Les États-Unis font pression sur les milieux d'affaire Sud-Coréen pour empêcher la reprise des liens économiques avec le Nord
15 Novembre 2018 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Corée, #Impérialisme, #Economie
Les Coréens (du sud comme du nord) n'auraient-ils pas le droit de décider de l'avenir de la Corée ? ...Si les cowboys voulaient repousser les Coréens du Sud dans les bras des Chinois et des Russes, ...et de leurs compatriotes du Nord, ils ne s'y prendraient pas autrement... ils brûlent leurs dernières cartouches
Les États-Unis ont intimidé les businessmen sud-coréens qui sont allé en République Populaire et Démocratique de Corée
Les autorités des États-Unis continuent à exercer une pression directe sur les milieux d'affaires de la Corée du Sud, en les menaçant de sanctions en cas de tentatives de coopération économique avec Pyongyang. Après les coups de téléphone directs des collaborateurs du ministère des finances des États-Unis aux banques sud-coréennes, qui ont commencé à manifester de l'intérêt au développement des liens avec la République Populaire et Démocratique de Corée, les grands consortiums locaux ont été visés par les représentants de l'ambassade des États-Unis à Séoul qui leur ont dit "de se préparer à un entretien avec les représentants du ministère des finances".
Nous rappellerons que sont devenues évidentes ces derniers temps les divergences entre les approches des États-Unis et de la Corée du Sud concernant la RPD de Corée. Si Washington continue à insister sur l'intensification de la pression sur Pyongyang, le gouvernement du Sud souligne la nécessité de la suppression de certaines sanctions, estimant que, seulement par la voie de concessions mutuelles, on peut encourager la RPDC au refus de l'arme nucléaire et à la réduction de la tension. L’écart de son allié "de la ligne générale" a fâché fortement Washington. Déjà plus d'une fois les États-Unis ont clairement exprimé des avertissements à l'adresse de la République de Corée. Dans la même période, les émissaires US sont venus souvent à Séoul exercer des pressions sur le gouvernement. Bien qu'à Séoul on tente de ne pas étaler tout cela au grand jour, c’est devenu tellement évident que le ministre de la réunification de la Corée du sud a reconnu les divergences d’approches avec les États-Unis.
Les États-Unis ont continué la tactique de la pression non seulement sur le gouvernement du Sud, mais aussi directement "avec des menaces ciblées" sur les personnes susceptibles de coopération avec le Nord. Les collaborateurs du ministère des finances des États-Unis ont téléphoné à toutes les grandes banques de la Corée du Sud, qui sous une forme ou une autre ont déclaré être prêtes à la coopération avec la RPDC, et les ont mises en garde sur "la nécessité de l'observation du régime de sanctions contre la RPDC", en faisant remarquer que, si les banques désobéissaient, les États-Unis pouvaient également leur appliquer des sanctions. Il est évident que Washington a commencé à étudier les mesures à prendre si le gouvernement du Sud manifeste une "indépendance excessive" et donne aux banques l’instruction de commencer l'instruction des projets avec la RPDC.
Maintenant est venu le tour des consortiums sud-coréens. Les diplomates des États-Unis travaillant à l'ambassade de Séoul, sont venus voir les directions de ces compagnies, qui ont accompagné le président Moon Jae-in à Pyongyang en septembre, et ils ont dit aux businessmen "de se préparer à des appels téléphoniques du ministère des finances des États-Unis". Selon les paroles des diplomates, ce ministère américain voudrait entendre leurs explications au sujet des promesses faites à Pyongyang de développer la coopération avec la RPDC qu'envisagent de faire les conglomérats sud-coréens avec le Nord. Moon Jae-in était accompagné d’une grande représentation économique, comprenant des représentants de la direction des principales entreprises de Corée du Sud, dont Samsung, Hyundai, SK, LG et d’autres.
Comme l’a communiqué l'édition du journal "Chosun Ilbo" sud-coréen, les compagnies ont confirmé que l'ambassade des États-Unis leur a dit d’attendre les coups de téléphone du ministère des finances américain et que de plus ceux-ci seront uniquement pour les directeurs des compagnies.
Les experts sud-coréens ont fait à la fois le parallèle avec "les coups de téléphone directs" aux banques toujours de ce ministère des États-Unis et ont supposé raisonnablement que l'essentiel des conversations sera analogue : des avertissements sur "la nécessité de l'observation des sanctions" et des menaces explicites de "prendre des mesures", si soudain les businessmen s'avisaient de désobéir. Pourtant, tout à fait récemment, on a appris que les États-Unis ont changé d'avis sur le fait de téléphoner. "Nous avons entendu dire que les représentants des États-Unis ont renoncé, on ne sait pourquoi, à l'idée de nous téléphoner … Mais aucune explication n'a été donnée", a déclaré le consortium Hyundai. La même chose a été confirmée par Samsung, SK et LG.
Selon l’opinion des politologues, tout s’est joué lors de la visite récente à Séoul du représentant spécial des États-Unis spécial pour la RPDC Stephen Biegun. En une semaine il n’a pas hésité à venir deux fois en Corée du Sud, et, en outre, lors de sa deuxième visite, il a insisté pour que participent à la rencontre avec lui les personnes haut placées dans l'administration du président, qui sont considérés comme les principaux partisans du développement de la coopération et de la réconciliation avec la RPDC. Après le départ de Biegun, les États-Unis ont déclaré aussitôt qu'ils se sont mis d'accord pour créer avec la Corée du Sud un comité commun, qui s'occupera de la coordination de la politique en ce qui concerne la RPDC. Selon des sources dans les cercles politiques de la Corée du Sud, cette structure réalisera des fonctions de surveillance et de contrôle quant à "la chaleur excessive" de Séoul en ce qui concerne l'amitié avec Pyongyang.«
Je ne peux pas dire précisément ce qu’a déclaré Biegun mais il a fait savoir que les États-Unis n’approuvent pas l'approche de la Corée du Sud et que Séoul doit modérer son ardeur et soutenir la ligne américaine. Ce nouveau comité s’est vu doté de grandes responsabilités, ce qui a satisfait Washington et garanti que les États-Unis cibleront et contrôleront toutes les actions du Sud concernant le Nord. "C’est probablement pourquoi les États-Unis ont décidé qu'ils n'avaient plus de besoin de prévenir les compagnies directement", - a expliqué une source sud-coréenne bien placée voulant rester anonyme. Elle a reconnu aussi que "les coups de téléphone directs des États-Unis ont étonné fortement "les banquiers locaux et les businessmen. C'est une pratique très extraordinaire. Je ne cacherai pas que cela a blessé plusieurs Coréens que Washington tente de leur dire directement ce qu’ils doivent faire ».
Mais les Etats-Unis estiment visiblement qu’il est temps de passer à une plus pression plus forte
Traduction du russe par YB.
Par Oleg Kiryanov , journaliste correspondant à Seoul du journal Rossiyskaîa Gazeta.
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