A propos de la conférence de presse sur les élections municipales
31 Octobre 2007 , Rédigé par J. Chenal
En relisant l'Huma du 26 octobre dernier faisant état de la conférence de presse tenue à la Fédération de Paris à propos des élections municipales, je vois que le porte-parole désigné par la direction de la Fédération, Ian Brossat, déclare que <<la gauche doit (...) se présenter rassemblée avec Bertrand Delanoë dès le premier tour.>> (Source : http://www.paris.pcf.fr/Ian-Brossat-Porte-parole-des.html )
Je vais encore passer pour le râleur de service, mais cette déclaration me pose problème :
1. D'une part, la gauche ne sera, quoi qu'il en soit, pas rassemblée au 1er tour car les Verts font une campagne autonome dès le 1er tour, sans parler de la LCR, dans les bras de laquelle nous jetons tout l'électorat populaire pas vraiment satisfait (c'est un euphémisme) de la politique de Delanoë. Essayer de nous faire croire que l'union de la gauche à Paris serait brisée si le PCF n'allait pas avec le PS relève donc de l'escroquerie pure et simple.
2. Cette déclaration (et tout ce qu'il y a avec que je vous épargne) donne l'impression que l'on va concentrer nos efforts sur les négociations et les comptes d'apothicaires entre Etats-majors. Le PCF fait la manche au PS, alors que, dans le 19e par exemple, n'a été adopté que le fait que l'on cherche à obtenir ce qu'il est possible d'obtenir du PS. Or :
a. Au jour d'aujourd'hui, les négociations n'avancent plus, le PS n'allant pas au delà de 5 conseillers de Paris pour le PCF. Au mieux, nous obtiendrions 7 ou 8 conseillers.
b. Aucun seuil n'est fixé en dessous duquel nous refusons d'aller avec le PS. Patrice Bessac a beau dire qu'aucune réduction du nombre de conseiller n'est acceptable, on sent bien que c'est vers ça qu'on s'achemine.
c. De plus, en banlieue, le PS cherche à liquider toutes les municipalités et conseillers généraux PCF. Pourquoi en serait-il autrement à Paris ?
d. Aucune date butoir n'a été fixée pour la conclusion des négociations. Jusqu'où va-t-on nous balader avec ces "négociations" ? Si nous attendons février pour nous rendre compte qu'une campagne autonome est la seule solution, nous n'aurons pas le temps de faire campagne, et le résultat sera une catastrophe. Les théoriciens du "déclin structurel du communisme" auront alors beau jeu de constater notre effondrement, et ainsi justifier de la nécessité d'une nouvelle organisation.
3. Il n'est pas précisé qu'en attendant la conclusion des négociations, nous mènerons une campagne autonome (ce qui aurait le mérite de mettre la pression sur le PS), avec non seulement notre programme, mais nos candidats, ou au moins nos têtes de listes. Pourquoi ne pas commencer dès aujourd'hui à promouvoir Jean Vuillermoz et le projet des communistes ? Faire campagne pour notre seul programme, sans candidat (ou en attendant le terme des négociations) est mortifère. Et mener une campagne communiste dans le cadre d'une liste où nous serons marginalisés est une vaste plaisanterie.
4. Ce comportement du PS à notre égard est-il seulement le fait de son ingratitude, de notre faiblesse, ou de notre exemplaire docilité à son égard ? C'est bien le modèle de "meilleur allié du PS", issu de la Gauche Plurielle (et les précédentes élections municipales ont eu lieu quand ? En 2001, en plein gouvernement Jospin...) qui montre ici qu'il est une des causes essentielles de notre déclin.
5. La personnalisation exacerbée sur la personne de Ian Brossat ne me convient pas. La politique est une affaire de rapport de force, pas de personne.
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
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Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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