Réponse à un ami qui s'interroge sur Staline et les "procès de Moscou" (1936/37)
Envoyé par l'auteur
Cher Ami,
Des historiens et écrivains comme Sayers et Kahn, puis Anna Louise Strong qui ne sont pas communistes avaient déjà sonné le tocsin contre cette propagande mensongère entre 1945 et la fin des années 50 dans les ouvrages intitulés "la grande conspiration contre l'URSS" et "l'ère de Staline. Aujourd'hui tiré des archives ouvertes plusieurs historiens communiste ou pas de l'ex-URSS comme Geoffrey Robert auteur des "guerres de Staline" ou Gover Fur avec "Kroutchev a menti" (étude sur le XXéme congrès du Pcus) ou "les amalgames de Trotski" sur les procès de Moscou de 36,37 viennent confirmer les faits des minutes de ces procès et les témoignages plus anciens de l'ex-ambassadeur des USA à Moscou (en 36 et 37) ainsi que des ingénieurs US qui y ont ravaillé à l'époque, sans oublier l'approche analytique historique de l'italien Dominico Losurdo, etc.
Ces données documentées à partir des archives prouvent incontestablement l'existence d'une cinquième colonne à la fois complices et vassaux dans le parti, l'Etat et l'armée ainsi que dans les services secrets prêts à ouvrir le pays à l'agression nazie. Le pays et le monde ont été sauvés grâce aux procès de Moscou ce que confirme la défaite facile de l'armée Française largement infiltrée par la cinquième colonne, y compris Pétain le "héros" de Verdun 20 ans plus tôt.
Sans être féru de recherche historique, il faut du point de vue de la lutte des classes et celle des peuples opprimés prendre ne compte les faits dans leur signification de classe. Pour faire cela, il faut jamais oublier que l'histoire de l'humanité est celle de la lutte des classes qui comporte les dimensions économique, politique, idéologique, culturelle. Sur tous ces fronts les classes exploitées doivent mener la lutte pour vaincre l'exploitation et l'oppression. Sur tous ces fronts les peuples doivent aussi la mener.
Voilà pourquoi surtout depuis la crise de 2008, les travailleurs aux USA et en Europe, où est né le mode de production capitaliste, comparent de plus en plus les conquis et acquis de leurs luttes de l'époque de l'existence de l'URSS pendant que ceux de l'ex-camp socialiste compare ceux qu'ils avaient avant et le désastre du retour au capitalisme aujourd'hui et que nos peuples comparent les avancées indépendantistes d'antan au néocolonialisme renforcé par les guerres de destructions de nos Etats indépendants comme l'Irak, l'Afghanistan, l'ex-Yougoslavie, l'Ukraine (avec le retour des pro-nazis) et plus près de nous le Soudan, la Libye et le Mali par l'impérialisme alliés aux féodaux des pétro-monarchies qui financent les terroristes. Cette situation résulte de la défaite du camp socialiste trahi par ses dirigeants révisionnistes de Krouchtchev à Gorbatchev.
Nous devons revisiter dans une perspective de guide pour l'action les forces et les faiblesses de la Révolution d'Octobre 17 et de l'édification du socialisme en URSS et du camp socialiste après 45, première expérience de construction d'une alternative radicale de classe au capitalisme en nous débarrassant des œillères de la propagande bourgeoise qui a eu si peur de celle ci qu'elle a fécondé la bête nazie qui, somme toute, est l'application aux pays capitalistes développés des méthodes d'exploitation, d'oppression barbares et terroristes que la forme spécifique du capitalisme qu'est le colonialisme a appliqué et que le néocolonalisme applique chez.
Auguste Bebel, ouvrier, formé par Marx et Engels au matérialisme historique et dialectique disait: "quand l'ennemi de classe dit du bien de moi, je me demande quelle bêtise j'ai fait du point de ma classe sociale". Voilà la méfiance organisée de classe qu'il faut pour séparer le vrai du faux et poursuivre le combat que nos anciens dont Staline ont mené si efficacement en infligeant des défaites inoubliables à l'ennemi des travailleurs et des peuples qu'est la bourgeoisie. La Révolution d'Octobre 17 et les énormes succès d'édification de la première phase du communisme (le socialisme) demeurent la matrice de toutes les révolutions et de tous les progrès révolutionnaires, sociaux, démocratiques, patriotiques du XXéme siècle et du XXIéme siècle.
La contre-offensive de la réaction fascisante au Vénézuela contre le pouvoir Chaviste anti-libéral, anti-impérialiste et progressiste aujourd'hui pose en effet la question fondamentale de la contre-offensive de la lutte des classes contre la bourgeoisie compradore soutenue par l'impérialisme pour préserver les conquis des ouvriers, des paysans, de l'ensemble des travailleurs et le peuple dans une perspective socialement et nationalement libératrice.
Staline en tant que dirigeant du Parti Bolchevik et de l'Etat socialiste a dû en son temps faire face aux permanentes tentatives internes et externes exponentiellement plus importante (notamment la bourgeoisie a fécondé le fascisme) de détruire le socialisme en utilisant efficacement l'arme multiforme et protéiforme de la lutte des classes du point de vue du prolétariat. La haine de classe dont il fait l'objet n'est au fond que la peur de la bourgeoisie et de l'impérialisme qu'il n'inspire les expériences révolutionnaires et progressistes en cours pour, à nouveau, terrasser le système d'exploitation de l'humain par l'humain et d'oppression des peuples. Il faut réfléchir très sérieusement sur les enjeux posés par la longue séquence de salissage de l'homme et surtout à travers lui de la première grande défaite du capitalisme qui a duré 70 ans infligé par le prolétariat conscient.
Le 13 juillet 2017 à 15:32, a écrit :
Svp.Quelles réponses face cet ami à propos de STALINE," je voudrais t’interpeller mon ami oumar sur les procès de Moscou et leur résultante à savoir la grande terreur quand on sait que les purges de l'avant-guerre, en particulier celle de 1937 qui, ont profondément affaibli l'Armée rouge, puisque la quasi-totalité des généraux modernisateurs et compétents a disparu : environ 90 % des cadres supérieurs de l'armée ont été éliminés, tandis que 11 000 officiers sur 70 000 ont été fusillés et 20 000 autres sont internés dans les camps du Goulag. De même, sur cinq maréchaux, seuls ont survécu les deux tenants inconditionnels de la cavalerie, amis de toujours de Staline, mais ennemis jurés de l'arme blindée. L'effort de modernisation tenté in extremis avant l'invasion, de même que la réintégration de milliers d'officiers purgés sortis en loques du Goulag — comme le futur maréchal Rokossovski — ne peuvent empêcher les désastres initiaux.on parlera plus tard de 750 000 exécutions sommaires et 193 000 envoyés dans les goulags....plus-tard l'URSS explosera et donnera des ribambelles d’états, dont certains . Quelle est la part de responsabilité du "petit père des peuples" sur cette situation ?"