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Réveil Communiste

Poutine et l'extrême droite européenne, éléments du débat

24 Mars 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Ukraine, #Qu'est-ce que la "gauche", #L'Internationale

Poutine et l'extrême droite européenne, éléments du débat

Ce débat symptômatique est publié ici pour information mais il me semble plutôt mal engagé. Le soutien à l'action internationale de Poutine ne signifie pas approbation de sa politique intérieure. Quant aux visas réclamés par le KPFR, ils signifient en somme que la Russie est beaucoup plus ouverte à l'immigration que l'espace de Schengen. Comme critère de fascisme il y a mieux. EOT est un mouvement communisant russe pro-Poutine qui reproche au KPFR de se compromettre avec l'opposition libérale, ou même avec l'Occident. NDGQ

 

Message d'alerte d'un "antifa" indigné :

 

LES NAZIS A LENINGRAD : qui applaudit, qui se tait, au nom de quoi ?

 

Il est bien exact que le parti du Kremlin « Russie Unie » a reçu les partis d’extrême-droite – du FN français aux néonazis d’Aube dorée et du NPD allemand- à St Petersbourg, ex-Léningrad ville-symbole de la résistance au nazisme.

« L’accueil » à ce forum des convergences idéologiques (et non seulement géopolitiques) était assuré par Andreï Issaiev, ancien anarcho-syndicaliste et rédacteur en chef de « Solidarnost » du temps de Eltsine, devenu bureaucrate très officiel. Du gauchisme à l’extrême-droite, le glissement n’est pas impossible !

Cela se fait, probablement, avec le feu vert de Vladimir Poutine.

Convergences idéologiques ? Absolument. Si vous en doutez, je vous invite à regarder cette émission du Premier Kanal TV (le plus contrôlé par le Kremlin). C’est en russe, mais voici le résumé. Sous le titre « L’Europe prise en otage » (ou envahie), on montre nos pays submergés par des immigrés arabes, source de tous les maux, dont la criminalité en hausse. Outre les basanés, les homosexuels sont stigmatisés. Les principaux interlocuteurs de la TV russe sont Marine Le Pen et feu l’historien et ancien militant de choc d’extrême-droite Dominique Venner.

 

https://www.youtube.com/watch?v=yVADHzVnGj4

 

Ce n’est pas tout ! L’ « opposition » communiste vire elle aussi à la xénophobie. Ce n’est certes pas nouveau mais le style fasciste ne se dissimule plus!

Exemple, cette affiche du Parti Communiste de la Fédération de Russie (dir.Ziouganov) qui dit : « Comment débarrasser Moscou des immigrants illégaux ? ». Le travailleur répond avec cette inscription sur le bouclier : « Régime de visas ». Le texte précise : « 84% des citoyens de Russie se prononcent pour l’introduction d’un régime de visas pour les migrants d’Asie centrale ». ( Il s’agit des citoyens des anciens républiques musulmanes d’URSS).

Au Kremlin comme chez les pseudo-« communistes », l’heure est à la xénophobie et au racisme. Dont nous savons qu’il tue régulièrement en Russie !

L’idéologie rouge-brune est bien là ! La Russie, comme l’Ukraine et beaucoup d’autres pays européens marchent à grand pas dans la voie de la fascisation.

Cela doit poser question à ceux qui, en Europe occidentale, entretiennent avec le Kremlin ou avec le Parti « Communiste » russe des relations de « sympathie » par réaction à l’hégémonisme américain ou par le fait que des gens peu fréquentables se parent des titres de « communistes » ou « résistants à l’impérialisme ».

Le « campisme » est de retour, jusqu’à l’aveuglément face à la nouvelle peste brune qui menace de nous submerger !

 

JMC

 

Réponse [D]

 

Merci [JMC],

ayant déjà été alerté sur l'affiche (il est vrai édifiante) du KPRF et sur les "sommets" en arrière plan réunissants divers courants fascisants, j'ai demandé un commentaire aux militants communistes marxistes-leninistes russes d'EOT, les mêmes qui sont venus nous donner une petite conférence sur "le communisme aujourd'hui au pays de Lenine" et plus largement sur les enjeux géopolitiques de la politique intérieure russe aujourd'hui :

 

Eh, oui, cher [D]

Les forces marrons dont nous avons parlé, avec Malofeev et Douguine parmi les têtes d'affiche, ne perdent pas leur temps. Et dans le Kremlin il y aurait très probablement des gens qui leur sont proches. Sans cela, leur travail d'une pareille ampleur, serait impossible et inexplicable en Russie. Il est possible qu'ils soient soutenus également (et surtout?) par les libéraux "internes". Quant à KPRF, c'est encore un triste exemple du populisme, du manque de discernement et de la perte de positions. Car au lieu de proposer des solutions inspirées de l'expérience de l'URSS, ils font basculer le problème dans le domaine nationaliste très bourgeois par sa nature.

En revanche, en ce qui concerne Poutine, nous avons des réserves. Ce n'est ni dans son style ni dans ses intérêts. Il est assez intelligent pour ne pas miner les fondements de son propre pouvoir qui risque de se fragiliser. S'il y était pour quelque chose cela nous aurait énormément étonné. Et même dans le cas de la positive nous aurions d'abord cherché des raisons dans les jeux d'élites (charger ici, céder là...), que dans ses visées stratégiques. Il faut savoir que Poutine est loin de tout contrôler dans le pays, ainsi que dans le Kremlin même. L'échiquier est hyper-complexe et les enjeux hyper-importants.

Donc, il faut prendre garde à ne pas se laisser tromper (par exemple par les clichés anti-poutiniens faciles) dans l'absence des preuves avérées.

EOT France

 

Commentaire de [D] :

 

En fait, ces "épisodes" constituent à mes yeux une très bonne introduction à la soirée du 19 mars et je pense que la vidéo va répondre à pas des questions qu'ils soulèvent, du moins quant à une compréhension historique, marxiste et dialectique du phénomène social, économique et politique observé.

Mon interprétation personnelle, à usage "hexagonal" va comme d'habitude en énerver plus d'un.

Bien que Poutine soit très différent de feu Staline , il demeure que les deux figures individuelles incarnent une construction symbolique récurrente de l'idéologie réactionnaire, qui a déjà "beaucoup servi" (de repoussoir) aux idéologies "antitotalitaires" et autres compulsions libérales-libertaires (et donc objectivement le néo-fascisme hédoniste petit-bourgeois qui va avec), et largement affecté , depuis plus de 60 ans, les controverses sur le sujet.
Or me semble assez évident désormais que :

Il est aussi inconsistant (et néfaste), politiquement, historiquement, socialement et idéologiquement de verser dans l'anti-poutinisme aujourd'hui que dans l'antistalinisme naguère (ou jadis)...

à la lumière des analyses de mes amis russes et leur bonne connaissance de la sociologie, de la culture et de l'histoire de leur propre pays (voir prochainement les videos "pédagogiques") il apparaît que les forces populaires et les progressistes russes (notamment les communistes marxistes-leninistes) redoutent deux dangers qui les menacent symétriquement, dans une parfaite logique dialectique :

- la dynamique fascisante, ultra-conservatrice-nationaliste, héritière du "Vlasovisme", etc. et qui fédère "objectivement" toutes sortes d'intérêts concrets (de certains néo-libéraux voire oligarques du Kremlin, aux "eurasiatiques" de Douguine, Malofeev, Limonov, etc.)

- la "révolution colorée" (et ses variantes "fesse-bouc") des "libéraux-démocrates" activement promue par l'impérialisme américain et ses agents objectifs qui vont de l'UE aux russes "émigrés" (pour employer la sémantique homlogue de la révolution française), agents objectifs de la destruction programmée de la Russie selon le "plan Brzezinski" , dans le droit fil de la logique (de chaos instrumentalisé) à l'oeuvre de l'Irak à la Syrie et l'Ukraine, en passant par l'Afghanistan, la Yougoslavie, la Libye, etc.

En dépit de la confusion opérée par les "électrons libres" qui naviguent sur la "mer de contradictions secondaires" répandue dans la société russe, le tiers résolutoire de cette dialectique est évidemment de "faire front des deux cotés" (à cette stratégie du chaos);
en s'appuyant sur le seul rapport de force capable de se mobiliser efficacement, et d'autant plus efficacement que c'est celui qui se dessine, malgré tout, aujourd'hui en Russie... autour de la figure de Poutine; dans une "ambiance" assez marquée par la "nostalgie" de l'Union Soviétique. N'en déplaise à mes adversaires trotskystes mais néanmoins amis... du moins ceux qui se revendiquent encore, comme moi (et mes mais d'EOT), de Lénine et de Marx.

 

[D], communiqué par mail

 

 

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