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Réveil Communiste

La Commune de Paris au "Temps des Cerises"

20 Mars 2021 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Publications, #Front historique, #Qu'est-ce que la "gauche"

L’esprit de la Commune et l'esprit de la Révolution

 

2021, date anniversaire des 150 ans de la Commune de Paris, l'événement a un goût particulier. Quand les sbires de la réaction s'opposent à cet anniversaire, ceux qui s'en revendiquent ne savent plus comment le fêter. Au cœur d'une crise civilisationnelle qui ouvre sur un horizon politique dangereux, l'événement résonne en creux.

Moment unique au 19e siècle de l’affirmation révolutionnaire prolétarienne, la Commune charrie aussi avec elle nombre de contradictions qui continuent de travailler le mouvement ouvrier révolutionnaire aujourd'hui encore. Elle est ce moment historique où se frottent l'utopie révolutionnaire et le réel de sa mise en œuvre concrète. Elle est ce moment où, au sein du mouvement ouvrier lui-même, se pose la question du projet révolutionnaire. Comme le rappelait Marx dans La Guerre civile en France, « la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l'État et de la faire fonctionner pour son propre compte », au risque d'échouer et de décevoir.

C'est à cette lumière que nous vous proposons cette semaine trois portraits de communards : Louise Michel bien sûr, Nathalie Le Mel ensuite, et enfin Arthur Rimbaud. Trois visages de la Commune confrontés à ce réel de la lutte de classe révolutionnaire qui ont chacun soutenu et/ou participé à la Commune mais suivi des parcours différents après. Entre poursuite du combat contre l'oppression des femmes et des peuples pour Louise Michel, ancrage de la lutte à l'atelier et pour la reconnaissance des travailleuses pour Nathalie Le Mel, ou renoncement à l'engagement collectif pour Arthur Rimbaud, ces trois personnages nous aident à voir et comprendre autant la Commune que notre époque. Ils nous aident à tracer notre route. 

Nous mettons à votre disposition les premières pages de la biographie Louise Michel, la passion, de Pierre Durand, et du livre Nathalie Le Mel, une communarde bretonne, révolutionnaire et féministe, d’Eugène Kerbaul. Vous pouvez aussi consulter les premières pages de la préface d’Aragon à Une Saison en enfer, publié aux éditions Le Temps des Cerises.

Les éditions Le Temps des Cerises

 

Pierre Durand

Louise Michel, la passion

20€

Louise Michel, fiévreuse communarde, défendit la cause féministe et consacra sa vie à la lutte contre la domination des peuples coloniaux : la vie de « la vierge rouge » est non seulement un témoignage, mais peut constituer une pérennisation de l’esprit communard.

extrait

UNE VIE PASSIONNÉE

Le rôle posthume de Louise Michel a sans doute été plus grand que son action réelle : du moins en ce qui concerne la période de sa vie la plus commentée depuis cent ans, celle que marque d’une empreinte géante la Commune de Paris. Louise Michel, contrairement à ce qu’en dit l’acte d’accusation dressé contre elle par le conseil de guerre de Versailles, ne fit partie d’aucun cercle dirigeant de la Révolution. Elle ne fut pas « capitaine des francs-tireurs », comme l’affirme la note d’arrestation que remirent à la prison de Versailles les officiers qui la livrèrent à la geôle ; ni dirigeante de « l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés », comme elle le prétend elle-même devant ses juges. Ambulancière et combattante d’un courage reconnu, membre des comités de vigilance de Montmartre, elle est un « cadre moyen » plus qu’un leader, un sous-officier plus qu’un général.
Le commissaire de la République abandonne d’ailleurs lors de son procès les chefs d’accusation les plus graves, ne retenant que celui de « port d’armes apparent ou caché dans un mouvement insurrectionnel ».
Et pourtant, le procès de Louise Michel connaît un retentissement considérable. C’est qu’elle y fait figure d’héroïne

lire les premières pages

 

Arthur Rimbaud

Une Saison en Enfer

Préface de Louis Aragon

12€

Le rôle d’Arthur Rimbaud au sein de La Commune est moins affirmé. Cependant Louis Aragon comprend ses poèmes de la manière suivante : « Une saison en enfer marque quand le dix-neuvième siècle commence à décliner, la liquidation du compromis poétique qui avait rendu acceptable aux romantiques, tout compte fait de leurs écarts de langage, la vie française, le bonheur établi. C’est à cet égard que ce texte constitue un véritable danger social (…) »

extrait

Aragon

Préface à Une Saison en Enfer 

1930

Rimbaud, Arthur, 1854-1891, entre ces deux dates l’existence le définit. Son enfance, ses fugues, l’enthousiasme pour la Commune, les poèmes envoyés à Banville, la rencontre de Verlaine, une vie misérable et scandaleuse, le fait-divers de Bruxelles, le préceptorat à Stuttgart, puis la disparition, les voyages, Java, le Harrar, et ce retour pour crever. J’imagine que rien ne peut révolter un homme comme la considération de sa propre biographie, comme la possibilité laissée aux autres d’établir cette biographie. Sade jouit de ce privilège extraordinaire pour quelqu’un de sa célébrité qu’il n’existe de lui que des portraits apocryphes : il n’est donné à personne de contempler les traits véritables du divin marquis. Lautréamont a réussi en mourant à disparaître mieux encore, pas un ami, pas un témoin qui pût établir l’emploi de ses journées. Rimbaud, lui, a laissé derrière soi une meute, celle qu’il fuyait, celle dont le souvenir aux derniers jours suffisait à le mettre dans des rages terribles. Il n’a pas pu dissimuler assez de lui-même pour que les commentateurs abandonnent la reconstitution du monstre...

lire les premières pages de la préface d'Aragon

 

Nathalie Le Mel, fut élue déléguée syndicale de la reliure en 1865. Sa lutte avait débouché sur les salaires paritaires entre hommes et femmes dans sa branche, et elle contribua à l’organisation de La Commune. Elle était à la tête de l’association Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, et lutta contre les Versaillais, et on dit l’avoir entendu crier, prête au combat : « Il faut savoir mourir pour la patrie. Toutes au combat ! Il faut écraser Versailles ! ».

extrait

Quand on évoque les femmes de la Commune de Paris, c’est le nom de Louise Michel qui vient à l’esprit, et souvent le seul. Pourtant la Commune de 1871, qui fut un grand moment de notre Histoire, ne manqua pas de combattantes, valeureuses à plus d’un titre, restées, hélas, injustement méconnues du grand public malgré leur courage et leur lucidité.

C’est l’une d’elles que je viens évoquer ici : une Bretonne, Nathalie Le Mel. Un nom qui revient souvent dans les documents de la Commune et particulièrement au bas d’affiches ou de tracts s’adressant aux femmes de la capitale et le plus fréquemment en tête des signataires. N’était-elle pas dirigeante de l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés ? Mais Louise Michel, dont les mérites furent grands, a éclipsé par ses talents d’oratrice, ses écrits et son exaltation d’autres femmes dont les mérites, non moins grands cependant, furent plongés dans l’ombre.

lire les premières pages

 

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