Le PCF: pourquoi j'y ai adhéré
17 Décembre 2007 , Rédigé par Astrée Questiaux Publié dans #Positions
Publié la première fois le 26 septembre
Mon premier combat aux côtés du PCF date de février 2005, au moment où le parti militait pour le NON au référendum sur le projet de Traité européen. A l'époque, j'avais 19 ans, j'étais en classe préparatoire littéraire; j'étais déja politisée mais sans appartenance à un parti. De gauche, je l'étais certainement, communiste, pas spécialement. Le PS, pour qui j'avais quelques affinités, militait ardemment pour le OUI (du moins, c'était le cas de ses dirigeants), donc pour moi il était hors de question d'y adhérer; il restait donc, à gauche, la LCR, les Verts et le PCF. C'est vers la LCR que j'aurais dû me diriger, car c'est un parti qui attire beaucoup de jeunes de gauche, mais, en côtoyant certains militants LCR dans ma promo, je me suis vite rendue compte que j'étais en désaccord sur de nombreux points avec eux (notamment concernant les questions de la sécurité et de la laicité). Quant aux Verts, ils ne m'ont jamais vraiment enthousiasmé...
Restait donc le PCF.
J'avais remarqué que pendant la campagne du NON, c'était les militants communistes qui étaient les plus dynamiques, et surtout, les plus convaincants. Je leur ai donc filé un coup de main, au début, puis petit à petit, en rencontrant des militants de mon quartier, j'ai éprouvé de plus en plus de sympathie à leur égard. A force de côtoyer presque quotidiennement des cocos, on commence par vouloir partager leurs luttes, partager leurs idéaux, partager aussi les moments de fêtes, les moments de joie, mais de tristesse aussi. La campagne a été acharnée, et le Non a fini par l'emporter...
En septembre, je me suis rendue à la fête des amis de l'Humanité. J'y ai rencontré des jeunes gens, qui m'ont convaincue d'adhérer à l'UEC. Ce que j'ai fait à la rentrée 2006. J'étais alors en DEUG d'histoire, mais de cette année, je retiendrai surtout la magnifique lutte que nous avons mené contre le CPE. Ce combat, je l'ai mené aux côtés de mes camarades du PCF et de l'UEC. J'en garde de très bons souvenirs.
Restait un cap à franchir: prendre ma carte du PCF. Ce cap, je l'ai franchi en septembre 2006. J'étais enfin adhérente au PCF, et j'en étais extrêmement fière.
Puis est survenu l'épisode des collectifs, la présidentielle, et le résultat désastreux que nous connaissons. J'ai été très déçue, en colère aussi, car j'ai activement participé à la campagne. J'y ai consacré le plus clair de mon temps, quitte à rogner sur mes cours... Bien que l'appelation "Gauche populaire et antilibérale" m'irritait passablement, j'ai décidé d'aller jusqu'au bout, puisque j'étais convaincue que le programme que nous portions était le meilleur.
En repensant à ces deux années de lutte, de militantisme au sein de mon parti, je ressens comme de l'amertume. Car je me suis battue au sein d'un parti dont aujourd'hui, certains affirment qu'il est mort. Je me suis battue au sein d'un parti, dont certains affirment qu'il est devenu inutile, archaique, dépassé. L'outil de lutte est bon pour la casse. Les militants communistes se sont battus pour un parti dont ils ne savaient pas qu'il serait en passe d'être relégué dans les oubliettes de l'histoire.
Le seul avenir possible serait la dissolution du PCF au sein d'une organisation de gauche, mais surtout pas communiste. Car le parti communiste, nous serine-t-on à longueur de journée, croule sous le poids de son passé, et a besoin de se "renouveler" (entendons par là: abandonner son nom et ses valeurs) pour mieux coller aux réalités de notre société capitaliste. Il faudrait renoncer à ce que l'on est, à ce que l'on porte, pour laisser la place à une gauche plus moderne, plus réaliste. Plus sociale-libérale, en somme.
Alors, soit, ces propos, venant de la part des socialistes, je veux bien. C'est logique. Mais venant de la part de communistes, ça fait mal...Très mal.
Je me battrai pour que mon parti, dans lequel je me suis engagée depuis deux ans, ne disparaisse pas. Je me battrai pour que nous soyons de nouveau un parti UTILE aux travailleurs, qu'ils soient ouvriers, artisans, employés dans le privé, fonctionnaires. Etudiants, travailleurs en devenir. Je me battrai pour qu'à nouveau, le parti communiste donne des solutions concrètes et révolutionnaires aux problèmes de mes concitoyens. Il ne s'agit pas de blabla. Il s'agit de se resaisir, de ré-analyser notre société, de comprendre ce que les gens attendent, et d'y répondre, par un projet communiste.
Les solutions existent. Les militants existent. Reste à oser s'affirmer face à ce magma de gauche, cette gauche de renoncement, cette gauche aveugle face aux aspirations de notre peuple, cette gauche démagogique, inutile et à la masse. Reparlons aux gens d'économie, de politique. Il ne faut pas laisser ces questions à la droite.
La brèche est ouverte. Nous avons un boulevard devant nous.
Astrée
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
Le blog reproduit des documents pertinents, cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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