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Réveil Communiste

Des antisémites qui aiment les juifs : le cas grec

12 Juillet 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Grèce, #Théorie immédiate, #Economie

"le Juif international" par Henry Ford, traduction allemande
"le Juif international" par Henry Ford, traduction allemande

De l’imbécilité de la référence au judaïsme financier international pour expliquer la crise grecque

Cité et commenté par Danielle Bleitrach sur son blog, mis en ligne ici le 4 juillet 2015

L’antisémitisme a pour fonction de faire passer pour une domination tribale et occulte (les Juifs) une domination structurelle et visible (le Capital). Chaque classe dirigeante a donc intérêt à faire oublier sa nature de classe en désignant le Juif d’argent. Henry Ford, dont on méconnaît par trop l’influence, a théorisé la chose en opposant le Capital vertueux des WASP au Capital parasitaire du Juif.

Les armateurs et financiers grecs font la même chose, rien de nouveau sous le soleil.

Ce qui est frappant dans nos « démocraties » occidentales, c’est l’antisémitisme à rebours qui prend le visage du philo-sémitisme, et appose le stigmate « antisémite » à toute critique de l’argent.

Ainsi, Mélenchon était « antisémite » lorsqu’il parlait du « banquier Macron » et affirmait (à juste titre) que Moscovici ne « faisait pas la politique de la France ». Voici désormais Tsipras soupçonné d' »antisémitisme » lorsqu’il remet en cause, ne serait-ce que partiellement, l’emprise des bailleurs de fonds internationaux. Mais ce que nous révèlent ces commentateurs prompts à apposer le stigmate de l’antisémitisme, c’est avant tout leur propre antisémitisme. Car enfin, ce sont bien eux qui entendent « juif » derrière le mot « banquier », qui présupposent que le cosmopolitisme est par essence juif en considérant la critique du cosmopolitisme comme essentiellement antisémite; et s’ils assimilent la critique du système financier international à une critique antisémite, c’est bien parce qu’au fond d’eux-mêmes, ils pensent que la finance est juive.

Geoffroy Geraud Legros a écrit ces lignes que j’approuve en totalité.

Cela dit il est vrai qu’un pays où n’a pas eu lieu la séparation de l’église (orthodoxe) et de l’Etat au point que l’église n’a pas à payer d’impôt puisqu’elle assume officiellement des fonctions de protection sociale réservées ailleurs à l’Etat est plus sensible que d’autres à l’antisémitisme et celui-ci est une véritable plaie en Grèce… C’est d’autant plus préjudiciable que comme le dit Geoffroy Giraud Legros il s’agit d’une manière traditionnellement utilisée par le capital pour faire accroire à une origine tribale ou à un complot qui laisse en paix les autres capitalistes… D’ailleurs il est courant en Grèce de ne pas parler de capitalisme ou d’impérialisme mais de ploutocratie, catégorie chère au très antisémite Proudhon qui insiste sur l’argent plus que sur la production et l’exploitation. Pourtant les économistes comme Krugman et Stiglitz qui invitent à voter Non sont certainement plus juifs que les propriétaires ACTUELS de la banque Goldman Sachs et que madame Lagarde qui les sert bien. L’antisémitisme est et demeure le socialisme des imbéciles.

Joseph Stiglitz Prix Nobel d’économie cité par l’Humanité d’aujourd’hui repris de The guardian d’aujourd’hui :

http://www.theguardian.com/business/2015/jun/29/joseph-stiglitz-how-i-would-vote-in-the-greek-referendum?CMP=share_btn_fb

« En fait, écrit Joseph Stiglitz dans un article paru lundi ( The Guardian), les leaders européens ont commencé de révéler la vraie nature du litige autour de la dette (…) Celle-ci porte bien davantage sur des enjeux de pouvoir et de démocratie que sur la monnaie et l’économie. » « Les dates butoirs sont destinées à forcer la Grèce à accepter l’inacceptable – pas seulement des mesures d’austérité mais de nouvelles politiques régressives et punitives. » Dans ces conditions, conclut l’économiste « un vote “oui”, le 5 juillet, signifierait la dépression quasiment sans fin (…) » d’un pays qui a « vendu l’ensemble de ses actifs et dont les plus brillants de ses jeunes ont dû émigrer. » « À l’inverse, un vote “non” laisserait au moins ouverte la possibilité que la Grèce puisse, avec ses fortes traditions démocratiques, reprendre sa destinée en main. » Et même s’ils restent confrontés à d’immenses difficultés, « les Grecs pourraient y gagner l’opportunité de construire un avenir bien plus riche d’espoir ».

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