Balkany vandalise l'œuvre de Boris Taslitsky à Levallois
18 Août 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Art et culture révolutionnaires, #Répression
Levallois-Perret : un permis de destruction vissé dans l’œuvre même
Avec la démolition de la crèche Louise-Michel, Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dont Patrick Balkany est le maire, entend aussi détruire une œuvre importante de l’artiste Boris Taslitzky.
On peut aisément imaginer que le couple Balkany est préoccupé par bien autre chose, ces temps-ci, que par la préservation des œuvres d’art, si tant est qu’il l’ait été, ce dont on doute. Toujours est-il qu’un permis de construire visant à démolir est affiché depuis le 22 juillet sur la crèche Louise-Michel de la commune, laquelle fut ornée, lors de sa création, en 1968, de six grands panneaux gravés au trait dans le béton et, pour partie, colorés dans la masse, réalisés par l’artiste Boris Taslitzky, représentant de manière allégorique Louise Michel entourée d’enfants à Nouméa, en référence directe à la déportation de cette dernière en Nouvelle-Calédonie, après la Commune de Paris. Rappelons que Louise Michel était institutrice.
Ignorance, bêtise ou indifférence totale ?
Voilà donc les panneaux promis eux aussi à la démolition, sans autre forme de procès, et, pour faire bonne mesure, l’avis de démolition a lui-même été carrément vissé sur l’un des panneaux extérieurs de l’artiste. On ne sait pas, à ce stade, s’il s’agit d’ignorance, de bêtise ou d’une indifférence totale à la notion même d’œuvre d’art.
À l’initiative de la fille de l’artiste et de ses amis, une pétition circule pour la sauvegarde de l’œuvre, en la déplaçant avec toutes les précautions nécessaires, par exemple sur un autre bâtiment de la municipalité.
Car Boris Taslitzky n’est en aucune manière un artiste mineur du XXe siècle. Si ses panneaux gravés de la crèche Louise-Michel sont tout de légèreté et de grâce dans un univers de courbes, de palmes et de fleurs, son œuvre considérable a été marquée par les quelque deux cents croquis et dessins, ainsi que par les cinq aquarelles qu’il avait pu rapporter, dans des conditions extrêmes, de Buchenwald, où il avait été déporté en tant que résistant, après avoir été incarcéré à Riom, puis au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, où il avait déjà pu, avec l’appui d’autres prisonniers, peindre un ensemble de fresques qui conduiront Aragon à parler de lui comme du « maître de Saint-Sulpice ». Avec la force d’un trait et une puissance d’expression que l’on peut rapprocher, comme le fera Jorge Semprun, des gravures des Désastres de la guerre de Goya, ses dessins de Buchenwald restent des témoignages d’une rare puissance sur l’univers concentrationnaire.
Né en 1911 et disparu en 2005, Boris Taslitzky fut, durant toute sa vie, un combattant de l’art, de la liberté et de la paix, membre du PCF depuis 1935. En tant qu’artiste formé aux académies de Montparnasse et à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il était devenu, dès 1933, le secrétaire général de la section des peintres et sculpteurs de l’Association, alors très importante, des écrivains et artistes révolutionnaires. Il fut lui-même enseignant à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de 1971 à 1980, et certaines de ses œuvres ont été acquises par des musées tels que le Centre Pompidou, la Tate Modern, à Londres, le Yad Vashem, à Jérusalem, etc.
Source : l'Humanité
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