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Réveil Communiste

"Le Parti communiste de la Fédération de Russie dans une société en mutation : transformation de l'image du parti, état d’esprit des électeurs et nouveaux types de campagne électorale."

27 Février 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #L'Internationale

"Le Parti communiste de la Fédération de Russie dans une société en mutation : transformation de l'image du parti, état d’esprit des électeurs et nouveaux types de campagne électorale."

Lu sur le blog de Danielle Bleitrach

Nous avons décidé avec Marianne d'interrompre nos vacances parce qu'il nous semble que les Etats-Unis et leurs alliés européens qui veulent la guerre comme l'Angleterre, la Pologne, la Lituanie, mènent une offensive qui ne veut pas tenir compte des accords de Minsk. Comme le disent les Chinois, les Etats-Unis savent qu'il existe aujourd'hui une fenêtre dans laquelle ils sont encore assez puissants pour l'emporter fut-ce au prix de la guerre et du chaos pour l'Europe, alors que cette fenêtre sera fermée dans une dizaine d'années. Ce texte du parti communiste de la fédération de Russie expose les forces et les faiblesses de la Russie confrontée à cette volonté destructrice. A lire attentivement (note de danielle bleitrach)

Conférence à l’école centrale du Parti communiste

26/02/2015

Le 25 février, le membre du Présidium du Comité central du Parti communiste, secrétaire adjoint à la Douma d'Etat, Serguei Oboukhov, a donné une conférence aux auditeurs de la 11ème session du Centre d'études politiques du Comité central du Parti communiste.

Une question se pose avec acuité : Qui est responsable de la crise ? 2014 a commencé par le coup d'Etat à Kiev et la percée en Crimée, et s’est terminé avec l'effondrement du rouble et la panique des consommateurs. Nous devons comprendre que toutes les tendances négatives de l'année dernière, qu’elles soient mondiales, nationales ou régionales se manifesteront dans toute leur splendeur en 2015 - a déclaré Oboukhov.

C’est d'ailleurs ce qui explique la tactique du parti au pouvoir, tenir pour responsables de la situation difficile dans le pays toutes les forces politiques. Voici Medvedev qui fait une déclaration disant que tous les partis devraient prendre la responsabilité des événements en Crimée. Mais nous l’avons fait bien avant eux quand nous avons présenté à la Douma en 2001 une nouvelle loi sur les formalités d’adjonction de nouveaux territoires à la Russie. Et c’est ce cadre juridique qui a servi au moment opportun. Mais vous, le Kremlin, la Maison Blanche, vous nous avez évincés des structures du pouvoir en République de Crimée sur la base d’élections truquées. Et maintenant vous criez : il faut assumer la responsabilité de la Crimée!

De la même façon Chouvalov et Medvedev parlent des politiques économiques et sociales actuelles: tous les partis doivent prendre leurs responsabilités pour le programme anti-crise du gouvernement. Mais d'abord rendez à chaque député le contrôle du programme fédéral d'investissements ciblés sur son territoire ou le contrôle du plan de privatisations. Non, ils ne veulent pas. Par conséquent, nous voyons que la tendance de "Russie unie" à vouloir fuir ses responsabilités dans la crise actuelle s’est renforcée. Et nous voyons aussi qu’ils veulent rejeter sur le Parti communiste la responsabilité des échecs, sans lui donner les levier du pouvoir.

Oboukhov a fait une analyse détaillée de l'arrière-plan géopolitique, sur fond duquel se tiendront les campagnes électorales régionales. Ce contexte défigure l’agenda politique national, reléguant à la périphérie de l'attention publique les grandes questions intérieures.

En fait, nous vivons dans une nouvelle guerre froide. On a déclaré brutalement à la Russie : "Le matin - Crimée, le soir - les sanctions", ce qui détruit toute la structure politique interne formée précédemment. L'élite dirigeante est prête à rendre le Donbass, à le "refourguer" à l'Ukraine, mais la reddition de la Crimée serait une vraie catastrophe en politique intérieure.

Il est clair que la tactique de l'Occident vise à déstabiliser l’alliance entre les siloviki et les libéraux, qui est à la base du bloc de Poutine. Les sanctions sont imposées pour toujours. Nous devons le comprendre. Je veux dire jusqu’à la destruction de la Russie.

Oboukhov s’est particulièrement arrêté sur les questions du positionnement politique du Parti communiste dans la campagne électorale à venir. On nous interpelle sans cesse : nous sommes un seul peuple, nous sommes tous dans le même bateau, ne pas faire tanguer le bateau, unissons-nous. Ziouganov, le Parti communiste sont aujourd'hui "entre Charybde et Scylla." D'une part, il y a la protection de l'Etat, soutenir la politique étrangère de Poutine, dans la partie qui correspond aux intérêts nationaux et étatiques. D'autre part, la nécessité de combattre les politiques libérales destructrices menées par le gouvernement de Medvedev. Et cela signifie que la responsabilité de la «bande des libéraux" incombe également à Poutine.

Mais nous devons comprendre que dans le pays se développe rapidement un type de régime bonapartiste autoritaire. La guerre en Ukraine est activement utilisée par le régime pour se maintenir au pouvoir et poursuivre la même ligne politique libérale.

À cet égard, il a rappelé les cinq principes posés par Ziouganov pour résoudre le conflit en Ukraine. La clé d'entre eux est la reconnaissance par la Russie des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk. La position de notre parti sur Ukraine depuis le début a été constante.

Oboukhov a parlé de l'aide humanitaire fournie par notre parti au Donbass en lutte, et à la loi votée à la demande des députés du Parti communiste en vertu de laquelle ont été saisis en Russie les actifs de l'oligarque Kolomoisky, qui sponsorise les gangs criminels de Bandera.

Parmi les symptômes inquiétants, il a mentionné la présence en Russie d’un nombre important de partisans de l '«opposition orange", qui constituent une réelle menace non seulement pour le régime actuel, mais aussi pour le Parti communiste. Comme on l'a vu récemment en Ukraine, le premier coup des "orangistes" porte sur les communistes, puis viennent les règlements de compte avec leurs anciens amis, rivaux dans les clans du pouvoir.

En raison des événements tragiques en Ukraine, les problèmes intérieurs russes ont été refoulés à l’arrière plan des médias, de l'opinion publique, même s’ils se sont aggravés au cours des dernières années avec la crise. Mais pour notre parti, la lutte pour la renaissance de l'industrie nationale et les droits sociaux continue d'être une priorité.

Les communistes mettent en avant le slogan " démission du gouvernement libéral de Medvedev ", bien que dans la société cet appel jusqu'à présent ne trouve pas le soutien nécessaire à sa mise en œuvre. Sergueï Pavlovitch explique cela par le fait que le gouvernement russe dans la conscience publique est toujours associé avec le nom de Poutine, qui ces dernières années est resté constamment très populaire.

Selon le conférencier, la société russe ne reste pas figée. Par exemple, dans les années 90 les couches pauvres de la société ont activement soutenu le Parti communiste. Et ce n’est pas un hasard, puisque sous le seuil de pauvreté alors se sont retrouvés de nombreux travailleurs, employés, fonctionnaires, des représentants de la «classe moyenne» soviétique instruite. Aujourd'hui on voit apparaître une nouvelle couche de pauvres marginalisés, dépendante des services sociaux du gouvernement. Et, comme le montrent les sondages d'opinion, les pauvres d’aujourd’hui dans leur grande masse ne votent pas pour le Parti communiste, mais pour le parti au pouvoir. Par conséquent, la réduction de la pauvreté (une exigence du Parti communiste), n’est pas vraiment rentable pour "Russie unie", car dans ce cas, elle peut perdre une partie de son électorat.

Une autre conclusion intéressante. Environ 40% des citoyens de notre pays au moins une fois dans leur vie ont voté pour Ziouganov et le Parti communiste. En outre 53% des citoyens, prévoient la possibilité de voter pour le Parti communiste. Ceci crée des opportunités supplémentaires pour le contact avec les électeurs du Parti communiste. Mais, malheureusement, aujourd'hui, on a un taux très élevé de citoyens qui ne croient plus aux élections - jusqu'à 44%. Par ailleurs, parmi ceux qui, aujourd'hui, ne vont pas aux urnes, 29% sont partisans du Parti communiste. C’est là que sont les réserves! Et pour cela nous avons besoin de déployer nos efforts d'agitation et de propagande, a déclaré Sergueï Pavlovitch.

En 2014, le nombre de protestations des travailleurs contre leurs employeurs a été multiplié par 7. Par conséquent il est nécessaire de renforcer l'influence du parti dans l'environnement de travail et les syndicats.

Puisque les prochaines élections à la Douma approchent (en Décembre 2016), le parti encourage les candidats du Parti communiste à renforcer leur campagne dans leurs circonscriptions. Selon Oboukhov, une chance de gagner dans ces candidats serait le cas si au début de la campagne électorale, le niveau de leur popularité dans la région ne serait pas moins de 40 pour cent. Aujourd'hui, le plus haut niveau de popularité dans le pays parmi les membres du Parti communiste est détenu par Ziouganov - 90 pour cent. Les autres membres de notre parti en termes de popularité sont loin derrière le leader du Parti communiste. Avant les élections on doit surmonter ce retard.

"La société a changé, l'aborder à l'aune des années 90, et même 2000, est impossible et même dangereux", - a conclu l'orateur.

histoireetsociete | février 26, 2015 à 5:36 | Catégories: Unc

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