagne pour un candidat issu du PCF. Leur seul intérêt était de mettre les forces du Parti – largement supérieures à celles de toutes les autres formations réunies – à la remorque de leurs propres candidatures. Dès qu’ils ont compris que ceci ne se produirait pas, ils lui ont tourné le dos. Pour le Parti, tout ce cirque était une perte de temps et d’énergie. Au lieu de courir après des alliances avec de petites formations « anti-libérales », dans l’espoir de paraître plus forts, devenons plus forts en construisant une alliance entre le PCF et les salariés et les jeunes les plus militants, les plus politiquement conscients, en leur proposant un programme communiste.
Par ailleurs, le programme revendicatif du parti doit donner une expression générale aux besoins des français, à la jeunesse, à tous ceux qui souffrent dans notre pays. Il doit répondre à leurs aspirations dans différents domaines : temps de travail, salaires, loyers, logements sociaux, droit de vote des étrangers, etc. En avançant des propositions de rupture avec le système, nous rassemblerons largement, non pas la gauche de la gauche (ultra minoritaire), ni même la gauche (ce qui exclut 53% de la population), mais le peuple, c’est à dire tous ceux que le capitalisme écrase. En montrant que c’est la bourgeoisie qui est derrière chacun de ces problèmes, nous ferons la seule chose que nous devons faire : faire naître une conscience de classe. Celle-ci n’est absolument jamais spontanée (sauf pour les gauchistes), et il faut un parti structuré pour la développer.
Mais en même temps, pour construire le Socialisme, il faut combattre les illusions réformistes – plutôt que de les répandre, comme c’est le cas actuellement – en expliquant qu’il sera impossible d’empêcher la régression sociale tant que le pouvoir économique restera entre les mains des capitalistes, c’est-à-dire sans la nationalisation, sous le contrôle et la direction des travailleurs eux-mêmes, de toutes les banques, des compagnies d’assurance et de crédit, ainsi que de tous les grands groupes du secteur industriel, du commerce, des services et des communications.
Réaffirmer et renforcer le PCF comme outil révolutionnaire
Les exploités se sont dotés d’outils pour se débarrasser de leur oppression : le Parti et les syndicats. Notre parti doit donc redevenir ce parti de la classe ouvrière de notre pays. Il doit redevenir sa boussole, le Parti qui montre ce qu’il y a derrière les problèmes superficiels que la classe ouvrière rencontre chaque jour. Cela passe notamment par la diffusion d’une presse communiste indispensable pour contrecarrer l’idéologie dominante. Et au fond, ce que nous nommons « la classe ouvrière » ou le « prolétariat », c’est le salariat. Nous définissons cette classe comme Marx l’a définie : une classe qui n’est pas propriétaire des moyens de production, et ne vit que de la vente de sa force de travail.
Aujourd’hui, loin d’avoir disparue, cette classe constitue une proportion plus importante que jamais de la population active (86% au dernier recensement national), et elle ne parvient parfois même plus à survivre de son travail. Les métiers changent – il en a toujours été ainsi – avec l’évolution de la technologie, mais cela ne change pas les caractéristiques fondamentales du salariat. Les « intellectuels » farfelus qui prétendent que la classe ouvrière n’existe plus (et que donc le PCF n’a plus de raison d’être) feraient bien de se demander d’où viennent les bâtiments, l’éclairage, l’approvisionnement en eau et tous les services et marchandises qu’ils consomment quotidiennement.
Être un parti, qu’est ce que cela implique? Cela implique une direction digne de ce nom. Aujourd’hui, ce qui fait office de direction nationale n’ose plus prendre de décision, et préfère temporiser éternellement plutôt que de trancher les contentieux. Un parti, c’est aussi de la discipline militante. Non pas une obéissance militaire à la « hiérarchie », mais le respect de la décision prise démocratiquement. Les directions devraient, dans le même ordre d’idée, rester à l’écoute de la base militante des cellules et sections. Les élus ou dirigeants notamment qui se permettent de soutenir un autre candidat que celui désigné démocratiquement par les adhérents du PCF devraient être exclus. Être membre d’un parti, c’est aussi s’acquitter d’une cotisation, ce n’est pas une option. Pour les élus, cela vaut aussi pour le reversement des indemnités.
Le Parti est l’instrument indispensable pour l’élaboration, la défense et la propagation de notre programme et de nos idées, ainsi que pour l’organisation pratique de notre activité politique en général. Nous ne nions pas l’importance de l’engagement syndical (voire associatif) dans la constitution d’une conscience collective pour les travailleurs, mais celui-ci ne sert à rien si un parti n’est pas là pour donner un sens global à chaque revendication particulière. Et l’existence du Parti seul ne suffit pas non plus.
Ce qu’il faut, c’est mettre notre programme en conformité avec notre nom : Parti Communiste Français, ce vieux parti né de l’espoir suscité par Octobre, le Parti de la Commune, de Juin 36 et de la Résistance.
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