Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Réveil Communiste

Éditorial du numéro 4 de la revue "Unir les communistes" : sortie de l'euro, de l'union européenne et de l'OTAN ! Manifestation nationale, à Paris, le 30 mai 2015

19 Mars 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Réseaux communistes, #GQ, #Euroboycott, #Impérialisme

Éditorial du numéro 4 de la revue "Unir les communistes" : sortie de l'euro, de l'union européenne et de l'OTAN ! Manifestation nationale, à Paris, le 30 mai 2015

La revue est parue le 30 janvier 2015, on peut se la procurer en écrivant à Pascal Brula, 5 rue des Farges, 69005 Lyon. La diffusion du numéro 4 a été quelque peu éclipsée par la nouvelle élection à Vénissieux, la tournée des témoins d'Odessa, et l'affaire Charlie qui ont mobilisé toutes les énergies disponibles.

Le réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » a décidé de participer à l’organisation de la manifestation des « assises du communisme » qui aura pour mot d’ordre « pour la sortie de l’euro, de l’Union européenne et de l’OTAN » et qui aura lieu le samedi 30 mai 2015 à Paris.

L’occasion de cette manifestation sera fournie par le dixième anniversaire de la victoire du « non » au TCE, le 29 mai 2005.

Ce « non » voulait mettre un coup d’arrêt à la fédéralisation, aboutissement évident de l’écriture d’une constitution pour l’Europe, et surtout à l’inscription du libéralisme comme contrainte constitutionnelle. Il obtint 55% des votes, mais ce résultat ne fut pas respecté par les partis pro-européens qui se sont succédés depuis au pouvoir : UMP, UDI, PS, EELV, etc. La constitution refusée par le peuple français s’applique quand même.

Ce résultat n’était pas en soi suffisant pour justifier une rupture immédiate avec les institutions européennes, car beaucoup de partisans du « non » ont voté dans l’espoir d'une autre constitution, plus sociale. Mais il suffisait pour fonder l’exigence d’une remise à plat de la construction européenne depuis le traité de Rome. Et de cela les capitalistes qui dominent directement l’UE ne voulaient à aucun prix.

Cet espoir d’une « bonne Europe » s’est définitivement brisé en févier 2008 avec la réinscription de tout le traité rejeté par les électeurs français (et aussi hollandais, à 63%) dans le traité de Lisbonne, ratifié par le parlement. Et par l’obligation de revoter faite aux petits États qui le refusaient, jusqu’à ce que l’électorat « vote bien ».

L’Europe est apparue alors très clairement comme une construction politique post-démocratique, absolument irréformable. Une post-démocratie où les élections ne serviraient plus à l’avenir qu’à justifier les choix déjà acquis, ce n’est au fond qu’une forme douce (pour le moment) de dictature.

Dans ces conditions faire de la politique signifie sortir de ce cadre d’asphyxie du politique.

Il n’est pas étonnant que des courants d’origine politique très diverses aient fait le même constat et se retrouvent dans le camp du « non » à l’Europe ; il se trouve que les communistes du « non », qui ont pourtant derrière eux tout l’acquis de l’action du PCF avant la funeste expérience de la « gauche plurielle » (1997 à 2002), sont très insuffisamment présents dans les forces qui réclament la sortie de l’UE, et qu’ils laissent le champ libre à des forces de droite ou d’extrême droite qui servent de repoussoir, et qui ne parviennent qu’à discréditer le combat pour la défense de la souveraineté nationale. Les dirigeants du Front de gauche, de leur coté, en prônant à contretemps dans le simple espoir de toucher des subventions européennes par l’intermédiaire du PGE, une « Europe sociale » fantôme, alors qu’ils ne peuvent ignorer que le rapport de force pour un tel projet n’existera jamais dans le champ politique européen parfaitement verrouillé, ont contribué à l’évaporation du capital politique de la victoire du 29 mai 2005. On peut dire aussi que c’est sa timidité sur l’Europe pour ne pas dire plus qui a empêché le décollage de la candidature Mélenchon, et qui explique la baisse continue des positions du PCF depuis 2005, tout en ouvrant un boulevard à l’extrême droite. Leur responsabilité est grande dans la fascisation larvée de l’espace politique.

L’appel à la manifestation se prolonge par un appel à un front populaire patriotique et antifasciste.

Un front populaire : parce que la logique de l’euro et de l’UE est profondément opposée à celle des conquêtes sociales enclenchées par le Front Populaire historique de 1936, et les réformes sociales de la Libération, inscrites au programme du CNR. L’intégration européenne se donne maintenant pour but le saccage complet du droit du travail (CDI, SMC, 35 heures, statut de la fonction publique, etc.), la privatisation de tous les services publics, la fin des régimes de retraite par répartition, et le nivellement des salaires par le bas, vers le niveau ukrainien (75 euros par mois).

Un front patriotique : parce que le patriotisme est une haute valeur communiste, qui manifeste la volonté du peuple qui fait la Révolution de 1789 de conserver sa souveraineté ; Parce que l’Union Européenne et l’OTAN sont des machines à coloniser, et pas seulement les anciennes colonies, mais aussi les anciennes puissances capitalistes dont elles organisent le déclin industriel et politique.

Un front antifasciste : parce les forces d’extrême droite de 1789 à nos jours ont toujours trahi la France et l’ont vendue aux intérêts du capital étranger. Leur opposition à l’Europe est de pure façade, et elles prétendent diviser les ouvriers de France entre français et étrangers, plutôt que combattre l’influence de l’impérialisme et des multinationales. Une lecture attentive du programme du principal parti d’extrême droite montre d’ailleurs qu’il ne se donne absolument pas les moyens de quitter l’Union, ni l’euro. Le vote pour l’extrême droite est le vote proposé par les médias et les politiciens de « l’UMPS » à ceux qui n’aiment pas les médias et les politiciens ! Le piège est grossier !

L’Europe, loin d’être une garantie ou une barrière contre les forces d’extrême droite, ne fait qu’en accélérer la progression. En semant le chômage et le dégoût du politique, elle sème les germes du fascisme ; mais en Ukraine ou en Europe de l’Est, elle aide ouvertement au développement des courants néonazis, et contribue activement aux campagnes anticommunistes qui aboutissent à la réhabilitation des collaborateurs et des nazis historiques.

La sortie de l’OTAN est le complément nécessaire à la sortie de l’UE pour que la France retrouve sa liberté d’action y compris dans le champ économique et social. L’OTAN est une alliance à sens unique entre les États-Unis et ses satellites, à finalité agressive et expansionniste et qui inféode la politique française aux intérêts nationaux des États-Unis et qui menace de nous conduire à la guerre ouverte avec la Russie, l’Iran ou la Chine. En sortir est devenu maintenant une question de survie pour la classe ouvrière et le peuple en France. L’OTAN nous conduit à participer à des opérations de pillage à prétexte humanitaire, comme en Libye, et à soutenir le terrorisme contre des gouvernements laïcs, comme en Syrie. Elle fait de nous les ennemis des peuples arabes et musulmans, et à moyen terme dans la lutte désespérée du capitalisme occidental pour conserver sa suprématie, de l’ensemble du monde du Sud émergent. L’OTAN nous conduit à la guerre incessante avec les peuples du monde. Il faut en sortir !

Le front populaire patriotique antifasciste en gestation doit exprimer la force du peuple uni, sans réserves et sans précaution oratoire, contre le capital et contre l’Europe qu’il construit pour nous et pour nos enfants. Tous dans la rue, à la manifestation unitaire du 30 mai 2015 !

Contre l’Europe du capital, de la droite, de l’extrême droite, et de la fausse gauche.

GQ, 30 janvier 2015, revu par le comité de rédaction.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article