La cause ukrainienne n'est pas juste et sa défaite est inévitable
30 Novembre 2024 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Impérialisme, #Europe de l'Est, #Russie, #L'Europe impérialiste et capitaliste, #Ukraine, #GQ
L'opération militaire russe lancée en Ukraine le 24 février 2024 est fondamentalement justifiée.
Cette guerre civile qui a lieu en Ukraine entre slaves historiquement et culturellement très proches a été provoquée par la prétention des autorités ukrainiennes fantoches de l'impérialisme occidental, issues du putsch du Maidan en 2014, d'effacer l’héritage russe dans le pays et d'interdire l'usage de la langue russe, qui est pourtant la langue maternelle d’une forte minorité de la population ukrainienne, si ce n’est la moitié, et la langue de communication et de culture de presque tous, pour la remplacer à cet effet d'ailleurs davantage par l’anglais que par l’ukrainien.
Cette intolérance s'est étendue aussi aux fidèles de la religion orthodoxe relevant du patriarcat de Moscou.
Les crimes et les actes de répression politique des néonazis qui ont infiltré le régime de Kiev bien avant 2014 ont provoqué la rébellion armée du Donbass de 2014 et sa résistance jusqu’en février 2022, la volonté de génocide linguistique et culturel et d'épuration ethnique, appuyée sur la terreur, et exercée par les nostalgiques des génocidaires – au sens propre du terme - des bandes de collaborateurs de Bandera des années 41- 44, a déclenché la sécession de la Crimée, le soulèvement du Donbass, puis l'intervention russe.
La cause de l’Ukraine sous influence néo-nazie issue du putsch du Maidan est la plus mauvaise qui soit, et les mauvaises causes, à force égale, finissent par perdre les guerres.
En attendant les fascistes ukrainiens savent qu’ils peuvent commettre n’importe quelle atrocité, et qu’ils seront couverts par les médias globaux et les ONG qui devraient les dénoncer et qui au lieu de cela les imputeront aux Russes.
Mais la propagande russe s’égare dans la défense des soi-disant « valeurs traditionnelles » dont la plupart des gens n'ont que faire, y compris en Russie, pour lesquelles en tout cas personne n’est prêt à mourir. Elle tente de se présenter comme un combat de la tradition contre la globalisation, au prix d’une « satanisation » caricaturale de l’adversaire (même Adolf Hitler ne pouvait pas être compris ni combattu en en faisant une incarnation du mal). L'investissement sur ce thème ne permet pas au pays de travailler efficacement sur le front de l'opinion publique occidentale.
Avoir provoqué la Russie à la guerre est sans doute perçu par les néo-conservateurs occidentaux comme un brillant succès. Mais ce n’est pas le cas : en sous-estimant l’économie russe qui est sortie renforcée du cycle de sanctions lancé en 2014, et sa capacité à approvisionner la population et à fournir des équipements militaires, ils ont provoqué une crise profonde en Occident même et un engagement militaire à un degré imprévu révélateur des faiblesses de ses armées. Les sanctions économiques basées sur la spoliation des avoirs russes, et les atteintes aux droits élémentaires de particuliers russes ont miné à terme le crédit occidental, le crédit d’un groupe de pays qui, justement, vit à crédit au dépens du reste du monde.
La guerre ukrainienne a engagé un processus de radicalisation anti-impérialiste, de discrédit des partisans de l’Occident en Russie et en ex-URSS, et de réévaluation de l’héritage soviétique qui n’en est qu’à ses débuts, et qui aura de l’influence bien au-delà des frontières russes.
La menace d'escalade nucléaire, le caractère impérialiste de l'action de l'OTAN en Ukraine et les véritables responsabilités à l'origine du conflit vont devenir de plus en plus claires, pour de plus en plus d’observateurs, et dans le monde entier, malgré le black-out des médias occidentaux, qui contribue finalement à les discréditer et à égarer ceux qui les contrôlent.
Les tentatives d'isoler la Russie dans le monde se sont retournées contre leurs auteurs qui se retrouvent eux-mêmes isolés et comme ils contrôlent encore les médias les plus diffusés, ils tentent de se rassurer par la méthode Coué, mais ils ont réveillé le Dragon à leur grand dam. Le clivage colonial entre l'Occident et le reste de monde, qui remonte à l'époque des voyages de Christophe Colomb et de Magellan, touche à sa fin.
La guerre de Gaza, le rapprochement entre l'Iran et l’Arabie Saoudite, la débâcle de la françafrique, la rupture du blocus de la RPD de Corée, l'expansion des BRICS, et l'explosion de la dette américaine sont des signes en cascade du déverrouillage général, gros d’opportunités et de risques, que l’initiative de la Russie a déclenché partout dans le monde.
Cela signifie qu'on ne lui fera pas de cadeau et qu'elle n'a plus guère le choix de baisser ses ambitions.
GQ, 26 novembre 2024
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
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Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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